Il y a peu de temps je me
suis mis à fréquenter un commerce alimentaire où auparavant je
n'allais pas du tout ou presque.J'ai été frappé par l'extrême
bienveillance et amabilité dont me témoignaient les employés, que
je ne connaissais autant dire pas. Puis je me suis rappelé d'une
réflexion qui dit : « on trouve ce qu'on apporte. »
Tout simplement ces employés par leur attitude me renvoyait la
mienne à leur égard. Étant très aimable et respectueux avec eux,
ils faisaient de même avec moi.
Ce phénomène de
réciprocité témoigne d'une particularité dans les sentiments
humains : la contagiosité des sentiments. Celle-ci s'exprime
aussi à très grande échelle, en particulier avec le patriarcat.
Le patriarcat rend les
hommes agressifs vis-à-vis des femmes, qui se réduisent pour eux à
des proies à conquérir, « à séduire » comme ils
disent. Résultat, les femmes ont peur des hommes et restent sur
leurs gardes. Mais comme les sentiments sont contagieux, une vaste
conséquence de cette situation est que les hommes a leur tour ont
peur des femmes. Machos ils ont beaux se sentir plus forts et
dominateurs, ils ont la pétoche. Chose qu'ils n'avoueront pas,
fierté oblige. La peur qui interdit toutes relations équilibrées
et même toutes relations réelles en général, est omniprésente
dans la société humaine. Elle est même transmise en héritage par
l'éducation.
Se sentir supérieur des
femmes et en même temps les craindre est contradictoire, mais
l'homme n'est pas à une contradiction près. Et au lieu de se
remettre en question devant cette contradiction, il persistera dans
cet état contradictoire. C'est en tous cas ce que beaucoup d'hommes
font.
Le plus paradoxal est que
les hommes qui veulent au contraire respecter et traiter avec égard
les femmes auront aussi peur d'elles, du fait de cette même
contagion des sentiments.
La peur paralyse et
empêche d'évoluer. Elle explique également le temps très long
qu'il faut pour mener à bien des réformes simples qui vont dans le
sens de l'émancipation féminine. Les hommes ont une peur panique
des femmes. Quand ils leur accordent une liberté, ils ont
l'impression de donner sa liberté à un troupeau de tigres qui va
leur sauter dessus.
Un homme que j'ai perdu
de vue depuis, me disaient il y a des années : « la très
grande erreur de notre époque ça était l'émancipation de la
femme . » Combien d'hommes souhaitent comme lui revenir en
arrière ? Un nombre important si j'en juge par les propos qu'il
m'est arrivé d'entendre de la part d'hommes qui prétendent être y
compris « évolués ».
Une amie me disaient
dernièrement que si j'avais ainsi entendu tant d'énormités sur les
femmes proférées par des hommes quand ils sont « entre eux »,
les femmes ne sont pas en reste pour dire des bêtises sur les hommes
quand elles sont entre elles.
Cette amie me disait
aussi que la mode chez beaucoup de femmes est à présent d'imiter la
stupidité masculine dans le domaine sexuel. Et elles y parviennent
parfaitement.
De cela les thuriféraires
des femmes oublient de parler. Mais c'est aussi là l'expression de
ce que la diversité n'interdit pas l'égalité y compris dans la
stupidité. Il est juste de défendre les femmes contre le
patriarcat, mais ce serait une erreur de les diviniser et les
imaginer vertigineusement supérieures aux hommes. Elles ont préservé
certaines qualités mieux que les hommes qui ont du travail à faire
pour les rafistoler chez eux. Mais les femmes ne sont pas pour autant
des déesses. Elles demeurent ni plus ni moins des êtres humains
avec leurs qualités et leurs défauts.
Basile philosophe naïf,
Paris le 11 juillet 2018
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