Transmuter
le plomb des souvenirs
De
notre vie
En
or de notre imaginaire.
Faire des épisodes de cette vie
Faire des épisodes de cette vie
Un
roman extraordinaire.
Badigeonner nos malheurs
Badigeonner nos malheurs
Avec
de la crème de sourires.
Faire
du banal
Un
merveilleux cheminement
Qui
nous mène au Paradis des Poètes
Et
des amants de l'amour.
Faire
de l'ordinaire de nos vies
L'extraordinaire
de nos pensées,
Et
dans un brouillard unique,
Resplendissant
et hallucinant
Convoquer
les astres et les étoiles,
Les
planètes et les comètes
Dans
les caves et les égouts
Où
d'ordinaire
Il
ne se passe rien du tout.
Imaginer
que la vieillesse
Est
un triomphe
Et
la fatigue des ans
Une
avalanche de fruits,
De
chocolat
Et
de poésie.
Appeler
la prison du bocal
Du
poisson rouge
« La
liberté enfin retrouvée. »
Faire
de la poussière du cheminement
L'entrée
triomphale
De
trois empereurs
Sous
le soleil d'Austerlitz.
Oublier la maladie
Oublier la maladie
Et
les soucis.
Et
déclarer que les lapins
Sont
des gens très bien.
Et
puis ajouter
Des
précisions, du vécu
De
ces quarante-trois
Dernières
années passées,
Souvenirs,
souvenirs
De
ma rue adorée.
Je me souviens
Je me souviens
De
Marcel
Et
sa poignée de mains extraordinaire,
Je
me souviens
De
Monsieur Paillet
Toujours
énervé
Après
les propriétaires des chiens
Venant
crotter rue des Thermopyles.
Je me souviens
Je me souviens
De
la dame aux rats
Aux
yeux de jeune fille.
Je me souviens
Je me souviens
De
l'atmosphère
Des
années soixante-dix.
Je
me souviens aussi
Et
très bien
De
Monsieur Dupuis
Qui
a planté
La
première glycine
De
la rue des Thermopyles
Que
certains voulaient arracher.
Et je me souviens
Et je me souviens
De
sa femme blonde
Qui
l'a précédé
Dans
la tombe.
La
vie continue
Et
passe aujourd'hui
Parfois
dans la rue
Une
déesse noire et son amoureux,
Une
chanteuse de jazz
À
la carrière internationale.
Raconter
la vie d'avant
Et
la vie d'après.
La vie réelle
La vie réelle
Et
la vie rêvée.
Faire
de l'espérance trahie
Une
belle romance,
Et
de la déchéance
Une
ascension
Vers
le firmament.
Raconter tout
Raconter tout
Et
ne raconter rien.
Rien du tout,
Rien du tout,
Des
grandes choses
Et
des petits riens.
Et
que même
Les
âmes des chiens errants
Soient
recouvertes
De
diamants.
Tel
est le prodige
De
l'imagination
Et
l'inspiration
Du
poète
Qui
dort en vous
Et
qui, chez moi
Est
réveillé.
J'allais
finir ce poème
Quand
une délégation de chats
De
la rue des Thermopyles
Est
venue me signaler
Que
j'avais oublié
De
les mentionner.
Cet oubli à présent est réparé.
Cet oubli à présent est réparé.
Basile
Paris,
le 18 mai 2020
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire