Cette pratique politique
combine l'anarchisme « doux », entendez par là non
violent, et l'amour du prochain. Elle ne prétend pas répondre à
tout et donner la réponse à tous les problèmes. Elle se contente
plus modestement de traiter les problèmes de la vie quotidienne sans
attendre pour autant un quelconque « Grand Soir » qui
résoudrait tout. Et prétendrait le faire en détruisant un tas de
choses et d'individus.
Le partisan de
l'anarchristisme ne prétend pas pour autant s'opposer forcément aux
rêveurs qui ont à cœur de rêver à ce « Grand Soir »
qui résoudrait tout. Mais il est là comme un paisible piéton se
déplaçant en rollers auquel on vante le mérite de conduire un
bolide de Formule 1. On peut gagner une course avec, ce qui n'a pas
forcément d'intérêt. On peut aussi se tuer avec. L'anarchristique
préfère les rollers et laisse à d'autres l'ambition de piloter un
bolide de Formule 1.
Que pense
l'anarchristique des divers militants politiques ? « Ils
sont parfois bien sympathiques, mais ils n'ont en général pas
spécialement l'amour comme base d'action idéologique. Normal, ils
ne sont pas anarchristiques. C'est leur droit. » Et
l'anarchristique a le droit d'être anarchristique.
Faire le bien dans la
douceur est l'ambition anarchristique. Prenons un exemple : une
dame retraitée que je ne connais pas, m'appelle tout à l'heure pour
connaître l'adresse d'une batucada. Je passerais presque un quart
d'heure à lui vanter l'intérêt du Carnaval de Paris, l'inviter à
y participer, aussi à créer des goguettes et lui donnerais
l'adresse demandée. Un être humain appelle. Il est très important.
Un groupe le suit, il est très important également. Et c'est ainsi
qu'une petite association de retraités d'une ville de la lointaine
banlieue de Paris va peut-être se retrouver au Carnaval. Le but ici
recherché par moi : faire le bien, rendre heureux. Un but tout
à fait anarchristique.
Aucun retour n'est
demandé. Le but de faire ou essayer de faire le bien est de se dire
qu'on a fait ou essayé de faire le bien. Et si on n'y arrive pas, au
moins on a essayé et c'est l'essentiel.
L'amour est une arme bien
plus grande que toutes les armes de destruction massive, et il ne
fait que le bien et jamais le mal. L'amour vrai, bien entendu. Pas un
échantillon de ce musée des horreurs se prétendant incarner
l'amour et n'en étant qu'une caricature grimaçante et disgracieuse.
Si on veut vraiment aimer son prochain ça nécessite des efforts
pour comprendre de quoi il s'agit et comment agir en ce sens.
Ce n'est pas toujours
facile. Par exemple, il ne faut jamais haïr. Or il arrive que
spontanément nous haïssions quelqu'un. Il faut alors éviter d'agir
dans ce sens, s'arrêter, analyser, réfléchir et vider cette haine
de son contenu.
Faire le bien implique
aussi d'éviter au maximum de mentir. Le mensonge détruit la
confiance et annihile la relation entre les êtres humains. C'est une
très grande maladie de l'Humanité.
Il faut aussi éviter d'intellectualiser le sexe. C'est-à-dire de prétendre parvenir à la copulation suite à un raisonnement intellectuel et pas suite à un désir véritable, authentique et réciproque. L'intellectualisation du sexe est un très grand fléau de l'Humanité. Le sexe sans vrai désir corrode et anéanti à terme la relation entre ceux et celles qui le pratiquent.
Il faut aussi éviter d'intellectualiser le sexe. C'est-à-dire de prétendre parvenir à la copulation suite à un raisonnement intellectuel et pas suite à un désir véritable, authentique et réciproque. L'intellectualisation du sexe est un très grand fléau de l'Humanité. Le sexe sans vrai désir corrode et anéanti à terme la relation entre ceux et celles qui le pratiquent.
L'anarchristisme est
joyeux car il préconise la fête, la chanson et la joie partagée.
Sa pratique change notre vie ici et maintenant sans attendre le
« Grand Soir » ou les prochaines élections. Son mot
d'ordre n'est pas « demain on rase gratis », mais dès
aujourd'hui on fait le bien qui nous plaît.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 29 janvier 2018
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire