Avant de naître,
L'enfant baigne
Dans l'océan de sa maman.
Puis il quitte cet univers
Et sa simplicité
Tempérée, liquide,
Et accueillante,
La simple nudité
Et la douceur familière
Du placenta
Qui l'accompagne
Et part vers la délivrance,
La rupture du cordon
Et l'abandon
De son havre de paix
Tranquille, ombré,
Humide et délicieux,
Où résonne, rassurant
Le battement régulier
D'un grand cœur voisin
Qui semble dire
A chaque battement
« Je t'aime, mon enfant. »
C'est le cœur de sa maman,
Qu'il aimera bientôt
Plus que le ciel radieux un jour d'été.
L'enfant sent bizarrement
L'océan de sa maman
Se vider brusquement.
Le Paradis est révoqué.
il prend un couloir étroit,
Poussé par des contractions
Qu'il ne comprend pas.
L'heure de naître a sonné à l'horloge du ciel.
Il va falloir apprendre à pardonner
Et aimer autrement qu'en un intérieur
Où tout est donné
Fait pour soi et familier.
Il va falloir apprendre à parler,
A marcher et plus encore.
La vie l'entraîne vers le portail d'entrée
Dans le monde et sa complexité.
La maman était un refuge.
Elle est toujours une église,
Où l'enfant est son adorant.
De la maman, de ses deux fontaines sacrées
Jaillit le tendre breuvage blanc
Nourrissant et protecteur.
Le premier incolore, est même
Un médicament.
A jamais, maman, pour ta patience,
Ta volonté, ton obstination
A désirer l'enfant,
Malgré tous les efforts demandés,
Les malaises, les douleurs, les vomissements,
Tu es sacrée Fleur du Seigneur.
Il est le Grand Jardinier
Céleste, affectueux, aimant et familier,
Des galaxies, des comètes,
De la terre, du vent, du soleil
Et des constellations du ciel étoilé.
Nous sommes tous
Les fruits qu'il cultive patiemment,
Durant presque dix mois,
Dans la ferme aquatique
Endiamantée du liquide amniotique
Du ventre de nos mamans adorées.
Respect, amitié et fraternité.
Basile philosophe naïf, Paris, le 3 mai 2021
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