Vers l'âge de quatre ans
environ survient le sevrage tactile, ou arrêt des câlins. Ce
phénomène conduit à une carence générale dans le domaine des
câlins. Certains phénomènes vont souligner ce problème, comme le
mouvement « Free hugs », mots anglais signifiant :
« Câlins gratuits », pourquoi gratuits ?
Parce qu'ailleurs ils ne
sont pas gratuits ! Et là on arrive à toucher un autre immense
problème humain : l'hypersexualisation. Elle consiste à
ramener à tout bout de champ la prétention au coït. Et notamment
dès qu'il y a un contact, un toucher entre adultes. Cette parfaite
aberration est plus souvent dénoncée par les femmes que par les
hommes. Les hommes croient que dès que survient leur « divine
érection », il y a urgence à s'accoupler. Cette pénible
ânerie conduit les femmes à fuir, voire à détester les hommes.
Victime de cette
situation on trouve entre autres la poésie. Si la poésie naît de
l'amour, la certitude stupide qu'il faut s'accoupler dare-dare
conduit à la déception. Et la poésie en est la victime innocente.
« Ah ! J'ai poétisé, j'ai idéalisé cette personne »
se dit l'amoureux déçu. « Et bien j'arrête la poésie ! »
Chaque année des
centaines de milliers de poètes déçus amoureusement abandonnent la
poésie. Ils confondent poésie et illusions déçues. La poésie
mérite un sort meilleur. Plutôt que lui trouver l'inspiration dans
les mirages de l'amour, je suggère de se créer une muse, ou
plusieurs, pour nourrir notre poésie.
L'avantage de la muse est
qu'étant imaginaire et créée sur mesures elle ne peut pas
décevoir. Et donc restera à alimenter l'inspiration poétique sans
faillir ni décevoir.
L'amour est une très
douce illusion destinée à encourager la reproduction. Sachons lui
accorder la place qui lui revient, ni plus ni moins. La carence en
câlins et l'hypersexualisation égarent les humains qui en sont les
victimes. Les humains aiment la paix mais n'arrêtent pas de se faire
la guerre. Et cela depuis la nuit des temps et encore aujourd'hui.
La guerre peut être
économique, commerciale électorale, artistique, culturelle,
linguistique... Toujours l'affrontement et la violence, pas toujours
physiques, sont là.
Il semble difficile de
combattre la carence en câlins et l'hypersexualisation. En revanche
des moyens sont appréhendables pour lutter contre la déficience
poétiquie de notre société. La diffusion de tracts poèmes est un
modeste mais parfait outil de poétisation.
La relation avec la muse
est évolutive et apaisante. Elle tend à nous mettre en paix avec
nous-mêmes. Je fréquente ma muse depuis à présent quelques
semaines et j'apprécie son apport à mon évolution. Un vieux
souvenir d'amour cahotique et perturbé m'est apparut pour la
première fois sous un jour positif. « Et bien, c'était très
bien , », me suis-je dit pour la première fois en y
repensant.
Se réconcilier avec son
passé amoureux est indispensable pour s'offrir un présent et un
avenir apaisés et positifs. Avec la poésie et grâce à la muse nous
pouvons y arriver. Grande et généreuse est la poésie, à la mesure
de la muse qui l'inspire et la soutient ! Je poétise le monde à
la mesure de mes moyens et c'est la chose la plus positive que je
peux faire. L'action poétique par et pour la poésie réconciliera
le monde avec lui-même et mettra un terme un jour à tous les
conflits nés du manque de poésie.
Basile philosophe naïf,
Paris le 26 novembre 2018
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