Dans la culture régnante
aujourd'hui chez nous en France et à Paris est aussi en d'autres
endroits existe le concept de « pudeur ». Concept dont
l'usage est « à géométrie variable ». Ainsi, par
exemple, on voit des individus douteux expliquer que si une femme
dans sa façon de s'habiller ne respecte pas la pudeur, c'est de sa
faute si elle se fait violer. Pourtant on n'entend jamais dire que si
un riche se fait attaquer et détrousser c'est de sa faute parce
qu'il était bien habillé ou avait une belle maison ou une belle
voiture ! Pour ma part, j'ai passé des années à l’École
des Beaux-Arts de Paris à fréquenter des ateliers ou posaient des
femmes nues et des hommes nus. Il ne m'est jamais venu à l'idée
d'en agresser un. Quand bien-même il se serait agit d'une jolie
fille !
Ce concept de « pudeur »
censé protéger la bonne marche de la société est en fait très
dangereux dans la façon dont on l'emploie. Comme il interdit de
parler à voix haute de notre vie sexuelle, il va impliquer également
d'interdire la dénonciation des agressions sexuelles. Le
fonctionnement de cette logique est simple : « si on est
correct et bien élevé on ne raconte pas qu'on a eut une activité
sexuelle et laquelle. Avoir été violé ou simplement agressé
sexuellement fait partie de nos activités sexuelles, donc on n'en
parle pas. » Et ainsi on laisse les agresseurs en paix. Ce
n'est plus « la pudeur » qui protège la tranquillité
mais la loi du silence qui protège les criminels. Ayant été
agressé sexuellement je sais de quel problème je parle. Il m'arrive
encore d'être gêné pour en parler. Alors que je n'ai rien demandé,
dit ou fait pour être agressé et n'en suis absolument pas
responsable.
Parler est selon de
nombreuses personnes la manière de « se reconstruire »
après une agression sexuelle. D'accord sans doute au moins
partiellement, mais comme cette parole est souvent présentée et
encadrée de façon bizarre. « Tu dois en parler à un
spécialiste et sous le sceau du secret médical ». Et pourquoi
donc ce récit devrait-il rester confidentiel ? Est-il honteux
de dire ce qui vous est arrivé ? J'ai failli écrire « d'avouer
ce qui vous est arrivé ». Certains conseilleurs ou
conseilleuses ajoutent qu'il faut même faire des séances de paroles
durant des mois d'affilée. Mais pourquoi donc, quel bizarre
prétention ! Que si on en a envie on fouille dans les tréfonds
de la psyché pour y trouver des constructions inattendues, soit,
pourquoi pas. Mais une agression c'est simple, c'est une blessure, il
faut la soigner. Et là on vous invite à en faire un roman. Il
serait plus avisé de préconiser une thérapie manuelle. Chose dont
j'ai eu l'occasion déjà de parler, notamment au numéro 912 de ce
blog philosophique.
Un élément qui trouble
souvent notre compréhension de notre sexualité et de celle des
autres est la confusion entre excitation et désir. Ce n'est pas
parce qu'un garçon bande que ça signifie qu'il éprouve un désir
sexuel. C'est comme ça. Et croire systématiquement à l'existence
d'un désir sexuel en cas d'érection conduit aux pires catastrophes.
Car s'adonner au sport en chambre en dépit de l'absence de désir
authentique et véritable conduit au désenchantement, à la
déception et à la rupture. C'est là que la bêtise et l'ignorance
aidant, si le jeune homme est beau, il se dit : « ça ne
fait rien, je rencontrerai quelqu'un d'autre ! » Et
rebelote et nouvelle déception plus tard et recommencement. Jusqu'à
ce que l'âge venant ce désordre imbécile et odieux s'arrête.
La confusion entre
excitation et désir conduit à d'autres aberrations et même à des
horreurs. Il conduit notamment à la fréquentation des prostituées
et aux viols.
Les Tibétains
traditionnellement disent : « le mensonge est pire que le
vol ». Je suit ce précepte depuis l'âge de quinze ans. Le
mensonge est un fléau qui dévaste notre société. Mentir est le
contraire de la sincérité et empêche hermétiquement l'arrivée de
l'amour. Qui est un sentiment tout à fait particulier et différent
de l'amitié. Tant que le mensonge régnera dans notre société
l'amour aura les plus grandes difficultés pour vivre et s'imposer.
Il faut le chasser de nos vies pour vivre enfin.
Basile philosophe naïf,
Paris le 18 mars 2018
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