Plus d'une fois j'ai
entendu cette horrible formule : « on veut un enfant, en
ce moment on y travaille. » Donc on baise et rebaise et
rerebaise jusqu'à ce que Madame soit en cloque... Pardon !
Enceinte !
Donc on ne baise pas ici
par désir, envie réciproque, véritable et authentique, mais pour
avoir le môme qui doit arriver à telle moment précis de l'année.
Souvent, de nos jours,
des jeunes parents se séparent. Pour quelle raison ?
Et bien justement parce
qu'ils ont baisé inconsidérément, par calcul et non par désir
véritable, authentique, réciproque. Ce n'est peut-être pas à
chaque fois la seule et unique raison pour se séparer, mais c'est
une raison très largement suffisante.
Baiser par calcul, suite
à un raisonnement intellectuel ruine et détruit la relation entre
les personnes concernées.
On « travaille »
pour avoir un enfant. Et le résultat est qu'une fois qu'il est là,
les parents se séparent. Très simplement même, dès que le dernier
enfant programmé est né, la maman s'éloigne du papa. Parce qu'au
fond d'elle-même elle ne supporte pas les exploits sexuels de son
compagnon. Elle voudrait le voir y renoncer. Elle cherche alors à le
castrer psychologiquement. Se refuse à lui et l'empêche « d'aller
voir ailleurs ». Cette situation est classique.
Autre situation
classique : la femme accepte de passer sous les fourches
caudines de la baise obligatoire. Puis, une fois qu'elle estime que
le poisson conjugal est ferré, elle ferme la boutique aux câlins.
Un vieux gendarme disait
il y a quelques années à un jeune homme : « la première
année après ton mariage, chaque fois que ta femme accepte de faire
l'amour avec toi, mets dans une boîte en carton une pièce de un
franc. Puis, à partir de la deuxième année après ton mariage, ôte
de la boîte en carton une pièce de un franc chaque fois que ta
femme accepte de faire l'amour.Tu verras le nombre d'années qu'il te
faudra pour parvenir à vider la boîte en carton ! »
On prétend faire de la
sexualité un objet utilitaire. Une actrice de cinéma américaine
disait, il y a quelques décennies, que faire l'amour était un acte
hygiénique, au même titre que se brosser les dents.
Une fumisterie souvent
colportée est représentée par ce que certains ont baptisé :
« l'harmonie sexuelle ». Soi-disant elle existerait et
assurerait la solidité et la durée du « couple ». Cette
farce se double du discours prétendant qu'avec le temps, en
connaissant mieux « le corps » et « les désirs »
de l'autre on s'accorderait de mieux en mieux. En réalité, très
souvent, dans un « couple » avec le temps on baise de
moins en moins et même on cesse complètement de baiser.
Pourquoi ? Parce
qu'on baise à faux. On raisonne et prend intellectuellement la
décision de baiser. Cette manière de faire ne tient pas la route.
Alors, souvent on se sépare. Et surtout ensuite on évite de
réfléchir au motif de cet échec. On nie même que ce soit un
échec. On trouve des arguments justificateurs : « l'amour
ça dure deux ans », « ça était ma plus belle histoire
d'amour », etc.
La baise n'est pas et ne
sera jamais « un travail ». N'en déplaise aux
thuriféraires de la prostitution.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 4 février 2018
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