Qu'est-ce qui est à
l'origine de la Civilisation ? Le besoin de se protéger ?
Non, les humains n'avaient pas de prédateurs. Pourquoi un lion ou
une panthère attaquerait une troupe de grands singes musclés et
solidaires aux fortes mâchoires capable d'infliger de cuisantes
morsures ? Il va plutôt s'attaquer à un autre genre de proies
nettement plus inoffensives.
À
l'origine de ce que nous appelons « la Civilisation » il
y a le jeu. Pour jouer, des humains, je pense surtout des
femmes, ont commencé à inventer des choses. Ces choses ont pris de
l'importance dans la vie des humains. Au point qu'ils n'ont plus pu
s'en passer. Et elles ont influencé leurs vies et la suite des
événements dans la vie des humains.
Les humains sont restés
joueurs. Prenons un exemple : Alexandre III de Macédoine a
agressé militairement et saccagé un tas de lieux et zones
géographiques. Il en a fait « son empire ». Cette
construction était coûteuse et inutile. Après sa mort à l'âge de
trente-deux ans, cet empire a été partagé entre ses gourmands
sous-fifres. À quoi a
servi cet empire dont la fabrication a causé des souffrances
innombrables ? À strictement rien, et pourquoi Alexandre III de
Macédoine l'a-t-il créé, en avait-il besoin ? Non, il n'en
avait pas besoin. Il l'a créé par jeu. Et ce jeu ruinant la vie
d'un tas de gens et causant d'incalculables destructions était un
jeu pervers.
Autres jeux pervers, plus
récents : on voit se développer de gigantesques sociétés
capitalistes tentaculaires. Les humains en ont-ils besoin pour leur
confort ? Les dirigeants de ces sociétés ont-ils besoin de les
faire croître sans limites ? Non. Alors pourquoi les
développe-t-on ? Par jeu. Ces sociétés immenses ont besoin de
l'Humanité pour exister. L'Humanité n'a pas besoin de ces sociétés.
Parmi les jeux pervers on
rencontre au cours de l'Histoire humaine un nombre invraisemblable de
massacres et atrocités en tous genres. Ont-ils une utilité pour le
genre humain ? Non, ils ne servent à rien. Ils sont vomitifs,
infects et nuisibles. Ce sont là des résultats de la perversion du
jeu.
Les idéologies et les
intérêts n'y sont autant dire pour rien. La base de ça c'est la
perversion du jeu.
Autre jeu très actuel :
la « construction de l'Europe ». Il s'agit là de la
énième édition du fantasme impérial. On nous dit que « c'est
pour la paix ». Non, en fait c'est un jeu. Au nombre des
joueurs on trouve des administrateurs, des politiques, des
journalistes, etc. La seule mesure réelle pour assurer la paix
serait le désarmement général en commençant par le désarmement
nucléaire. Pour l'instant on paraît en être plutôt très loin. Un jour viendra certainement où on y arrivera.
Le jeu s'infiltre dans
tous les aspects de la société. Pourquoi conserve-t-on en France les très
dangereuses centrales nucléaires ? Par jeu. Pourquoi
démantèle-t-on la SNCF ? Par jeu. Pourquoi va-t-on intervenir
militairement ou économiquement ici ou là de par le monde ?
Toujours par jeu.
Pourquoi Marx et Lénine
prônaient-ils « la lutte des classes » et
l'extermination des bourgeois et des capitalistes ? Par jeu, un
jeu extrêmement pervers, bien sûr. On peut penser ce qu'on veut du
capitalisme, et je n'en suis pas amoureux, mais tuer des gens pour
faire le bonheur du monde ne me paraît ni sympathique, ni crédible.
On voit d'ailleurs le résultat. Chose étrange, la terreur
stalinienne est déjà décrite et condamnée d'avance dans un texte
critique des idées de Marx, écrit par Bakounine en... 1874.
Il faut que les humains
parviennent à limiter les effets pervers du jeu afin d'assurer
équilibre, rassasiement des besoins fondamentaux, harmonie, amour, paix et
tranquillité à l'Humanité.
Basile, philosophe
naïf, Paris les 31 mars et 1er avril 2018
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