Un certain nombre de
personnes pensent chercher la vérité. Mais seulement certaines
d'entre elles la cherchent véritablement. Car leur recherche est
ouverte et positive. Ouverte : ils sont prêts à rencontrer les
vérités, les phénomènes les plus étonnants, inattendus.
Positive : ils ont une vision positive du monde. Et ils prennent
le temps pour chercher et trouver un peu. Cinquante ans et plus
parfois sont nécessaires pour comprendre un peu et pénétrer
certaines choses.
Beaucoup d'autres qui
s'imaginent chercher la vérité ne la cherchent en fait pas.
Pourquoi ? D'abord parce qu'ils sont pressés. Ils sont à la
recherche de recettes toutes préparées. Ou alors d'un « gourou »
qui leur dictera ce qu'ils cherchent et que ce « gourou »
aurait déjà trouvé. Ils sont une proie idéale pour les marchands
d'illusions. La vérité ne peut pas se trouver sans l'expérience.
Et celle des autres, si belle soit-elle, ne remplace jamais
totalement son expérience à soi.
Ceux qui sont ainsi
pressés ne cherchent pas la vérité, mais la confirmation de
« leur » vérité. Ils ne veulent surtout pas de réponses
inattendues et déroutantes. Ils veulent que leur recherche confirme
ce qu'ils pensent déjà. Et ce qu'ils pensent déjà est ainsi
fermé. Et est très souvent négatif.
Enfin il y a ceux qui
répètent les mots et les phrases justes ou fausses sans trop saisir
au fond leur signification. Et font le contraire de ce qu'ils disent
sans le penser vraiment.
Cependant il faut rester
optimiste. Ceux qui cherchent sont nombreux et souvent discrets. Ils
progressent sans faire de bruit. Ils font le bien autour d'eux et
n'attendent pas qu'on leur fasse de la publicité. Ils appartiennent
au côté positif du monde. Ce côté n'est pas éclairé par les
médias qui passent leur temps à mettre en vedette toutes les choses
négatives possible.
Il y a des dizaines de
millions de gens bien. Ils ne font pas de bruit. Et ceux qui font du
bruit ne sont pas le plus souvent les plus intéressants. Comme
disaient certains Chinois de jadis : « ce ne sont pas
forcément ceux qui parlent le mieux qui ont les choses les plus
intéressantes à dire. »
Chercher à faire le bien
c'est chercher la vérité. Mais la vie n'est pas un laboratoire
d'essai. C'est aussi une chose à vivre. Trouver son plaisir, son
agrément n'a rien de honteux. En étant heureux on contribue à
rendre heureux d'autres autour de soi. Et on a autant qu'eux droit au
bonheur.
Le meilleur moyen pour
être heureux c'est « la fête ». On fait la fête aussi
bien pour être heureux, parce qu'on est heureux et pour rendre
heureux les autres. La fête ne s'explique pas. Elle se fait.
La plus belle des fêtes
c'est le Carnaval. Il en existe diverses variétés. A Dunkerque, par
exemple, c'est « la bande » précédée de « l'avant
bande ». La bande c'est le défilé. En tête, il y a un
service d'ordre débonnaire et super musclé qui pousse les gens pour
dégager le passage. Puis s'avance la fanfare. Et derrière elle, la
foule costumée avec en tête le tambour major et la cantinière. La
foule costumée est structurée. Les premiers rangs sont bras-dessus
bras-dessous et sont plutôt costauds. Ils font le « tiens bon
d'sus » ou « chahut dunkerquois ». De temps en
temps au signal de la musique, un air fait que le premier rang bloque
un moment et tous pousse derrière. J'ai participé au chahut
dunkerquois à Malo-les-Bains en troisième ligne au moment du
rigodon final. Assez vite je n'en pouvait plus d'être écrasé. Je
l'ai dit à mes voisins. Aussitôt les rangs se sont desserré et
j'ai pu sortir. Ensuite, durant trois jours j'ai eu mal aux côtes et
ressenti un sentiment d'enthousiasme indescriptible. J'en ai parlé
par la suite avec une carnavaleuse dunkerquoise. Elle m'a confirmé
le caractère habituel du phénomène ressenti. « C'est comme
ça », m'a-t-elle dit sans chercher plus d'explications.
D'ailleurs est-ce qu'il en existe une ?
Basile, philosophe
naïf, Paris le 25 février 2018
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