Je l'ai quitté un peu vite,
Une amie commune
Qui me raccompagnait
M'entrainait,
Marchant d'un pas rapide,
Car le couvre-feu arrivait.
Celle que j'avais laissé
A couru derrière notre petite équipe
De Parisiens pressés.
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
Ai-je interrogé
Notre belle suiveuse.
« Je voulais te dire au revoir »
M'a-t-elle répondu.
Et nous sommes tombés
Dans les bras l'un de l'autre,
Comme cela était déjà arrivé quelquefois.
Et tant pis pour le Covid,
Les « gestes barrière »,
L'épidémie, la pandémie,
La catastrophe,
Le Titanic, la Bérézina
Et l'incendie
Du Bazar de la charité.
L'amour commande,
Et dans son quartier général
Situé sur le mont Olympe
Cupidon donne ses ordres
Impératifs et joyeux.
Mais cette fois-ci
Sans l'avoir prémédité,
Ces mots m'ont échappé,
Je lui ai glissé à l'oreille
Presque chuchoté
La phrase sacramentelle
Qui s'abat comme la foudre
Embrase les cœurs
Comme l'incendie de la savane
Et foudroie le dragon
De la tristesse etde l'amertume.
Une cohorte de cyclopes et le dieu Vulcain
Armés de masses et de tenailles
Ne peuvent l'empêcher de passer
Et de triompher
Quand son heure est venue.
« Je t'aime »
Ai-je murmuré.
Elle a chuchoté en retour :
« Moi aussi ».
Alors mille galaxies ont explosé,
La banquise, en un instant a fondu
Et le désert a fleuri.
Prodige plus grand
Que le retour de la comète
Et l'effondrement du mont Ararat,
La fleur de l'amour
A jailli sur le fumier pesant
De la société incapable de rêver.
Prodige et fierté, on peut aimer
Sa patrie, Dieu, le Christ,
La Sainte Vierge,
Tous les archanges
Les anges et tous les saints,
L'amour humain est là,
Il vit, modeste et grandiose,
Fragile et inébranlable,
Calme et tempétueux,
Sombre et lumineux,
Doux et fulgurant,
Éteint et scintillant,
Bruyant et silencieux,
Discordant et musical.
L'amour est là,
Qui ordonne et commande,
Pour aller où ?
Je ne sais pas ;
Mais la voie est là,
C'est la voie des fleurs
Et du soleil qui chante
Que le jour
Est enfin revenu.
Tremblez murailles de papier !
Le printemps est revenu !
Que toutes les cloches sonnent
Pour saluer l'aurore du genre humain
Dans l'harmonie et la paix des cœurs !
Basile philosophe naïf
Paris, le 8 février 2021
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