Les carences
nutritionnelles sont la cause de pathologies qui peuvent avoir des
conséquences très graves sur l'être humain. Ainsi le manque de
vitamine B1 est à l'origine du béribéri qui a tué et tue encore.
Cette même carence peut être la source d'autres pathologies comme
l’encéphalopathie de Wernicke. La carence en vitamine A peut
amener les enfants à souffrir de kératomalacie, maladie qui en
rend aveugles un grand nombre dans certains pays souffrant de la
faim.
Il est à relever que
durant des siècles le béribéri a été considéré comme une
maladie d'origine mystérieuse. C'est en observant des poules ou des
humains ayant des régimes alimentaires différents que la vérité
est apparue.
Il en est de même
aujourd'hui avec des pathologies qu'on croit être des maladies
d'origine mal connue ou inconnue et qui sont le résultat de la
carence tactile. C'est-à-dire du manque de toucher affectueux. Le
monde entier souffre en permanence aujourd'hui d'une sorte de
béribéri tactile.
Quand un humain ainsi
carencé subit une agression sexuelle, cette pathologie peut prendre
une forme plus aiguë, voire psychiatrique. Et aboutir y compris au
suicide ou à l'hospitalisation. Observons quatre cas de viols que
j'ai pu connaître, il s'agit ici de trois femmes et d'un homme.
La première femme a été
violée à l'âge de sept ans par son frère aîné. Elle apparaît
dans la vie courante comme tout à fait sociabilisée. Elle ne m'a
raconté sa mésaventure que de nombreuses années après notre
première rencontre. Elle en parlait comme d'un très mauvais
souvenir, sans plus. Il avait causé selon elle juste un rancœur
certain contre son frère aîné, que par ailleurs elle aimait
beaucoup.
La seconde femme a été
agressée sexuellement à l'âge de six ans et violée à
l'adolescence ou peu après, par l'amant de sa mère. Cette victime
se plaint de ces agressions y compris à des personnes qu'elle vient
tout juste de rencontrer, et en parle à voix forte à la cantonade.
Elle souffre toujours très visiblement. Et a une recherche exacerbée
de contacts en câlins.
La troisième femme a
subit un viol en réunion à l'âge de dix-sept ans. Aussitôt après
elle a développé une maladie bipolaire qui l'a invalidé. Après
son viol et durant au moins plus de dix ans elle parlait d'emblée de
cette agression aux nouvelles personnes qu'elle rencontrait.
L'homme enfin, cas que je
connais bien puisqu'il s'agit de moi. Agressé sexuellement à l'âge
de sept ans par une jeune fille, j'ai développé une peur de tout
qui a très longtemps handicapé toutes mes activités. Cette peur a
été tempérée par mon amour du prochain et ma recherche
philosophique pour tenter de comprendre les rapports humains. J'ai
bien sûr toujours eu peur des femmes. Au bout d'une soixantaine
d'années cette peur a été plus ou moins vaincue. Ne reste qu'une
timidité très ordinaire et pas nécessairement liée à mon
agression mais à l’état général des rapports humains.
Tous les troubles passés
ici en revue sont le produit de la carence tactile accentuée par le
dévoiement du toucher que représente l'agression sexuelle subie.
Ces troubles perdurent longtemps pour la très simple raison qu'ils
ne sont pas soignés. C'est-à-dire qu'on ne remédie pas au manque
tactile. Il faut procéder à un traitement de cette carence. J'ai
traité ce sujet par ailleurs dans ce blog. La maladie bipolaire
représenterait un dérèglement aiguë de la perception affectueuse
des autres. Le centre réglant l 'humeur, dont j'ai avancé en
2012 l'hypothèse de l'existence en le baptisant « humeurostat »,
aurait besoin de soins tactiles pour retrouver son équilibre. Qui
est parfois spontanément retrouvé.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 16 mars 2018
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