Durant des dizaines de
milliers d'années les hommes ont cru être le principe actif de la
reproduction humaine. Ils pensaient déposer la semence dans le
principe passif féminin : le ventre des femmes considéré
comme de la terre. Il a fallut attendre vers 1845 la géniale
découverte de deux médecins français, Félix-Archimède Pouchet et
Charles Négrier, pour que l'ovulation chez la femme comme chez les
autres mammifères soit expliquée. Fait significatif, cette très
grande découverte est rarement mentionnée ainsi que ses deux
auteurs. Quant à la découverte de la discrète élimination avec
l'urine des spermatozoïdes non éjaculés, j'en ignore même
l'auteur.
Le poids du mythe de la
semence masculine fécondant la terre féminine pèse toujours d'un
poids formidable sur notre société. L'homme est souvent obsédé
par son érection et son éjaculation réalisée de préférence dans
un orifice naturel. La pornographie fait l'apologie de cette
obnubilation éjaculatoire. Et bien des hommes, sinon la quasi
totalité, sont des grands analphabètes de la tendresse. Ils ne
pensent qu'à « leur petit pipi sexuel », leur « petite
affaire ». C'est-à-dire leur misérable éjaculation qui, la
plupart du temps, ne leur cause aucune jouissance. Et emmerde plutôt
qu'autre chose la partenaire ou le partenaire faisant office de
« vide-couilles ».
L'insatisfaction
ressentie par l'homme est causée par un très grand mythe :
celui de « l'épanouissement sexuel obligatoire », en
abrégé : ESO. Le troupeau d'imbéciles égoïstes masculins
pense que soi-disant il faut absolument baiser et rebaiser
régulièrement et inlassablement. Aucun mammifère ne voit sa
sexualité pareillement frénétique et dérangée. À
force de trop baiser, les hommes finissent par ne plus arriver à
bander. Les substances chimiques de secours leur assurent des
érections, mais accompagnées d'insensibilisation sexuelle. L'homme
enfourne sa mécanique dans l'orifice naturel de quelqu'un d'autre.
Il ne ressent rien. Souvent il ne parvient pas à éjaculer.
Pour compenser son
insatisfaction l'homme va faire appel à divers artifices. Drogues,
alcools, tabac, excès alimentaires et aussi compensations
psychologiques. L'homme sera obsédé par le pouvoir. Il en sera
malade. Il va se croire fort. Alors que les dominants sont des
dominés. Ils sont dominés par leur fringale de domination.
Domination qui passe parfois par de l'agitation sexuelle. Copuler le
plus possible avec le plus de partenaires possible. C'est un grand
classique, notamment chez les hommes de pouvoirs, les chefs
politiques.
Le comble de la frénésie
compensatoire est représenté par les guerres de conquêtes et les
obsessions dictatoriales. Aujourd'hui, par exemple, les politiques au
pouvoir en France souhaitent détruire la Société Nationale des
Chemins de Fer Français. La réduire à des débris privatisés et
anéantir la qualité de vie des cheminots français. Pourquoi ?
Uniquement par obsession du pouvoir. Rendre malheureux des centaines
de milliers de gens, employés ou usagés des chemins de fer, est le
but des grands politiques au pouvoir. Ceux-ci sont, la plupart du
temps, des hommes. Ils sont insatisfaits sexuellement et recherchent
le pouvoir le plus grand possible pour compenser leur insatisfaction.
Ce n'est qu'un exemple
parmi des millions d'autres. De même chercher à devenir le plus
riche possible n'a pas d'autre raison : l'obsession du pouvoir
résultant de l'insatisfaction sexuelle masculine. Pour sortir de cet
impasse il faudra que beaucoup d'hommes se remettent en question.
Pour cela il faudra une prise de conscience. Celle-ci peut être
aidée par l'explication des racines du mal. Des dizaines de milliers
d'années passées dans l'ignorance de la réalité de l'ovulation.
Qui a amené cette obsession copulatoire masculine et
l'insatisfaction pressante qui en résulte. L'homme a connu bien des
obstacles à l'amélioration de sa vie et les a surmonté. Il est
possible que demain il parvienne une fois de plus à résoudre ses
problèmes. Son principal ennemi n'est pas sa méchanceté, mais son
ignorance et l'ombre de son ignorance passée.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 22 février 2018
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