Dans le dernier texte que j'ai publié
dans mon blog philosophique j'ai écrit :
« Une fumisterie
souvent colportée est représentée par ce que certains ont
baptisé : « l'harmonie sexuelle ». Soi-disant elle
existerait et assurerait la solidité et la durée du « couple ».
Cette farce se double du discours prétendant qu'avec le temps, en
connaissant mieux « le corps » et « les désirs »
de l'autre on s'accorderait de mieux en mieux. En réalité, très
souvent, dans un « couple » avec le temps on baise de
moins en moins et même on cesse complètement de baiser. »
« Pourquoi ?
Parce qu'on baise à faux. On raisonne et prend intellectuellement la
décision de baiser. Cette manière de faire ne tient pas la route.
Alors, souvent on se sépare. Et surtout ensuite on évite de
réfléchir au motif de cet échec. On nie même que ce soit un
échec. On trouve des arguments justificateurs : « l'amour
ça dure deux ans », « ça était ma plus belle histoire
d'amour », etc. »
Ce passage mérite d'être
approfondi. En fait on arrête ici de baiser parce que justement on
se retrouve en harmonie avec l'autre. Avec lequel on n'a aucune
raison de baiser. Mais allez l'expliquer à des ignorants.
La pression sociétale
n'arrive plus à pénétrer dans la chambre conjugale. Les corps se
libèrent du filet idéologique d'injonctions de baiser à tous prix.
Il arrive parfois que les individus concernés s'accordent à cette
nouvelle situation, l'acceptent et restent ensemble. Mais, bien
souvent, l'une des parties en présence ne supporte pas la nouvelle
donne.
J'ai connu sans le
comprendre cette situation. M'étant harmonisé avec l'autre, baiser
ne me disait plus rien. L'autre, la copine, me traitant de
« colocataire idéal » mais pas compagnon, m'a largué
pour un bon baiseur. Elle n'a rien compris à la situation. J'ai
réfléchi et fini par comprendre ce qui s'était passé. L'harmonie
entre nous deux, sous la pression sociétale, était vécue par mon
amie comme une disharmonie. Elle m'a quitté, c'était son droit.
J'ai compris. Cette situation ne se reproduira plus. L'expérience a
été pour moi extrêmement douloureuse mais utile.
Je trouve ridicule,
obscène et risible les articles de magazines qui traitent la baise
comme un produit de consommation obligatoire. Si on n'a pas faim de
sexe, on devrait soi-disant chercher la faim, baptisée libido.
Via des stratagèmes divers, traitements psychologiques ou physiques
les plus divers.
Il existe une autre
conséquence de l'harmonie entre deux êtres qui quoi qu'ils pensent
n'ont aucune raison de baiser ensemble. L'homme, à la longue, ne
parvient plus à bander, puisqu'il n'a en fait aucun motif de bander.
Alors on fait appel à des spécialités pharmaceutiques destinées à
guérir ce trouble qui n'en est pas un.
Ces spécialités offrent
une particularité que je n'ai vu rapporter nulle part. Certes,
l'homme va obtenir un zizi dur. Mais il sera parfaitement insensible.
Dans ces conditions on ne
voit pas quel intérêt représente l'usage de ces drogues.
L'harmonie n'est pas ce
qu'on croit. Telle est la vérité que la plupart ignorent, polarisés
qu'ils sont sur une chose. La volonté de suivre à tous prix le
discours sociétal qui vante le bonheur sexuel comme l'alpha et
l'oméga de la vie. Le « bonheur sexuel » n'existe pas.
Pas plus que n'existe le bonheur culinaire ou le bonheur auditif. Il
existe une multitude de petits bonheurs divers et variés. Au sommet
duquel se trouve le bonheur de faire le bien et rendre heureux les
autres.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 4 février 2018
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