lundi 5 juin 2017

779 Le syndrome de l'ESPTC à l'origine de bien des choses

Les humains il y a très longtemps, plus que les premières civilisations connues ayant une écriture dont il reste des traces, ont fait l'horrifiante découverte de l'universalité et l'inéluctabilité de la « fin de vie ». Ils ont aussi découvert l'implication de l'accouplement dans l'origine de la grossesse et de la parturition. Ces deux découvertes ont appelées une conclusion également terrifiante : les mères, qui protègent, engendrent des enfants mortels. Et ne les protègent pas pour éviter l'issue fatal. C'est « la trahison des mères ». Ces trois découvertes vont traumatiser l'Humanité et plus particulièrement sa partie masculine, qui va se débattre devant cette perspective insupportable. Ce sera l'occasion d'un traumatisme tyrannique et fondamental. Il générera l'état de stress post-traumatique de la Civilisation, l'ESPTC. L'ESPTC joue un rôle essentiel dans la naissance de tous les comportements humains, qu'ils soient classés troublés ou non. Il intervient aussi bien dans des troubles psychologiques voire psychiatriques, que dans le patriarcat dont il est l'origine et la source d’énergie. En Histoire il cause les guerres, les révolutions et toutes les formes de violences qui viennent perturber la vie des humains.

Si on vous dit qu'un certain conflit précis d'intérêts est à l'origine d'une guerre, on ne donne pas la bonne explication. Un autre conflit d'intérêts similaire et même beaucoup plus violent, ne générera pas une guerre... pourquoi ? Parce qu'en fait c'est la combinaison de l'ESPTC rencontrant des motifs de conflit qui amène l'éclatement de celui-ci. Sans l'ESPTC il n'y a pas de conflits.

L'ESPTC explique la violence des réactions humaines qui sont expliquées autrement voire restent inexpliquées, par exemple : contre la nudité publique. Elle est en théorie très lourdement condamnée par la loi française. Et dans une île qui s'appelait alors la Terre de Van Diemen et porte aujourd'hui le nom de Tasmanie, les colons anglais découvrirent une population locale qui vivait nue. Ils en conclurent qu'étant nus, ça ne pouvait pas être des humains. Ils exterminèrent ces humains nus en pratiquant l'équivalent de la chasse au renard telle qu'elle se pratique en Angleterre. Une chasse sportive et distractive pour massacrer ces non-humains parce que vivants sans vêtements. Pourquoi une telle brutalité ? A quoi ressemblaient les massacreurs ? Sans doute à ces riches cavaliers et cavalières que j'ai aperçu avec une copine sur le champ de courses anglais de Plumpton durant l'été 1979. Nous y campions et étions visiblement d'origine modeste. Le rassemblement de cavaliers et cavalières était formé de gens riches. Comme nous nous en approchions, nous avons senti un extraordinaire mépris envers nous émanant de ces riches personnes, y compris les très jeunes filles. Ce sont les aïeux de tels riches qui chassaient jadis l'homme nu sur cette grande île au large de l'Australie. Nier la nudité, la condamner, c'est parce qu'on a peur d'elle. Pourquoi ? Parce qu'elle entre en résonance avec l'ESPTC en nous rappelant notre caractère d'êtres à chair molle, putrescible et à date de conservation limitée, c'est-à-dire mortels. Avoir peur des humains, nus ou pas, c'est être saisi par l'ESPTC. Ce qui explique la violence des réactions. On pourra aller plus loin en assimilant le pauvre, même habillé, au nu, qui n'est pas riche et habillé. Le riche qui n'est pas ou tout au moins prétend n'être pas mortel. En fait voudrait bien ne pas l'être, mais n'y arrive pas.

L'ESPTC amenant à chercher à fuir la mort engendre le patriarcat qui veut dominer, nier, opprimer la femme coupable d'engendrer des bébés mortels. Ce qui explique le traitement dramatique de tout ce qui se trouve associé de près ou de loin au « sexe ». Le sexe c'est la gestation en vue et la naissance au bout. Et, au bout de la naissance et de la vie qui suit, la mort. Donc le sexe c'est la mort. Et la « coupable » du sexe qui donne la mort c'est la femme qui engendre des enfants mortels. Tout ceci n'étant pas clairement explicité dans l'esprit de chacun. Mais l'ESPTC est là et bien là.

D'autres personnes entrent en résonance avec l'ESPTC : les trans et les homosexuels masculins. Ils rappellent à ceux qui les regardent, leur ESPTC. D'où les réactions moralement voire physiquement ultra violente de beaucoup d'hommes qui les rencontrent. L'homophobe souffre de l'ESPTC et est comme un malheureux assiégé. Il ne supporte pas « la trahison » de ceux qui désertent son camp.

Pour supporter l'ESPTC, les hommes useront de drogues. L'une d'elle sera la domination. Avoir le sentiment de dominer l'autre permettra l'illusion rassurante et momentanée qu'on échappe à la mort. La recherche de la domination s'accompagnera de prétextes. Un jour, un ami chauffeur de taxi parisien de nuit, charge un client qui est policier.

Ce dernier observe le chauffeur et lui dit au bout de pas très longtemps : « vous, Monsieur, vous ne serez jamais attaqué. » Et il l'explique par le fait que, certes, quand on attaque un chauffeur de taxi c'est pour lui voler sa recette. Mais on l'attaque aussi d'abord pour le dominer. Comme ce chauffeur avait un caractère d'un calme extraordinaire, d'une bonhomie sans pareil, il ne laissait pas voir une faille allant dans le sens d'une domination par un agresseur éventuel. Ce qui calmait celui-ci. Par ailleurs, il est arrivé à ce chauffeur plusieurs fois de charger des jeunes loubards qui, une fois arrivé à destination dans une lointaine banlieue, lui ont déclaré : « à l'origine on pensait vous agresser, mais vous y êtes si sympa que nous y avons renoncé. »

Alors que l'argument social est donné pour expliquer la délinquance, on voit ici que sa racine est psychologique : la volonté de dominer l'autre, expression du malaise de l'ESPTC. Contrôler, dominer, nier l'autre pour se sentir... un peu sauvé, immortel. La peur et non l'appât du gain à l'origine de l'agression, quand bien-même l'agresseur aurait le sentiment de manquer d'argent.

Quand la possibilité de s'emparer d'un pouvoir, de dominer l'autre est là, la violence surgit. Quand cette possibilité n'existe pas, les relations se positivent. On le voit bien quand l'enjeu de pouvoir n'existe pas parce que le groupe est et veut rester petit. Ce fut le cas des sociétés chantantes en France nommées souvent goguettes. Tant que la loi leur interdisait d'atteindre vingt membres, elles prospéraient. Quand à partir de 1835 il fut autorisé d'aller au delà de vingt, les sociétés chantantes grandirent et finirent toutes par disparaître victimes des ambitions de pouvoirs. J'ai moi-même organisé une société de carnaval à partir de juillet 1998. Tant qu'on était petit, tout allait bien. À partir du moment où on s'est retrouvé à une quarantaine, elle a cessé de fonctionner agréablement. Petit on est fort. Grand on est faible, tel est l'apparent paradoxe. Et quand on est peu nombreux chacun a son importance, ce qui n'est plus le cas quand on se retrouve à vingt ou plus.

Le syndrome d'ESPTC amène la violence sous de multiples formes. Et y compris le suicide et le meurtre. Un paysan gentil et placide me disait que quand il lui était arrivé de tuer un veau, il avait ressenti « un sentiment de puissance extraordinaire. » C'est la recherche de ce sentiment qui explique bien des comportements humains ultra violents, voire tous les comportements ultra violents.

Le syndrome d'ESPTC fini par toucher aussi les enfants. Il existe un syndrome d'ESPTC précoce ou infantile. Il est favorisé par les jeux vidéos violents où on n'arrête pas d'avoir « des vies » et de mourir un nombre incalculable de fois, la pornographie sur Internet qui arrose dès l'enfance, la violence des images du journal télévisé et des images dans la presse, les modes. Le modèle masculin violent et dominateur tendant également à être adopté par certaines filles. Comme je l'ai vu il y a quelques années dans un espace de jeux pour enfants dans un parc d'Asnières-sur-Seine. Une fillette âgée de guère plus de trois ans était mauvaise, violente, méchante avec les autres enfants qui ne lui avaient rigoureusement rien fait.

Tous les problèmes relevant du syndrome de l'ESPTC sont niés, déformés, difficiles à énoncer et dénoncer. Ce qui est pourtant la condition impérative pour parvenir en en prenant conscience à les surmonter. Et ainsi améliorer notre vie et celle de ceux qui nous entourent.

Basile, philosophe naïf, Paris le 5 juin 2017

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