Partout où vivent les
humains, les relations dites « amoureuses » sont régies
par un protocole relationnel traditionnel. Celui-ci varie suivant les
régions, mais conserve des points communs partout. Cette apparente
universalité a fait croire aux humains que ces points étaient
naturels, inévitables et bienvenus. Quand on observe le protocole
relationnel traditionnel dominant, par exemple à Paris, on constate
qu'il est mauvais, calamiteux, inadapté et source de très nombreux
drames. Sa grande source de nuisances réside dans le fait qu'il
ajoute systématiquement à l'amour l'acte sexuel qui serait
soi-disant obligatoire et démonstratif de la réalité des
sentiments amoureux. Sentiments qui devraient être soi-disant
forcément merveilleux, exclusifs, jaloux, entre personnes d'âges
voisins, désireuses de fonder une famille, ayant les moyens
matériels de l'assumer, etc.
Ce protocole est mauvais,
car il est à l'origine chaque année d'une multitude de divorces et
séparations, du très cruel sentiment de solitude ressenti par des
millions de gens et de milliers de dépressions, de centaines de
suicides, violences et crimes dits « passionnels », et
d'innombrables conduites à risques, notamment alcooliques,
tabagiques, médicamenteuses et toxicomaniaques. Mais, au lieu de
remettre en cause ce mauvais protocole, la plupart des gens répètent
comme des perroquets le discours traditionnel : « le seul
problème pour que ça marche est qu'il faut trouver la bonne
personne et alors tout ira bien ». Pour justifier ce
propos on a toujours un couple témoin ou une époque hélas révolue
à citer en exemple. Mais il y a des millions de personnes qui vivent
en région parisienne. Et comme par hasard on n'arrive autant dire
jamais à rencontrer « la bonne ».
Quand on sort visiblement
et sans se cacher du cadre du mauvais protocole relationnel
traditionnel amoureux on est très mal vu. Après en être sorti depuis
quelques années, j'ai l'intention bien arrêtée de ne pas m'en
cacher. Car j'ai élaboré et lancé un autre protocole, le
protocole nazdariste ou nazdarien, qui me convient très bien. Et que résume ce poème :
La
conscience de l'Amour
Aimer en rêvant
Que l'autre vous prenne
dans ses bras
Non.
Aimer en demandant
Que l'autre vous prenne
dans ses bras
Non.
Aimer en exigeant !
Que l'autre vous prenne
dans ses bras
Non.
Aimer en regrettant
Que l'autre ne vous
prenne pas dans ses bras
Non.
Aimer
Simplement en aimant,
Telle est la conscience
De l'Amour.
Basile philosophe
naïf, Paris le 17 avril 2018
La perspective de me
faire détester par quelques-uns suite à l'adoption de ce nouveau
protocole m'apparaît très rafraîchissante. Cette possibilité de
me faire mal voir existe depuis peu. J'en ris par avance. Dans un
lieu sympathique, les habitués sont d'un atterrant conformisme
sexuel. Ce qui fait qu’ils pensent qu'on doit absolument avoir son
copain ou sa copine. Et la relation avec cette personne se
singularise par les activités sexuelles qui font dire que « on
est ensemble » ou « on sort ensemble ». Problème :
je n'ai aucune envie d'obéir à pareil ultimatum qui nie ma liberté.
De plus, je ne pratique guère ces activités dites « sexuelles »
et ne me sent nullement mal de fonctionner ainsi.
J'ai envie de beaucoup de
tendresse, y compris dormir en charmante compagnie, mais sans pour
autant chercher à pratiquer ce que les églises ont baptisé
« l'acte de chair ». Précision : je ne suis nullement un
opposant à la sexualité ou une personne qui a fait vœu de s'en
détacher pour toujours. Je suis pour l'authenticité, la sincérité,
quitte à être non conformiste. Il y a des années, quand la fille
d'une amie m'a fait des propositions sexuelles explicites en
m'offrant la vue de son intimité, je n'ai pas donné de suite. Mon
premier et très simple motif pour agir ainsi était que je n'en
avais pas envie. Le second était que ça n'aurait eu aucune
signification. Le troisième que cette jeune fille était très
imprudente en agissant ainsi, car 90 % des hommes à ma place
l'aurait certainement violée. Je savais que suivre son invitation
aurait été un viol, car à l'époque elle était vierge et attachée
à conserver sa virginité. Elle me l'avait dit. Elle faisait preuve
d'imprudence et incohérence dans sa conduite. Il ne s'est rien passé
de fâcheux. Sa mère a bien eu raison de me faire confiance en
m'envoyant durant les vacances sa très jolie fille alors âgée de
quinze ans et en paraissant dix-huit.
J'ai parlé récemment à
une jeune fille C'est une personnalité riche et réfléchie. Au
Québec on appelle ce genre de personne « une vieille âme »,
pour souligner sa précoce maturité. Cette jeune fille m'a fait part
de son enthousiasme pour mes écrits philosophiques. Et de son total
accord avec mes idées. S'agissant de la tendresse, du toucher, quand
nous nous sommes quittés, nous nous sommes spontanément et
naturellement très affectueusement étreints. C'est du nazdarisme.
Ce qui me ramène à la question du protocole relationnel amoureux et
son changement.
Demain, si je revois
cette jeune fille nous nous saluerons très affectueusement. C'est ce
qui risque fort d'arriver. Tous les gentils impuissants en tendresse
qui nous entoureront alors concluront autre chose que la réalité de
notre relation nazdarienne non conformiste. Ils seront indifférents,
jaloux, envieux ou indignés. Certains chercheront à ce que je
précise de quoi il s'agit. Or je trouve indiscret et mal séant de
vouloir détailler la vie intime des autres. Je n'interroge pas les
personnes que je rencontre sur leur vie privée. Je ne donnerais pas
de précisions du genre : « elle n'est pas ma copine, c'est
juste de la tendresse », etc. Ça ne regarde personne à part
elle et moi. Nous n'avons pas de comptes à rendre au tribunal de la
rumeur ! Résultat : je me ferais très mal voir par certains. Comme
j'ai presque cinquante ans de plus que cette jeune fille, je suis sûr
que les critiques venimeuses iront bon train. En mon absence, comme
de bien entendu. J'en ris d'avance bien fort rien que d'y penser. Le
vrai Amour échappe aux normes outrancièrement sexualisantes
régnantes présentes dans le protocole relationnel amoureux
traditionnel. Le nouveau protocole nazdariste ou nazdarien arrive et
fera disparaître progressivement l'ancien. Je n'ai pas d'autres
intentions amoureuses que celles exprimées par le poème : « Aimer
simplement en aimant, telle est la conscience de l'Amour. »
Il n'y a pas besoin
d'aller sur la Lune ou en Amazonie pour découvrir des choses
nouvelles car jusqu'à présent cachées de la vie. Elles sont en
nous. À nous de les
découvrir. Et tant pis pour ceux qui ont peur de chercher. Qu'ils ne
se plaignent pas ensuite de la dureté de la vie en accusant les
autres ! J'espère que j'y vois clair. En tous cas je me sens
très bien aujourd'hui soir quand j'écris ces lignes. Et ne ressens
aucune angoisse, souffrance, culpabilité ou impatience dites
« amoureuses ». La vie va. Laissons venir la vie ! Je
sais aussi pouvoir compter sur une amie pour me réveiller si ma
raison s'endort. J'écris ces jours-ci des poèmes illustrant ce
moment très agréable de ma vie.
Basile philosophe naïf,
Paris le 17 avril 2018
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