samedi 15 décembre 2018

1124 La violence originelle et le désarmement individuel

Penser que tous sentiments affectueux entre adultes, tous compliments et propos gentils entre adultes, tous contacts tendres de peau à peau, et même tous contacts « physiques » en général entre adultes, que toutes situations de nudité entre adultes, que toutes excitations des parties génitales, ouvrent la perspective immédiate de la recherche et réalisation de l'acte sexuel est une erreur. Elle conduit à ne plus comprendre grand chose à la relation amoureuse et à bien d'autres relations. Au nom de l'amour elle ruine, perturbe et empêche la plupart des rencontres entre adultes de sensibilités sexuelles complémentaires. Elle rend quasiment impossible la spontanéité et la plupart du temps interdit la sincérité.

Les humains dans l'erreur sont ici comme des artistes peintres qui pour peindre des fleurs variées et multicolores disposent seulement de brun foncé et rien d'autre. Le brun foncé est une belle couleur. Mais seule c'est une couleur pauvre pour peindre des fleurs variées et multicolores.

Mais d'où vient une telle démarche erronée ? Historiquement ses racines sont vieilles de dix mille années.

Il y a environ dix mille ans les humains inventaient l'agriculture et l'élevage. Pour y arriver, les humains ont plus ou moins bien compris une part de leur sexualité, juste la moitié. Cela allait déformer la vision générale des humains sur eux-mêmes.

L'acte sexuel conduit à la reproduction. Les humains le comprirent. Mais le rôle actif de la femme dans la reproduction humaine sera ignoré par la science jusqu'au dix-neuvième siècle. Car c'est seulement en 1827 que l'ovule sera découverte par le savant germano-balte Karl Ernst von Baer. L'ovulation, quant à elle, sera décrite pour la première fois vers 1840 par les médecins français Félix-Archimède Pouchet et Charles Négrier.

Ce qui signifie que les hommes ont pu de bonne foi durant environ dix mille ans se croire les seuls acteurs actifs de la reproduction. La femme étant réduite au rôle d'une espèce de terre passive fécondée par l'homme. La place minorée de la femme dans la société humaine tire de là son origine.

L'homme a aussi dérivé de son erreur une recherche obsessionnelle, permanente et systématique de l'acte sexuel. Cela au détriment des femmes, puis des hommes et des relations humaines en général. Cette obsession détruit le tissu relationnel humain dont ne subsiste que des lambeaux.

C'est de cette situation que naît la violence originelle régnant entre les humains encore de nos jours. Il est possible d'y renoncer en identifiant et refusant de suivre la conduite classique des humains. En agissant ainsi on procède à son propre désarmement individuel dans le cadre de l'immémorial conflit entre l'homme et la femme.

Dans ce conflit personne n'est gagnant. Tout le monde est perdant. La seule victoire serait l’avènement de la paix. Pour y parvenir il faut y croire, le vouloir et refuser de continuer à se battre. Le chemin de la paix est difficile, mais c'est le seul et unique chemin victorieux.

Il ne faut pas croire ceux et celles qui disent que ce conflit a toujours existé et existera toujours. Que son origine se trouve dans l'homme lui-même. Ces apôtres de la résignation ne vous conduiront nulle part. Lutter pour cette paix, et d'abord à l'intérieur de soi, est le seul combat qui mérite d'être mené. Et il conditionne la réussite de toutes les autres luttes. Il ne faut jamais renoncer ou perdre espoir. Après l'hiver le printemps viendra. C'est une certitude absolue. Vive l'amour ! Vive la vie !

Basile philosophe naïf, Paris le 15 décembre 2018

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