mercredi 28 février 2018

906 Sortir de l'imposture pornographique

Quantité de gens, pour s'exciter sexuellement font appel à la pornographie. Celle-ci les égare car elle est une imposture. Les acteurs et actrices pornos, ceux et celles qui s'agitent devant les caméras, n'en font même pas mystère. Ils ne jouissent pas quand ils réalisent leurs galipettes filmées ou photographiées. C'est même facile à apercevoir. Les garçons ne parviennent pas le plus souvent à éjaculer, sauf en faisant appel à une vigoureuse masturbation manuelle. C'est dire à quel point ils sont excités par le coït ! En fait ils ne ressentent rien durant leurs gesticulations génitales intromissives. Leur membre est comme anesthésié. La Nature n'aime pas qu'on singe l'amour, alors elle ôte la sensibilité du pénis durant cette agitation. Les filles visiblement s'emmerdent durant ce temps-là. Ou montrent qu'elles pensent à autre chose. Allez d’ailleurs ressentir un quelconque plaisir quand vous vous préoccupez surtout d'offrir un angle intéressant à la caméra ! Les quelques interviews de salariées du porno que j'ai pu lire sont explicites à ce propos.

La pornographie est donc une imposture. Elle prétend montrer une sexualité jouissive et frénétique. Elle montre juste des salariés qui prennent autant d'entrain dans leur activité que celle d'un éleveur bovin trayant ses vaches. Mais la nuisance du porno, du fait de sa fausseté ne s'arrête pas là. L'imposture pornographique déteint sur les comportements, fantasmes et mentalités de nombre de gens. Ce qui amène à renforcer l'isolement des individus et l'absence de tendresse entre les humains adultes.

Je vois bien autour de moi qu'il y a des dames qui souffrent du manque de câlins. Mais j'évite de les approcher, sachant qu'elles croient que toute approche dite « physique » confond tendresse et pornographie. La tendresse impliquerait nécessairement et automatiquement un panel de gestes précis y compris si on ne les souhaite pas. Comme disait vers 1999 la grand mère d'une jeune femme que je connaissais alors : « si on dort dans un même lit ça implique certaines choses ». En fait ça n'implique rigoureusement rien. Mais dans la pornographie ça implique le coït. Et les gens influencés par elle suivront ce schéma. Cette façon de faire ne me dit rien, je ne suis pas un robot.

Il faut se débarrasser de l'imposture pornographique. D'abord en la dénonçant. Ensuite en refusant de suivre les comportements qu'elle dicte. Il n'y a rien de honteux à ne pas baiser et laisser libre la tendresse sans la charger avec les chaînes de la pornographie.Tout le paysage de la tendresse, de l'amour et de la « sexualité » est à redessiner. Bien des affirmations sont fausses. Bien des évidences sont des mirages. Seule l'authenticité et sa recherche comptent. Il faut résolument cesser de faire ou tenter de faire ce qui ne nous motive pas, sous prétexte que l'autre serait demandeur ! On ne baise pas pour satisfaire l'autre en attendant un épanouissement sexuel réciproque qui ne viendra jamais, sauf dans les films.

La lecture pornographique de l'amour, qui implique la recherche permanente et frénétique du coït peut être abandonnée. En agissant ainsi on ne renonce à rien, sauf à de dangereuses et nuisibles illusions. Cette lecture est propre à la plupart des hommes et proportionnellement à moins de femmes. Le sexe n'est pas un produit de consommation. La tendresse est à réinventer. Il existe une frontière très rarement franchie : celle de la tendresse authentique. Nombre de femmes ne la franchisse que pour caresser des enfants ou des animaux familiers, pas des hommes. Quantité d'hommes y compris vivant « en couple » n'ont jamais rencontré la tendresse d'aucune femme. La tendresse est assimilée par les femmes à une prise de risque. Et face à la mauvaise éducation générale des hommes elle représente effectivement une prise de risque. Risque d'être harcelées, importunées, violées. Notre société est malade du manque de tendresse. Le premier ennemi de la tendresse est l'imposture pornographique et l'influence envahissante de celle-ci. Retrouver le chemin de la tendresse véritable c'est retrouver le chemin de la paix, de la justice et de la liberté.

Basile philosophe naïf, Paris le 28 février 2018

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