L'an 1977, en France,
Tout un tas de grands
Et graves personnages,
Certains bardés de diplômes
Médicaux,
Et parmi eux une femme,
Que je ne nommerais pas,
Et dont les écrits
Font paraît-il
Référence,
Pour comprendre les enfants
Et les adolescents.
L'an 1977, donc,
Tous ces valeureux hommes
Et hélas valeureuses femmes
Ont signé
Un appel
Revendiquant
La « liberté »
Pour les enfants
D'avoir des relations sexuelles
Avec les adultes
« De leur choix ».
Moi, ma maman
Elle a connu ça,
Elle a été violée
A l'âge de douze ans,
Ne l'a jamais raconté,
Mais laissé entendre.
Elle m'a aussi offert
Son journal intime
Que je n'ai pas lu
Et perdu.
Elle me disait
Par ce don
Cherches, vas rechercher
Entre les lignes,
Et découvres enfin
Mon secret, qui commence
Par la rencontre dans la rue
D'un voyou de quinze ans,
Armé d'un couteau.
Puis la course éperdue
Dans Odessa en guerre.
La course pour le fuir,
Racontée plusieurs fois
A l'enfant que j'étais.
Et l'histoire jamais achevée.
Combien d'eau et de larmes
Ont coulé sous les ponts
A Odessa sous les armes,
Et après en paix à Paris.
Mais certains, je le crie,
N'ont toujours pas compris,
Que les enfants, tous les enfants
Restent absolument enfants,
Et ne rêvent pas, absolument pas
De s'empresser de combler
Les tristes fringales criminelles
D'horribles brutes inhumaines.
Ma mère éprouvée et adorée
Ne m'a jamais conté et exposé
En détail son infortune infinie,
Mais m'a inoculé et transmis
L'immonde peur de toutes choses
Et tous gens, mettant de l'ombre
En permanence, même sur les roses.
Peur prête à s'exacerber sans rire
Devant une tranquille rue sombre
Déserte et vide à parcourir,
Un paisible soir de confinement,
Ou pour d'autres raisons.
Ce qui de la vie très souvent
Trouble le cours des saisons.
Basile, Paris le 1er novembre 2020
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