mercredi 11 juillet 2018

1030 La contagiosité des sentiments

Il y a peu de temps je me suis mis à fréquenter un commerce alimentaire où auparavant je n'allais pas du tout ou presque.J'ai été frappé par l'extrême bienveillance et amabilité dont me témoignaient les employés, que je ne connaissais autant dire pas. Puis je me suis rappelé d'une réflexion qui dit : « on trouve ce qu'on apporte. » Tout simplement ces employés par leur attitude me renvoyait la mienne à leur égard. Étant très aimable et respectueux avec eux, ils faisaient de même avec moi.

Ce phénomène de réciprocité témoigne d'une particularité dans les sentiments humains : la contagiosité des sentiments. Celle-ci s'exprime aussi à très grande échelle, en particulier avec le patriarcat.

Le patriarcat rend les hommes agressifs vis-à-vis des femmes, qui se réduisent pour eux à des proies à conquérir, « à séduire » comme ils disent. Résultat, les femmes ont peur des hommes et restent sur leurs gardes. Mais comme les sentiments sont contagieux, une vaste conséquence de cette situation est que les hommes a leur tour ont peur des femmes. Machos ils ont beaux se sentir plus forts et dominateurs, ils ont la pétoche. Chose qu'ils n'avoueront pas, fierté oblige. La peur qui interdit toutes relations équilibrées et même toutes relations réelles en général, est omniprésente dans la société humaine. Elle est même transmise en héritage par l'éducation.

Se sentir supérieur des femmes et en même temps les craindre est contradictoire, mais l'homme n'est pas à une contradiction près. Et au lieu de se remettre en question devant cette contradiction, il persistera dans cet état contradictoire. C'est en tous cas ce que beaucoup d'hommes font.

Le plus paradoxal est que les hommes qui veulent au contraire respecter et traiter avec égard les femmes auront aussi peur d'elles, du fait de cette même contagion des sentiments.

La peur paralyse et empêche d'évoluer. Elle explique également le temps très long qu'il faut pour mener à bien des réformes simples qui vont dans le sens de l'émancipation féminine. Les hommes ont une peur panique des femmes. Quand ils leur accordent une liberté, ils ont l'impression de donner sa liberté à un troupeau de tigres qui va leur sauter dessus.

Un homme que j'ai perdu de vue depuis, me disaient il y a des années : « la très grande erreur de notre époque ça était l'émancipation de la femme . » Combien d'hommes souhaitent comme lui revenir en arrière ? Un nombre important si j'en juge par les propos qu'il m'est arrivé d'entendre de la part d'hommes qui prétendent être y compris « évolués ».

Une amie me disaient dernièrement que si j'avais ainsi entendu tant d'énormités sur les femmes proférées par des hommes quand ils sont « entre eux », les femmes ne sont pas en reste pour dire des bêtises sur les hommes quand elles sont entre elles.

Cette amie me disait aussi que la mode chez beaucoup de femmes est à présent d'imiter la stupidité masculine dans le domaine sexuel. Et elles y parviennent parfaitement.

De cela les thuriféraires des femmes oublient de parler. Mais c'est aussi là l'expression de ce que la diversité n'interdit pas l'égalité y compris dans la stupidité. Il est juste de défendre les femmes contre le patriarcat, mais ce serait une erreur de les diviniser et les imaginer vertigineusement supérieures aux hommes. Elles ont préservé certaines qualités mieux que les hommes qui ont du travail à faire pour les rafistoler chez eux. Mais les femmes ne sont pas pour autant des déesses. Elles demeurent ni plus ni moins des êtres humains avec leurs qualités et leurs défauts.

Basile philosophe naïf, Paris le 11 juillet 2018

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