dimanche 25 février 2018

903 Recherche ouverte et positive ou fermée et négative, le chahut dunkerquois

Un certain nombre de personnes pensent chercher la vérité. Mais seulement certaines d'entre elles la cherchent véritablement. Car leur recherche est ouverte et positive. Ouverte : ils sont prêts à rencontrer les vérités, les phénomènes les plus étonnants, inattendus. Positive : ils ont une vision positive du monde. Et ils prennent le temps pour chercher et trouver un peu. Cinquante ans et plus parfois sont nécessaires pour comprendre un peu et pénétrer certaines choses.

Beaucoup d'autres qui s'imaginent chercher la vérité ne la cherchent en fait pas. Pourquoi ? D'abord parce qu'ils sont pressés. Ils sont à la recherche de recettes toutes préparées. Ou alors d'un « gourou » qui leur dictera ce qu'ils cherchent et que ce « gourou » aurait déjà trouvé. Ils sont une proie idéale pour les marchands d'illusions. La vérité ne peut pas se trouver sans l'expérience. Et celle des autres, si belle soit-elle, ne remplace jamais totalement son expérience à soi.

Ceux qui sont ainsi pressés ne cherchent pas la vérité, mais la confirmation de « leur » vérité. Ils ne veulent surtout pas de réponses inattendues et déroutantes. Ils veulent que leur recherche confirme ce qu'ils pensent déjà. Et ce qu'ils pensent déjà est ainsi fermé. Et est très souvent négatif.

Enfin il y a ceux qui répètent les mots et les phrases justes ou fausses sans trop saisir au fond leur signification. Et font le contraire de ce qu'ils disent sans le penser vraiment.

Cependant il faut rester optimiste. Ceux qui cherchent sont nombreux et souvent discrets. Ils progressent sans faire de bruit. Ils font le bien autour d'eux et n'attendent pas qu'on leur fasse de la publicité. Ils appartiennent au côté positif du monde. Ce côté n'est pas éclairé par les médias qui passent leur temps à mettre en vedette toutes les choses négatives possible.

Il y a des dizaines de millions de gens bien. Ils ne font pas de bruit. Et ceux qui font du bruit ne sont pas le plus souvent les plus intéressants. Comme disaient certains Chinois de jadis : « ce ne sont pas forcément ceux qui parlent le mieux qui ont les choses les plus intéressantes à dire. »

Chercher à faire le bien c'est chercher la vérité. Mais la vie n'est pas un laboratoire d'essai. C'est aussi une chose à vivre. Trouver son plaisir, son agrément n'a rien de honteux. En étant heureux on contribue à rendre heureux d'autres autour de soi. Et on a autant qu'eux droit au bonheur.

Le meilleur moyen pour être heureux c'est « la fête ». On fait la fête aussi bien pour être heureux, parce qu'on est heureux et pour rendre heureux les autres. La fête ne s'explique pas. Elle se fait.

La plus belle des fêtes c'est le Carnaval. Il en existe diverses variétés. A Dunkerque, par exemple, c'est « la bande » précédée de « l'avant bande ». La bande c'est le défilé. En tête, il y a un service d'ordre débonnaire et super musclé qui pousse les gens pour dégager le passage. Puis s'avance la fanfare. Et derrière elle, la foule costumée avec en tête le tambour major et la cantinière. La foule costumée est structurée. Les premiers rangs sont bras-dessus bras-dessous et sont plutôt costauds. Ils font le « tiens bon d'sus » ou « chahut dunkerquois ». De temps en temps au signal de la musique, un air fait que le premier rang bloque un moment et tous pousse derrière. J'ai participé au chahut dunkerquois à Malo-les-Bains en troisième ligne au moment du rigodon final. Assez vite je n'en pouvait plus d'être écrasé. Je l'ai dit à mes voisins. Aussitôt les rangs se sont desserré et j'ai pu sortir. Ensuite, durant trois jours j'ai eu mal aux côtes et ressenti un sentiment d'enthousiasme indescriptible. J'en ai parlé par la suite avec une carnavaleuse dunkerquoise. Elle m'a confirmé le caractère habituel du phénomène ressenti. « C'est comme ça », m'a-t-elle dit sans chercher plus d'explications. D'ailleurs est-ce qu'il en existe une ?

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 février 2018

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