Dans une forêt lointaine
Au bord de la Volga
Sous un épais manteau de neige
Dort un chêne
Vieux d'un million d'années.
Il a vu passer les hordes tatares
Et les grenadiers de Napoléon,
Et divers envahisseurs en fuite.
Il porte encore
Les traces de balles
Des partisans de la guerre civile
Et d'autres partisans
De la Grande Guerre patriotique.
Il a recueilli l'Histoire de la vieille Russie.
Son tronc est énorme,
Sa ramure immense.
Une foule d'oiseaux bavards
Y tiennent conférence.
Et par milliers
Des insectes mystérieux
Les écoutent, bien cachés.
Par moments
Des régiments d'écureuils volants
Viennent débouler
Et batifoler
De branche en branche, jusqu'au sommet
De l'arbre vénérable.
Ses racines massives
Dissimulent et encadrent
L'entrée d'une grotte inconnue
Remplie de cristaux gigantesques
Dont un diamant
Gros comme un éléphant.
Au dessus de cette pierre formidable
Qui ferait rêver les joailliers d'Anvers
Et de Buenos Aires,
Vole un papillon géant
Aux mille couleurs
De l'arc-en-ciel.
Il est plus gros qu'un aigle
Ou un griffon de légende.
Il s'échappe parfois de la caverne
Et vole jusqu'au ciel
Rejoindre un nuage doré
Répandant le lait et le miel
De la chèvre Amalthée
Et des abeilles
De l'île enchantée.
Non loin de là
Passe Baba Yaga dans son chaudron volant
Et la belle Vassilissa
Sur son tapis persan.
Plus haut dans le ciel étoilé
Dansent les comètes
Avec les âmes
Des astronautes défunts,
Dont le grand Gagarine,
Premier homme
A visiter l'espace.
Quel choc ! Avec Vostok !
Le bal des astronautes
Est accompagné
Par une musique magnifique
Venue de nulle part,
Rejointe par mon ami Nicolas
Et sa balalaïka.
J'ai vu et entendu
Toutes ces merveilles
Infinies, extraordinaires,
Inouïes, fabuleuses, légendaires.
Mais elles ne sont rien de remarquable,
Non rien, à peine une légère brise
Qui vous caresse la joue, et disparaît
Un soir d'été au bord de la mer.
A peine une étoile
Qui brille solitaire, après l'orage
Au-dessus du Kremlin.
Tous ces trésors ne sont rien
Comparées à la beauté
De tes yeux,
Mon amour adoré,
Ma petite mouette enchantée.
Basile philosophe naïf
Paris, le 24 février 2021, 6 h 28 du matin
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