La rumeur du monde, c'est
à dire les médias, les conversations, nous parlent des gouvernants
du monde. Détaille parmi eux les sympathiques ou les antipathiques,
les bons ou les méchants, les idiots ou les intelligents... En fait,
ces gouvernants ne gouvernent que formellement. Leurs actions sont
d'ampleur limitée. Car elles sont subordonnées au vrai maître
aveugle et brutal du monde, qui est l'argent fou. Nous vivons sous le
règne de l’argent fou. Il prime sur tout : la vie, la santé,
la prospérité, l'amour. Seul importe son accumulation absurde et
sans autre but que l’accumulation. C'est pourquoi on l'appelle
l'argent fou qui gouverne le monde.
On voit l'argent fou
partout à l’œuvre. En France, par exemple, 94,4 % du prix des
produits alimentaires tels que les fruits ou les légumes frais de
saison sont prélevés par « les intermédiaires ». Les
producteurs ne s'en sortent pas. Les consommateurs potentiels sont
souvent arrêtés par les prix exorbitants où on vend les produits.
Résultat, au moins 70 % des fruits et légumes frais finissent à la
poubelle, sinon beaucoup plus. Mais peu importe, puisque la filière
reste rentable ! L'argent fou est content. Il s'accumule et
grossit les dividendes versées aux actionnaires. Et les produits
alimentaires vont finir dans les poubelles des supermarchés. Où il
arrivait qu'on les arrose d'eau de javel pour empêcher les pauvres
affamés ou les débrouillards de les récupérer.
Quoi de plus important et
utile que former des spécialistes, donner aux jeunes la possibilité
d'étudier et obtenir les formations les plus complétés et
approfondies ? Mais l'argent fou n'est pas d'accord. Former des
jeunes ça coûte de l'argent. Il vaut mieux l'accumuler dans des
coffres-forts sans y toucher. Alors on limite l'accès aux études,
on sélectionne, on augmente les frais d'inscriptions... L'argent fou
est plus précieux que l'éducation.
Pouvoir se déplacer,
voyager, prendre le train d'un point du pays à un autre et au delà.
C'est un besoin banal et légitime. Mais contraire à la volonté de
l'argent fou qui ne cherche qu'à accumuler le plus possible, le plus
vite possible, sans rime ni raison. Alors la « logique »
de l'argent fou détruit et sabote. Comment il compromet les chemins
de fer français par exemple ? Le gouvernement décide de
construire des lignes de chemin de fer à très grande vitesse. C'est
une décision de l'état. Elle implique d'engager des dépenses
énormes. Le gouvernement qui a pris la décision va-t-il payer ?
Pas du tout, ce sera à la SNCF de payer. Résultats : les
billets de train coûtent de plus en plus chers et le déficit est
malgré ça présent. Le gouvernement va-t-il payer la « dette
de la SNCF » qui est en fait une dette de l'état ? Non,
on va réduire l'activité des chemins de fer pour faire des
économies. Et dans la foulée on supprimera le statut des cheminots.
Décision préfigurant la vente à la découpe et la privatisation
des chemins de fer français. Pourquoi privatiser ? Pour
favoriser la volonté de l'argent fou, qui ne souhaite qu'accumuler
dans des coffres-forts et pas faire rouler des trains.
Quand on a été opéré,
on a besoin de se reposer. Rester à l'hôpital et sous le contrôle
médical du personnel hospitalier. Rester à l'hôpital ? Pas
question ! L'argent fou commande : dehors tout de suite !
Car rester à l'hôpital coûte de l'argent. L'argent fou le préfère
accumulé sans but dans des coffres-forts plutôt que servir à la
santé des opérés. Les petites structures hospitalières sont plus
vivables, accueillantes, chaleureuses, efficaces que d'immenses
structures, des « usines à malades » ? Oui, mais
l’argent fou préfère les usines à malades où les malades
coûtent moins chers à soigner. Tout les choix sont bons à partir
du moment où grâce à eux l'argent fou en profite pour s'accumuler.
Et tant pis pour la santé, le confort, le bonheur et la sécurité
des malades !
Les choses précieuses ne
s'achètent pas, comme la paix intérieure, la paix extérieure, la
sérénité, l'amour, la joie. Mais l'argent fou s'en fout. Pour lui
seul importe l'accumulation d'argent sans but, ni rime ni raison.
L'argent fou préfère l'amour de l'argent à l'amour des gens. Parce
qu'il est fou.
Basile philosophe naïf,
Paris le 21 juin 2018
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