Si une femme féconde
n'entre pas en gestation, son ovule est éliminée lors des
menstrues. Celles-ci surviennent une fois toutes les 28 jours. Leur
caractère impressionnant et très longtemps inexplicable a marqué
notre civilisation. Ce n'est que depuis leur explication vers 1845
par deux médecins français, Pouchet et Négrier, qu'on connaît
leur signification.
Chose qu'on ne souligne
pas suffisamment, l'homme connaît un phénomène symétrique. Quand
ses spermatozoïdes ne sont pas expulsés avec le sperme, ils sont
éliminés avec l'urine. L'homme en âge de procréer produit des
spermatozoïdes en permanence qui sont pour la plupart ainsi
détruits.
Durant des dizaines de
milliers d'années l'homme s'est cru porteur de la génération. Il
s'imaginait porteur du sperme actif fécondant la terre passive du
ventre de la femme. Cette vision erronée de la réalité est à
l'origine de la prétention masculine calamiteuse, injuste, odieuse
et fausse d'inégalité entre les deux sexes et conséquemment de la
supériorité de l'homme sur la femme. La femme n'étant que de la
terre, l'homme ne lui laissait pas d'autre choix que la soumission et
la passivité. Il ne la respectait pas. Et c'est malheureusement
encore la plupart du temps le cas, y compris dans des pays et des
milieux qui s'affirment plus évolués et « civilisés »
que d'autres.
Quantité d'expressions
portent la marque de la vision erronée de la semence masculine
fécondant la terre féminine. Ne dit-on pas que l'homme « pénètre »
la femme lors de l'acte sexuel et non que c'est alors la femme qui
englouti l'homme ? Que l'homme « met sa petite graine »
dans la femme ?
L'homme se croyant le
cultivateur de la terre féminine croit « prendre » ou
« posséder » la femme lors de l'acte sexuel. Alors qu'il
ne prend et ne possède rien du tout.
Dans une célèbre
chanson française, Édith Piaf prononçait ces mots : « Voilà
le portrait de l'homme auquel j'appartiens ». En réalité
aucun être humain ne saurait « appartenir » à un autre
être humain. Cette idée de possession est si ancienne, si ancrée
que nombre de gens la trouve belle et excitante. Alors qu'elle porte
en germe la division et la séparation et non l'unité.
L'acte sexuel a été
considéré comme une sorte d'acte magique assurant l'accord et
l'harmonie entre les êtres humains « en couples ». Alors
qu'il apporte souvent au contraire la disharmonie et la mésentente.
Il est intéressant de se
pencher sur l'étymologie du mot « masturbation ». Il
vient du latin manustuprare, qui signifie « se salir la
main ». Ce qui laisse supposer que la masturbation est par
définition masculine. Et aussi qu'on ne se masturbe que
manuellement. Erreur grossière : on peut remplacer sa main par
un orifice naturel de quelqu'un d'autre. Et alors l'homme croit
« faire l'amour » alors que la plupart du temps en fait
il se branle dans quelqu'un d'autre.
Et il n'y a rien de tel
pour finir par devenir odieux à ce quelqu'un d'autre.
La relation homme –
femme est à repenser entièrement. Mais qui s'en chargera et
comment ? Personne pour le moment. On est gavé de discours et
théories pseudo-scientifiques et de bavardages sur « la
sexualité ». On tourne en rond, quand on ne retourne pas
carrément en arrière.
Nombre de femmes croient
s'émanciper en imitant les hommes dans leur bêtise et en imaginant
une sorte de « machisme au féminin ». Qui est tout aussi
stupide, odieux et sans issue que le machisme au masculin. Il n'y a
jamais eu autant de personnes qui déclarent souffrir de « la
solitude ».
Basile, philosophe
naïf, Paris le 7 février 2018
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