jeudi 23 juillet 2020

1364 Les soirs enchantés de Paris

Aujourd'hui et depuis le début de l'épidémie
Avec leur masque simples ou décorés,
La bouche et la partie basse
Du visage des Parisiennes qui passent
Est dissimulé à nos romantiques avidités.
La moue des lèvres de nos déesses est cachée.
Et seul Dieu, les korrigans et les feux follets
Peuvent admirer à travers leurs masques protecteurs
Leurs hypnotisants sourires enchanteurs.
A nous, pauvres humains masculins
Il ne reste plus
Que les yeux à contempler.
Jamais ils n'ont été si jolis
Et merveilleux,
Et pareillement fait rêver !
Ce sont les phares de Paris
Dans la nuit tiède de l'épidémie
Sur laquelle on a déjà beaucoup trop dit,
Car elle donne aux journalistes
Un inextinguible appétit.
Quand j'écrivais cette poésie
Assis à l'entrée d'une maison amie,
J'ai soudain vu passer
Avec les atours de l'été
Une jolie nymphe de Paris
Non masquée qui riait.
Par son sourire libéré
Toute la rue était illuminée.
Les poètes aiment
Faire de chaque drame un poème,
Pour voir au delà le jour se lever.
L'épidémie est bientôt finie,
Laissez les vagues aux marins,
Et pensez en contemplant
Les attrayantes jeunes filles
Et respectant ces merveilleux trésors,
Que chaque doux regard surpris
Le soir, dans un visage masqué
Est comme le lever de la belle aux cheveux d'or
Dans la nuit rêvée de nos amours étoilées.

Basile
Paris, le 23 juillet 2020

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