La poésie est faite de
la musique des mots et des sentiments. C'est comme une langue où les
mots perdent leur sens habituel et gagnent en couleurs.
En poésie, les
sentiments sont plus importants que les mots. Pour preuve : un
très beau poème bien déclamé dans une langue dont vous ne
comprenez pas le sens, vous paraîtra à l'oreille très beau.
Si un poème est rédigé
avec une construction ciselée mais n'exprime pas des sentiments, il
vous paraîtra vide. Inversement, si des sentiments habitent un texte
maladroit, il brillera par quelques éclats de beauté. Bien sûr, le
choix des mots et la construction des phrases a de l'importance dans
la poétique d'un texte. Le mot « sandwich », par
exemple, n'est pas poétique. Les mots « savons-je »
forment un ensemble qui ne sonne pas poétiquement.
Pour écrire un poème,
il faut partir d'un sentiment. L'amour s'y prête bien. Quand vous
séchez et ne savez pas comment poursuivre votre poème, pensez à
votre sentiment, ne vous embrouillez pas avec des mots.
La langue est imprécise, la langue poétique l'est doublement. Si c'est beau, peu importe le sens si le sentiment y est. Car si le sentiment y est, le poème sera juste, même si les mots choisis remplacent des mots plus sensés. Le but recherché n'est pas le sens, mais l'émotion.
Partez des mots ou des
sentiments, mais arrivez toujours aux sentiments. Les mots sont ici
comme l'écorce d'un fruit dont la pulpe onctueuse est faite de
sentiments.
Dites-vous bien que le
poète n'écrit pas de la poésie. Il est au service de la poésie,
l'exprime et lui obéit.
Les règles de la poésie
sont immuables et intangibles. Mais la poésie qui est en nous est
bien souvent délaissée, un peu comme un muscle qu'on oublierait de
faire travailler. Et qui ne demande qu'à travailler.
Vive la poésie !
Longue et heureuse vie aux poètes et poétesses du monde entier !
Ils sont au service du
vrai sens et but du monde, qui n'est pas le profit, le pouvoir, la
puissance, l'originalité, la gloire ou l'argent, mais l'amour, la
joie et la tendresse sous toutes ses formes, dont la poésie.
Basile philosophe naïf,
Paris le 6 novembre 2018
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