dimanche 25 février 2018

904 L'origine de la situation sexuelle actuelle de l'Humanité à Paris

Tout dernièrement je visitais le site Internet d'un chirurgien français vantant son talent pour faire des nympho-plasties. La nympho-plastie est une folie esthétique consistant à rectifier chirurgicalement l'aspect extérieur du sexe de la femme. Au nom d'un idéal esthétique prônant l'absence de relief du sexe féminin la nympho-plastie consiste à ôter les petites lèvres qui dépasseraient les grosses lèvres. C'est une ânerie à la mode où la femme est, une fois de plus, traitée en objet à normaliser.

A la fin de ce texte publicitaire une phrase m'a frappée : « reprise de votre activité sexuelle normale au bout de quinze jours. » Qu'est-ce que ça signifie « activité sexuelle normale » ? Et bien ça signifie : baiser régulièrement. Mais pourquoi devrait-on baiser régulièrement ?

Si nous regardons il y a plusieurs décennies, il était prôné exactement l'inverse. Baiser, mais pas trop. Sinon c'était l'excès, l'usure, la fatigue, voire la maladie. Une brochure éditée à Paris en 1845 expliquait que les décolletés trop fréquents et trop généreux au moment du Carnaval causaient le cancer du poumon. Donc, il valait mieux éviter les excès de décolletés.

Dans les années 1970 ça a commencé à changer à Paris et pas seulement à Paris. Je me souviens d'un ouvrage de Jane Fonda que j'ai feuilleté au rayon librairie du Bazar de l'Hôtel de Ville. À un moment elle écrivait, je cite de mémoire : « baiser est une activité hygiénique au même titre que se brosser les dents. »

Vers le début des années 1970, un homme pas très beau mais qui mettait dans son lit quantité de femmes avait dragué la belle Agathe. Le hasard a fait que je me suis retrouvé près d'eux durant un voyage dans le métro. L'homme proposait à Agathe le marché suivant : pouvoir se voir de temps en temps pour baiser et rien d'autre. Agathe n'était pas d'accord.

L'arrivée de la contraception orale féminine diffusée librement et largement à partir de 1974 en France a amené ceci : les dragueurs classiques ont eu l'impression que l'ensemble des femmes devenait des putains gratuites.

Le seul modèle de conduite sexuelle étant masculin, le baiseur offrait à la femme le choix de devenir la baisée. Si on réfléchit bien et on revient à la citation de Jane Fonda on comprend ceci : la thèse américaine a pour l'instant triomphé. La baise est devenue une activité hygiénique exactement au même titre que se brosser les dents.

D'où le propos du chirurgien coupeur de sexes féminins cités plus haut : « reprise de vos activités sexuelles normales au bout de quinze jours. »

On nage toujours dans cette ânerie : faire du sexe un produit de consommation banalisé. On a galvaudé l'acte sexuel. Se faire une toile, un resto, une baise. Les Romains antiques avaient poussés jusqu'au bout les plaisirs gustatifs de la table. Allongés sur une sorte de divan le riche Romain, la riche Romaine, se gavait de bonnes choses. Une fois repu il ou elle se faisait vomir. Puis buvait du vinaigre pour se redonner de l'appétit et remangeait. Et ainsi de suite il recommençait. S'agissant du sexe, la masse des pauvres imbéciles qui m'entoure fait « l'amour à la Romaine ». Faut-il s'étonner si à terme le résultat n'est pas satisfaisant ? Bien sûr que non, et tant que cette situation durera l'homme sera insatisfait et fera souffrir la femme en la harcelant, la sidérant et profitant d'elle, la violant, etc. Il faut pour progresser remettre en question le modèle de conduite sexuelle des années 1970 toujours en vigueur à Paris. Chercher l'authenticité et ne plus chercher à faire le contraire de ce qui se fait pour le plaisir de faire le contraire de ce qui se fait

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 février 2018

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