La
première des violences qu'infligent aux femmes un très grand nombre
d'hommes, est de chercher à leur imposer une sexualité invasive et
mal venue. Un très grand nombre d'hommes veulent trop, trop
sommairement, très maladroitement et parfois violemment imposer
l'« Acte sexuel » aux femmes qu'ils ont choisi. À
partir du moment où il s'agit d'un acte imposé, même par la seule
pression morale ou financière, il ne s'agit plus d'une relation
entre deux êtres, mais d'un viol. La femme est réduite au statut de
poupée gonflable vivante. Elle mettra plus ou moins rapidement un
terme à cette situation qu'elle n'apprécie pas. Le trouble règne
ainsi fréquemment entre l'homme et la femme.
Ce
trouble est très ancien. Ne dit-on pas « conquérir une
femme » ? « Conquérir » est un terme agressif
et dominateur. Ce n'est pas un terme qui évoque la tendresse et
l'amour. Je remarque qu'aux homosexuels masculins il est souvent
reproché de tenir le rôle que la société assigne aux femmes,
c'est-à-dire être dominées. Une part du vocabulaire courant
associe acte sexuel et domination. Ainsi, par exemple, « se
faire baiser » signifie se faire avoir.
Traditionnellement
la femme représente « le sexe faible » et l'homme « le
sexe fort ». Et il est qualifié d'« impuissant »
quand il n'est plus à même d'avoir une érection. Autant d'aspects
machistes du langage dont il faudra bien penser un jour à se
débarrasser. Et le plus tôt sera le mieux.
L'emploi
des mots est rendu parfois très délicat par le statut restrictif et
spécialisé que leur a accordé la société. Ainsi, si je dis ou
écris « je vous aime » à quelqu'un, ces mots ont un
sens invasif et dominateur. Alors que je veux seulement témoigner de
mon sentiment sans chercher l'envahissement et la relation dite
« sexuelle » avec l'autre. Il faut libérer les mots et
leur rendre ou leur donner leur sens pur et effectif. C'est ce que je
m'efforce de faire dans ma vie et mes poèmes. Ce n'est pas toujours
facile et quelquefois c'est même impossible. Je peux vanter dans une
poésie les yeux ou les cheveux d'une femme. Mais allez vanter son
fessier ou sa poitrine, ou dire vouloir lui faire une caresse, sans
paraître vulgaire et agressif ! Le poète voit alors là les
mots lui échapper.
Basile
philosophe naïf, Paris le 26 avril 2020
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