dimanche 30 décembre 2018

1130 Tentative de décryptage de l'être humain

Pourquoi les humains qui aiment la paix n'arrêtent pas de se battre ? Pourquoi les humains qui aiment la douceur sont-ils si fréquemment violents ? Pourquoi les humains qui apprécient la droiture commettent-ils si souvent des actes contraires à celle-ci ? Pourquoi les humains qui apprécient la générosité se montrent-ils si souvent égoïstes ? Pourquoi les humains qui disent aimer le bien s'adonnent-ils si souvent au mal ? À ces questions de très nombreuses tentatives de réponses ont été faites.

La réponse est que les humains ne vivent pas dans la réalité, mais dans un mélange de réel et d'ombres du passé. Par exemple, durant des milliers d'années les humains ont vécu dans la peur de la famine. C'est encore le cas pour beaucoup d'entre eux. Les terrifiantes ombres du passé qui en résultent sont celles du manque. En réaction les humains effrayés accumulent.

S'en doute-t-il le banquier cossu qui accumule des milliards en banque ? Assurément non, mais c'est la raison de sa frénésie accumulative. Il croise parfois dans la rue un clochard qui accumule des ordures. La raison est la même.

Durant plus de dix-mille ans les humains ont ignoré le rôle actif de la femme dans la reproduction. Ils l'ont assimilé à une espèce de terre passive où l'homme déposait sa semence. C'est seulement en 1827 que le savant germano-balte Karl Ernst von Baer découvrit l'ovule chez les mammifères. Et c'est seulement dans les années 1840 que les médecins français Félix-Archimède Pouchet et Charles Négrier expliquèrent l'ovulation. De ces dix-mille années d'ignorance nous avons hérité ô combien de pesantes ombres du passé ! Elles ont rendu et rendent encore très souvent impossible un accord harmonieux entre les humains. L'amour apparaît bien souvent comme un rêve inaccessible.

Jeunes et amoureux, gorgés d'endorphines, les humains ne réalisent pas ou guère que ça ne va pas. Mais plus ou moins vite la plupart d'entre eux seront désabusés. « L'amour c'est toujours bien au début », diront-ils, mais après ? « L'amour, ça dure deux ans » diront d'autres. Les ombres du passé ravagent le domaine amoureux.

Quand quelque chose ne fonctionne pas il faut s'arrêter, réfléchir, se remettre en question. Quand je vois des jeunes hommes confrontés à un échec amoureux, ils ne réfléchissent pas, ne se remettent pas en question. Ils se disent : « je suis encore jeune, beau, présentable, avec la prochaine ça marchera. »

Pour se délivrer des ombres du passé ça demande des efforts et du temps. On a l'impression de se marginaliser, renoncer à de belles choses. On renonce seulement à des illusions et des faux problèmes. Décrypter l'être humain, se décrypter est une tâche longue, utile, douloureuse.

Je suis aidé dans cette entreprise par trois boussoles. La première me dit : « la base de tout c'est aimer ». La seconde me dit : « ne jamais se fâcher. » Et la troisième me dit : « ne jamais haïr. »

Je n'ai jamais atteint la richesse matérielle ou la célébrité ou le pouvoir sur la multitude. Mais pour rien au monde j'échangerais ma paix intérieure contre la richesse matériielle, la célébrité ou le pouvoir sur la multitude.

Je suis certain qu'il existe beaucoup d'autres personnes comme moi, qui ne font pas de bruit, mais vivent tout simplement. Et aiment certainement et eux-mêmes et beaucoup d'autres. La vie vraie est à portée de main. Il suffit de tendre la main. Ce n'est pas évident mais c'est la seule solution.

Basile philosophe naïf, Paris le 30 décembre 2018

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