Elle
a passé comme une caresse
Près
de moi
Des
dizaines de fois.
À
chaque fois
Ses
beaux yeux me regardaient
Par
dessus son masque décoré.
Semblable
à une déesse nourricière,
Elle
portait les plats,
Aussi
belle que Cybèle
Ou
une nymphe des bois,
J'admirais
sa grâce et sa beauté,
Ses
longues jambes dénudées
Avançant
ou s'éloignant
À
grandes enjambées,
Et
en général
La
symphonie des formes de sa plastique
Hymne
à la gloire de la féminité.
Bénévole,
cette jolie fleur printanière
Faisait
le service de table
Au
Moulin à Café.
Quand
elle était venue
Porter
à moi
La
commande de mon repas,
Je
lui avais offert une poésie.
Plus
tard,
L'ayant
longuement admiré
Du
même regard neutre
Avec
lequel,
Dans
ma jeunesse,
J'appréciais
la plastique
Des
modèles nus des Beaux-Arts,
J'ai
voulu offrir à cette femme
Un
autre poème.
Elle a refusé sêchement
Elle a refusé sêchement
Et
mes voisins de table
Ont
ri de ma déconvenue.
Mais
le refus de cette femme
Ne
s'adressait pas à moi en particulier,
Mais
aux hommes malotrus en général
Qui
font la chasse aux dames.
Je
voulais lui faire plaisir
En
retour du plaisir
D'avoir
eu le regard caressé
Par
sa grâce et sa beauté.
Elle a cru
Elle a cru
Que
je lui faisais la cour.
Comment
pouvait-elle deviner
Que
j'étais différent
De
la masse des hommes
Qui
prennent les femmes
Pour
des trous à boucher ?
Ce
qui crée un conflit permanent
Entre
les orgueilleux machos patriarcaux
Et
leurs proies et victimes désignées.
J'ai
fait partie ce jour-là
Des
victimes innocentes
De
ce conflit généralisé
Permanent
et inavoué,
Qui
rend vénéneuses,
Décevantes
et douloureuses
Les
flèches de Cupidon
Dans
bien des situations.
Je voulais lui faire plaisir
Je voulais lui faire plaisir
Elle
a cru que je l'attaquais.
Tout dialogue était impossible,
Tout dialogue était impossible,
Il
ne me restait plus
Qu'à
tirer de cet incident
Une
poésie.
Basile
Paris,
le 22 juin 2020
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