Pourquoi les humains qui
aiment la paix n'arrêtent pas de se battre ? Pourquoi les
humains qui aiment la douceur sont-ils si fréquemment violents ?
Pourquoi les humains qui apprécient la droiture commettent-ils si
souvent des actes contraires à celle-ci ? Pourquoi les humains
qui apprécient la générosité se montrent-ils si souvent
égoïstes ? Pourquoi les humains qui disent aimer le bien
s'adonnent-ils si souvent au mal ? À
ces questions de très nombreuses tentatives de réponses ont été
faites.
La réponse est que les
humains ne vivent pas dans la réalité, mais dans un mélange de
réel et d'ombres du passé. Par exemple, durant des milliers
d'années les humains ont vécu dans la peur de la famine. C'est
encore le cas pour beaucoup d'entre eux. Les terrifiantes ombres du
passé qui en résultent sont celles du manque. En réaction les
humains effrayés accumulent.
S'en doute-t-il le
banquier cossu qui accumule des milliards en banque ? Assurément
non, mais c'est la raison de sa frénésie accumulative. Il croise
parfois dans la rue un clochard qui accumule des ordures. La raison
est la même.
Durant plus de dix-mille
ans les humains ont ignoré le rôle actif de la femme dans la
reproduction. Ils l'ont assimilé à une espèce de terre passive où
l'homme déposait sa semence. C'est seulement en 1827 que le savant
germano-balte Karl Ernst von Baer découvrit l'ovule chez les
mammifères. Et c'est seulement dans les années 1840 que les
médecins français Félix-Archimède Pouchet et Charles Négrier
expliquèrent l'ovulation. De ces dix-mille années d'ignorance nous
avons hérité ô combien de pesantes ombres du passé ! Elles
ont rendu et rendent encore très souvent impossible un accord
harmonieux entre les humains. L'amour apparaît bien souvent comme un
rêve inaccessible.
Jeunes et amoureux,
gorgés d'endorphines, les humains ne réalisent pas ou guère que ça
ne va pas. Mais plus ou moins vite la plupart d'entre eux seront
désabusés. « L'amour c'est toujours bien au début »,
diront-ils, mais après ? « L'amour, ça dure deux ans »
diront d'autres. Les ombres du passé ravagent le domaine amoureux.
Quand quelque chose ne
fonctionne pas il faut s'arrêter, réfléchir, se remettre en
question. Quand je vois des jeunes hommes confrontés à un échec
amoureux, ils ne réfléchissent pas, ne se remettent pas en
question. Ils se disent : « je suis encore jeune, beau,
présentable, avec la prochaine ça marchera. »
Pour se délivrer des
ombres du passé ça demande des efforts et du temps. On a
l'impression de se marginaliser, renoncer à de belles choses. On
renonce seulement à des illusions et des faux problèmes. Décrypter
l'être humain, se décrypter est une tâche longue, utile,
douloureuse.
Je suis aidé dans cette
entreprise par trois boussoles. La première me dit : « la
base de tout c'est aimer ». La seconde me dit : « ne
jamais se fâcher. » Et la troisième me dit : « ne
jamais haïr. »
Je n'ai jamais atteint la
richesse matérielle ou la célébrité ou le pouvoir sur la
multitude. Mais pour rien au monde j'échangerais ma paix intérieure
contre la richesse matériielle, la célébrité ou le pouvoir sur la
multitude.
Je suis certain qu'il
existe beaucoup d'autres personnes comme moi, qui ne font pas de
bruit, mais vivent tout simplement. Et aiment certainement et
eux-mêmes et beaucoup d'autres. La vie vraie est à portée de main.
Il suffit de tendre la main. Ce n'est pas évident mais c'est la
seule solution.
Basile philosophe naïf,
Paris le 30 décembre 2018
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