Ne
dites pas :
« Comme
le temps passe vite ! ».
Ce n'est pas le temps qui passe,
Ce n'est pas le temps qui passe,
C'est
nous qui passons.
Et
même trépassons.
La rue Émile Richard
La rue Émile Richard
Qui
traverse le cimetière du Montparnasse,
Même
si aucun chat n'y passe
Est
une rue trépassante.
Dans
ce cimetière
Il
y a un moulin
Qui
a perdu ses ailes.
A-t-il moulu jadis des ossements humains
A-t-il moulu jadis des ossements humains
Pour
faire de la farine d'os
Quand
Paris assiégé
N'avait
plus rien à manger ?
Le
moulin est là, silencieux
Au
milieu des monuments funéraires
Là
où jadis poussait le blé
Qu'il
moulait.
Il observe
Il observe
Artistes,
poètes, président,
Qui
dorment ici
Ensemble
pour l'éternité
Et
même un peu après
Le
temps de prendre un verre
De
citron vert alcoolisé
Le
jour de la fête des morts,
De
la Posada mexicaine,
Où
les enfants dégustent
Des
crânes en sucre
Ou
en chocolat.
Et ne dites pas
Et ne dites pas
Si
vous vous ennuyez
Et
vous occupez
Pour
l'éviter
Que
vous « tuez le temps ».
Car c'est l'inverse,
Car c'est l'inverse,
Le
Temps vous tue
Turlututu !
Tsoin ! Tsoin !
Comme
disaient
Des
cadrans solaires anciens :
Chaque
seconde blesse,
Ultima
necat, la dernière tue.
Ça
ne m'empêche pas de rigoler,
Car
je suis croyant
Et
sais que je suis vivant
Pour
l'éternité
Et
même après.
Certains
diront
Que
c'est pas vrai,
Que
je crois ça
Parce
que ça m'arrange.
Eh oui, ça m'arrange également
Eh oui, ça m'arrange également
De
penser qu'après l'hiver
Vient
le printemps,
Et
qu'après la nuit
Vient
l'aurore.
L'Au-Delà
Vous
n'y croyez pas.
Ça ne fait rien
Ça ne fait rien
Vous
pourrez vérifier.
Quand vous verrez Dieu
Quand vous verrez Dieu
Essayez
alors de lui dire
Sans
rigoler :
« Bonjour
Monsieur Dieu,
« Vous
n'existez pas
« Disparaissez !
« Je
ne crois pas en vous. »
Il
vous versera un verre
D'un
excellent vin divin
Premier
cru du Paradis,
Millésimé
pour l'Éternité,
Et
vous dira
Que
vous êtes fou,
Mais
bienvenu chez vous
Au
Paradis
Qui,
bien sûr, n'existe pas
Mais
qui est très confortable
Ne
trouvez-vous pas ?
Ne
croyez pas au Paradis
Ni
aux anges et archanges
Qui
vous accueilleront
Avec
de grands rires
En
clignant de l'œil
Et
s'exclamant « Encore un
« Qui
ne croit pas
« Que
nous existons,
« Croit
que le monde
« Est
une absurdité,
« Et
que la vie ressemble
« Au
quai de la ligne 13
« Du
métro parisien
« Un
jour de grève. »
Basile
Paris, 18, 20 mai 2020
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