dimanche 1 avril 2018

924 Le jeu et la perversion du jeu

Qu'est-ce qui est à l'origine de la Civilisation ? Le besoin de se protéger ? Non, les humains n'avaient pas de prédateurs. Pourquoi un lion ou une panthère attaquerait une troupe de grands singes musclés et solidaires aux fortes mâchoires capable d'infliger de cuisantes morsures ? Il va plutôt s'attaquer à un autre genre de proies nettement plus inoffensives.

À l'origine de ce que nous appelons « la Civilisation » il y a le jeu. Pour jouer, des humains, je pense surtout des femmes, ont commencé à inventer des choses. Ces choses ont pris de l'importance dans la vie des humains. Au point qu'ils n'ont plus pu s'en passer. Et elles ont influencé leurs vies et la suite des événements dans la vie des humains.

Les humains sont restés joueurs. Prenons un exemple : Alexandre III de Macédoine a agressé militairement et saccagé un tas de lieux et zones géographiques. Il en a fait « son empire ». Cette construction était coûteuse et inutile. Après sa mort à l'âge de trente-deux ans, cet empire a été partagé entre ses gourmands sous-fifres. À quoi a servi cet empire dont la fabrication a causé des souffrances innombrables ? À strictement rien, et pourquoi Alexandre III de Macédoine l'a-t-il créé, en avait-il besoin ? Non, il n'en avait pas besoin. Il l'a créé par jeu. Et ce jeu ruinant la vie d'un tas de gens et causant d'incalculables destructions était un jeu pervers.

Autres jeux pervers, plus récents : on voit se développer de gigantesques sociétés capitalistes tentaculaires. Les humains en ont-ils besoin pour leur confort ? Les dirigeants de ces sociétés ont-ils besoin de les faire croître sans limites ? Non. Alors pourquoi les développe-t-on ? Par jeu. Ces sociétés immenses ont besoin de l'Humanité pour exister. L'Humanité n'a pas besoin de ces sociétés.

Parmi les jeux pervers on rencontre au cours de l'Histoire humaine un nombre invraisemblable de massacres et atrocités en tous genres. Ont-ils une utilité pour le genre humain ? Non, ils ne servent à rien. Ils sont vomitifs, infects et nuisibles. Ce sont là des résultats de la perversion du jeu.

Les idéologies et les intérêts n'y sont autant dire pour rien. La base de ça c'est la perversion du jeu.

Autre jeu très actuel : la « construction de l'Europe ». Il s'agit là de la énième édition du fantasme impérial. On nous dit que « c'est pour la paix ». Non, en fait c'est un jeu. Au nombre des joueurs on trouve des administrateurs, des politiques, des journalistes, etc. La seule mesure réelle pour assurer la paix serait le désarmement général en commençant par le désarmement nucléaire. Pour l'instant on paraît en être plutôt très loin. Un jour viendra certainement où on y arrivera.

Le jeu s'infiltre dans tous les aspects de la société. Pourquoi conserve-t-on en France les très dangereuses centrales nucléaires ? Par jeu. Pourquoi démantèle-t-on la SNCF ? Par jeu. Pourquoi va-t-on intervenir militairement ou économiquement ici ou là de par le monde ? Toujours par jeu.

Pourquoi Marx et Lénine prônaient-ils « la lutte des classes » et l'extermination des bourgeois et des capitalistes ? Par jeu, un jeu extrêmement pervers, bien sûr. On peut penser ce qu'on veut du capitalisme, et je n'en suis pas amoureux, mais tuer des gens pour faire le bonheur du monde ne me paraît ni sympathique, ni crédible. On voit d'ailleurs le résultat. Chose étrange, la terreur stalinienne est déjà décrite et condamnée d'avance dans un texte critique des idées de Marx, écrit par Bakounine en... 1874.

Il faut que les humains parviennent à limiter les effets pervers du jeu afin d'assurer équilibre, rassasiement des besoins fondamentaux, harmonie, amour, paix et tranquillité à l'Humanité.

Basile, philosophe naïf, Paris les 31 mars et 1er avril 2018

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