On lui a tout pris,
Son pays,
Et ce qu'il avait
Ou qui lui était promis.
Ses chevaux,
Ses chiens de chasse,
Ses palais,
Ses domestiques innombrable,
Ses fauconniers,
Ses cuisiniers,
Ses gardes et ses chauffeurs,
Ses voitures,
Ses montagnes de roubles et de kopecks,
Sa vie de cour,
Sa fierté de servir les tsars,
La Sainte Russie
Et l'église orthodoxe,
Sa conviction d'être favorisé
Par le destin, l'Histoire et Dieu,
Ses processions religieuses,
Ses défilés militaires,
A cheval en tête des troupes
Saluant la foule,
Ses bibliothèques,
Ses archives,
Ses collections de peintures,
Ses jardins privés,
Ses chasses privées,
Son pouvoir sur la Russie,
Il a même fini par perdre
Sa religion
Et vivre en France
Presque comme un clochard.
Mais il est deux choses
Que les autres ne lui ont pas pris
Et qu'il a conservé :
Ses armes et sa fierté.
Nous descendons d'un ancêtre
Me disait-il,
Inscrit dans le onzième livre
De la noblesse russe
Celle qui comptait déjà cent ans
D'ancienneté
A l'époque du règne du tsar
Ivan le Terrible,
Et là, sur nos armes
Les croissants rappellent
Les guerres des Russes
Contre les Turcs.
Il est parti au ciel
Pauvre, même misérable
Mais toujours fier d'appartenir
A la noblesse
De la Sainte Russie.
Quant à moi
est une chance etr une malchance
D'avoir été élevé comme un prince
Sans avoir les moyens
Ni les domestiques,
Cuisinière, gouvernante, chauffeur,
Ni la conscience
Du caractère déraillé
De mon destin.
Mon père est né
Très riche et très puissant
A Saint-Pétersbourg,
Moi je suis juste
Un pauvre et insignifiant Parisien,
Mes ancêtres étaient Connétable
Ou officiers généraux du tsar,
Moi, pour gagner mon pain
J'ai, durant onze années
Balayé une caserne de gendarmerie
Rue de Babylone, à Paris.
Mais je ne me plains pas
J'ai toujours cherché
A faire le bien.
J'ai fait revivre le Carnaval de Paris,
Je peins, dessine, écrit,
En 2005, j'ai sauvé une femme,
J'ai la foi, j'aime mes amis,
Tous les humains,
L'amour, la beauté,
La poésie
Et celui ou celle
Qui lira celle-ci.
La vie est belle,
La richesse, le pouvoir
Et la gloire
Sont de trop lourds fardeaux,
Je leur préfère
Le parfum des fleurs
Et l'amitié fraternelle.
La vie est belle,
Vive vous ami lecteur,
Amie lectrice,
Et il est
Deux choses que j'ai rejeté
Dans les traditions de mon père :
Le mépris des femmes
Et des gens du peuple.
Femmes et vous tous
Je vous aime,
Vous respecte
Et vous dédie
Cette poésie.
Basile philosophe naïf
Paris le 23 février 2021
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