Nous autres, êtres
humains, subissons la contrainte énorme et envahissante du
conditionnement et de l'acceptation par les autres. Par exemple, dès
l'enfance, on nous apprend à chercher à plaire à notre entourage,
aux parents, aux « grandes personnes ». Ce qui nous donne
l'habitude de chercher à être apprécié. J'ai un exemple qui date
d'aujourd'hui. J'avais écrit trois poésies. Je les donne à lire à
quelques personnes. J'en étais satisfait. Les avais rédigé comme
habituellement, c'est-à-dire que j'avais cherché à traduire à
chaque fois des sentiments ressentis avec des mots précis et
joliment disposés. Cependant, le sujet traité étant inhabituel,
j'attendais des retours de lecture. Patatras ! Deux retours
négatifs de suite m'arrivent. J'en ai été tout déstabilisé. Ces
textes ne valaient donc rien ? Mais voilà un troisième avis
qui lui est très positif... Ouf ! Me voilà rassuré !
Mais pourquoi une telle déstabilisation ? Parce que nous avons
pris l'habitude enfant de chercher à plaire à notre entourage.
Le conditionnement reçu
qui en résulte fini par faire de nous notre propre juge pour
coïncider avec le comportement général habituel. Comportement qui
n'a rien de naturel et instinctif, mais est d'origine culturel.
Ainsi, à la fin d'un repas il est classique que nous ayons envie de
manger quelque chose de sucré. Ça n'a rien de naturel. C'est le
produit d'un conditionnement. On nous a habitué à manger un dessert
à la fin des repas de midi et du soir.
Autre conditionnement :
le vêtement. Il est courant de se sentir à l'aise une fois habillé.
Alors que notre état naturel est d'être nu. La nudité étant
presque toujours considérée comme un état particulier associé à
certaines situations ou activités. Se laver, faire du bronzage
intégral, consulter pour certains examens médicaux et aussi tout ce
qui tourne autour de l'acte reproducteur.
Quand, en 1965, le niveau
de vie de ma famille s'est considérablement élevé, nous avons
commencé à manger de la viande à tous les repas. Bien des années
après j'ai dû faire des efforts couronnés de succès pour me
déshabituer de ces orgies carnivores ! Et parvenir à envisager
un repas sans viande comme un repas pouvant être complet et
satisfaisant. Je ne suis pas devenu végétarien, mais j'ai arrêté
ces excès carnés là aussi d'origine culturelle.
Il sera facile au lecteur
éventuel de suivre ma façon de voir jusqu'ici. Avec l'exemple
suivant, je risque de trouver des lecteurs en désaccord. J'ose
affirmer que la recherche d'un petit copain ou d'une petite copine
relève absolument d'un conditionnement et de la pression générale
des autres. De partout on cherche à nous convaincre que pour être
« normal », « épanoui », « équilibré »,
il faut absolument et nécessairement suivre le troupeau de ceux et
celles qui sont « en couple ».
J'ai mis longtemps pour
parvenir à me débarrasser de cette obsession de trouver « ma
moitié d'orange ». Pourquoi ne pourrait-on pas être épanoui
sans elle ? Tandis que des millions d'individus « en
couples » n'arrêtent pas de se lamenter sur les aléas de « la
vie à deux ». Qui ressemble des fois à « l'enfer à
deux ».
Je n'ai rien contre « le
couple », le mariage, la famille et les boîtes de haricots
achetées à deux, mais pourquoi en faire une sorte de visa pour
exister ?
Je connais une jolie
fille qui a tout pour être heureuse. Excepté sa vie « amoureuse ».
C'est-à-dire sa recherche obsessionnelle d'une entente avec un
« petit copain ». Petit copain qui ne goûte
vraisemblablement essentiellement que la chair fraîche de cette
fille. Et pour y accéder fait mine d'être ensemble avec elle. Si au
lieu de chercher à se couler dans le moule social du « couple »
cette fille envisageait plus simplement la vie ? Mais elle est
tenue par son conditionnement et y tient !
Basile philosophe naïf,
Paris le 3 juin 2018
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