mercredi 7 février 2018

895 La menstruation masculine

Si une femme féconde n'entre pas en gestation, son ovule est éliminée lors des menstrues. Celles-ci surviennent une fois toutes les 28 jours. Leur caractère impressionnant et très longtemps inexplicable a marqué notre civilisation. Ce n'est que depuis leur explication vers 1845 par deux médecins français, Pouchet et Négrier, qu'on connaît leur signification.

Chose qu'on ne souligne pas suffisamment, l'homme connaît un phénomène symétrique. Quand ses spermatozoïdes ne sont pas expulsés avec le sperme, ils sont éliminés avec l'urine. L'homme en âge de procréer produit des spermatozoïdes en permanence qui sont pour la plupart ainsi détruits.

Durant des dizaines de milliers d'années l'homme s'est cru porteur de la génération. Il s'imaginait porteur du sperme actif fécondant la terre passive du ventre de la femme. Cette vision erronée de la réalité est à l'origine de la prétention masculine calamiteuse, injuste, odieuse et fausse d'inégalité entre les deux sexes et conséquemment de la supériorité de l'homme sur la femme. La femme n'étant que de la terre, l'homme ne lui laissait pas d'autre choix que la soumission et la passivité. Il ne la respectait pas. Et c'est malheureusement encore la plupart du temps le cas, y compris dans des pays et des milieux qui s'affirment plus évolués et « civilisés » que d'autres.

Quantité d'expressions portent la marque de la vision erronée de la semence masculine fécondant la terre féminine. Ne dit-on pas que l'homme « pénètre » la femme lors de l'acte sexuel et non que c'est alors la femme qui englouti l'homme ? Que l'homme « met sa petite graine » dans la femme ?

L'homme se croyant le cultivateur de la terre féminine croit « prendre » ou « posséder » la femme lors de l'acte sexuel. Alors qu'il ne prend et ne possède rien du tout.

Dans une célèbre chanson française, Édith Piaf prononçait ces mots : « Voilà le portrait de l'homme auquel j'appartiens ». En réalité aucun être humain ne saurait « appartenir » à un autre être humain. Cette idée de possession est si ancienne, si ancrée que nombre de gens la trouve belle et excitante. Alors qu'elle porte en germe la division et la séparation et non l'unité.

L'acte sexuel a été considéré comme une sorte d'acte magique assurant l'accord et l'harmonie entre les êtres humains « en couples ». Alors qu'il apporte souvent au contraire la disharmonie et la mésentente.

Il est intéressant de se pencher sur l'étymologie du mot « masturbation ». Il vient du latin manustuprare, qui signifie « se salir la main ». Ce qui laisse supposer que la masturbation est par définition masculine. Et aussi qu'on ne se masturbe que manuellement. Erreur grossière : on peut remplacer sa main par un orifice naturel de quelqu'un d'autre. Et alors l'homme croit « faire l'amour » alors que la plupart du temps en fait il se branle dans quelqu'un d'autre.

Et il n'y a rien de tel pour finir par devenir odieux à ce quelqu'un d'autre.

La relation homme – femme est à repenser entièrement. Mais qui s'en chargera et comment ? Personne pour le moment. On est gavé de discours et théories pseudo-scientifiques et de bavardages sur « la sexualité ». On tourne en rond, quand on ne retourne pas carrément en arrière.

Nombre de femmes croient s'émanciper en imitant les hommes dans leur bêtise et en imaginant une sorte de « machisme au féminin ». Qui est tout aussi stupide, odieux et sans issue que le machisme au masculin. Il n'y a jamais eu autant de personnes qui déclarent souffrir de « la solitude ».

Basile, philosophe naïf, Paris le 7 février 2018

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire