mercredi 28 juin 2017

794 Résumé de l'histoire de la Civilisation humaine

Les humains au départ sont de grands singes sociaux, sans industries, vivant en troupes et n'ayant nul besoin de la Civilisation. De bonne taille parmi les autres espèces animales, pourvus d'une mâchoire musclée, mordant avec force, ils ne craignent pas les grands prédateurs. Ceux-ci, plutôt que risquer les morsures d'une troupe de singes furieux et solidaires, préfèrent des proies plus paisibles. Seuls les petits humains peuvent les attirer. Mais les petits humains courent très vite pour pouvoir se réfugier sous la protection des humains plus forts et plus âgés.

Le « progrès » vient du jeu. Les humains commencent à inventer des choses et des idées par jeu. La transmission du savoir et des interrogations va bouleverser la vie des humains. À l'origine guidés par leur seul instinct, comme toutes les autres espèces animales, les humains vont faire des découvertes qui vont les bouleverser et contrarier.

L'universalité et l'inéluctabilité de « la fin de vie » pour tous va à l'encontre de l'instinct de protection. La découverte du lien entre l'accouplement, la grossesse et la parturition va aussi déranger les humains. Enfin, la constatation que la mère protectrice non seulement ne protège pas de « la fin de vie » les enfants, mais de plus persiste à mettre au monde des enfants périssables, va constituer le phénomène troublant de « la trahison des mères ».

Ces aspects de l'instinct secoués, dérangés, contrariés, bouleversés, vont entraîner un grand trouble de l'instinct de propriété chez les humains. Ce trouble est toujours effectif et a des conséquences gigantesques sur la société humaine.

L'homme prétendra « posséder » la femme. Prétention absurde et irréalisable, mais aux conséquences ô combien néfastes ! Le travail maternel et domestique de la femme ne sera et n'est toujours pas reconnu et rémunéré. Élevez des cochons ou des poissons rouges, c'est un travail, il est reconnu, on vous paie. Élevez vos enfants, c'est de l'amour, du bénévolat, un devoir, on ne vous donnera autant dire pas un kopeck pour ça. Pire : on pourra vous dire que vous ne travaillez pas.

Un grand phénomène calamiteux issu de la contrariété et du désordre de l'instinct de propriété est la volonté d'accumuler sans raisons autre qu'accumuler. Que ce soit des cailloux, des coquillages, des ordures, des livres, des tableaux, des photos ou de l'argent, peu importe, l'essentiel est d’accumuler.

L'exacerbation délirante de l'instinct de propriété conduit aux guerres de conquêtes et aux grands conflits économiques. Et produit notamment le phénomène que le savant grec Aristote a baptisé il y a 2300 ans : la chrématistique. C'est à dire accumuler de l'argent uniquement pour accumuler.

Un exemple récent de chrématistique était donné ces jours-ci par les journaux français : le PDG d'une grande entreprise d'automobiles française se voyait augmenter son salaire qui était déjà élevé d'une manière absurde. Cet homme a officiellement touché sept millions d'euros en 2016.

Les exemples de cette nature ne manquent pas. Notre économie est chrématistique, guidée par une cupidité sans limites, expression de l'exacerbation de l'instinct de propriété, suite au désordre de l'instinct humain en général. L'argent n'est pas fautif, seul le désordre de l'instinct dérange.

Les Chinois traditionnellement considèrent le monde mu par deux grandes énergies fondamentales, symétriques, dynamiques, opposées et complémentaires qu'ils ont baptisé Yin et Yang. Ils diront de leur côté que le désordre de notre société relève d'un excès de Yang. C'est une façon différente et plus abstraite de parler des mêmes problèmes actuels généraux de l'Humanité.

Basile, philosophe naïf, Paris le 28 juin 2017

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