Il y a plus de dix mille
ans les humains inventaient l'agriculture et l'élevage. Ils
connaissaient donc, au moins dès ce temps-là, le pouvoir fécondant
de l'acte sexuel. Mais ils ignoraient l'existence de l'ovule et le
fonctionnement de l'ovulation. Ce qui fait qu'ils accordèrent aux
hommes le seul rôle actif et mérite dans la reproduction humaine.
La femme étant déchue au rang d'une sorte de terre passive ensemencée
par l'homme. Le cultivateur souhaite dominer la terre qu'il cultive.
Et trouve logique et normal de la posséder. De la connaissance
incomplète du processus reproducteur, de l'ignorance du rôle réelle
et actif de la femme, naquit le patriarcat. Celui-ci n'a vu ses bases
historiques remises en cause qu'il y a un peu moins de deux siècles.
En 1827, le savant germano-balte Karl Ernst von Baer découvrit
l'ovule chez les mammifères et donc notamment chez la femme. Vers
1840, deux médecins français, Félix-Archimède Pouchet, de Rouen,
et Charles Nègre, d'Angers, décrivirent pour la première fois le
fonctionnement de l'ovulation.
Ces découvertes tardives
en regard de l'ancienneté du patriarcat ne l'ont pas mis bas. Il
perdure toujours dans toutes les sociétés humaines. Ses
conséquences viennent troubler notre éducation et notre vie
quotidienne.
Le petit humain est
spontanément chaleureux et tactile. Quand il apprécie quelqu'un il
se jette dans ses bras. Dès l'âge de trois ou quatre ans les câlins
de facto vont lui être très largement interdits par les adultes. Ce
sera le sevrage tactile. Les années qui suivent verront se créer
des analphabètes tactiles. Qui ne sauront ni toucher ni être
touchés par les autres.
Ces analphabètes
tactiles vont développer plus tard la triste sexualité patriarcale
théâtralisée. Diverses situations ou tenues, divers comportement
seront sous la coupe du patriarcat et décrétés comme devant
obligatoirement déboucher sur la réalisation du coït. Ou tout au
moins se diriger dans sa direction. Et cela Indépendamment des
sentiments des partenaires concernés. Ils deviendront les acteurs
d'une sorte de petit théâtre d'alcôve. On s'est plu, on s'est
touché... à présent, passons aux « choses sérieuses » !
Sinon, de quoi aurons-nous, ou aurais-je l'air ?
La sexualité patriarcale
théâtralisée va se transformer, se résumer à une course
angoissée à la « réussite » de l'éjaculation dans un
orifice naturel humain. Ce qui sera pour les garçons un excellent
moyen pour éloigner, tenir à distance ou faire fuir femmes et
jeunes filles.
Le caractère vicieux du
patriarcat fait que les femmes ou bien accepteront momentanément la
sexualité patriarcale théâtralisée. Pour la fuir au bout de
quelques jours, semaines, mois ou années. Ou bien les femmes, par
crainte de la sexualité patriarcale théâtralisée, passeront leur
temps à être sur leurs gardes et à fuir. Y compris quand il n'y a
pas de danger de se retrouver directement face à la sexualité
patriarcale théâtralisée.
On a énormément parlé
ces temps derniers du réalisateur hollywoodien Harvey Weinstein pour
dénoncer son comportement sexuel avec les femmes. Il n'est
malheureusement qu'un exemple dénoncé parmi des dizaines de
millions d'autres Weinstein. Qui sont des expressions masculines du
patriarcat dominant. Le problème ne se résume pas à un ou des
individus à dénoncer. Il s'agit de chasser la culture patriarcale
des bases de notre Civilisation et partout où elle se trouve. Parmi
les hommes qui déclarent être indignés par le célèbre producteur
hollywoodien, il y a y compris des hommes qui agissent comme lui ou
rêveraient de le faire. Le patriarcat nuit à tous, hommes femmes ou
enfants. S'il y a quelque chose que chaque homme peut faire pour
faire avancer la société humaine, c'est rejeter le patriarcat
d'abord de l'intérieur de lui-même. Et ne plus le tolérer chez les
autres. Il reste vraiment beaucoup de travail de nettoyage à faire
pour assainir la société humaine.
Basile philosophe naïf,
Paris le 14 juin 2018
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