L'amour
n'est pas un produit de consommation, pas plus que la famille,
l'amitié, la fraternité ou la sororité. Par contre, la caresse est
un produit de consommation, au même titre que les tartines beurrées,
le café, les carottes râpées ou les œufs durs mayonnaise.
Ce
qui embrouille, c'est l'association systématique dans notre culture
de la caresse et de l'amour, quand il s'agit d'adultes. Ce qui vient
aggraver l'embrouille, c'est le phénomène de l'ivresse
endorphinienne.
Les
endorphines provoquent par moments des états d'ébriété. Qui se
rapprochent de l'ébriété causée par l'alcool.
Je
prends un exemple : Frédérique a un mari, Oleg, qui n'est pas
spécialement tendre. Mais qui assume sa place matériellement. Il
fait « bouillir la marmite », paie le loyer et les études
des enfants. Mathias, poète romantique et solitaire croise la route
de Frédérique. Il voudrait bien partager des caresses avec elle.
Oui, mais Frédérique sait que les hommes généralement assortissent leurs
caresses d'exigence de coït. Cette exigence ne lui convient pas.
Elle n'a pas ici envie de sexe. Les caresses pourraient en revanche
lui plaire. Mais elles sont mal assorties. Elle ne souhaite pas déranger sa
vie et compromettre la vie de ses enfants en satisfaisant les
caprices sexuels du poète. Alors, elle lui fera « passer son
chemin ».
On
pourrait dire qu'elle pourrait n'accepter que des caresses et pas les
exigences sexuelles mal venues de Mathias. D'abord ce n'est pas
évident de formuler de telles intentions. Ensuite, l'état d'ivresse
endorphinienne pourrait très bien amener Frédérique à satisfaire
les caprices sexuels de Mathias pour le regretter après. Le sachant
elle stoppe tout.
Cet
exemple est pris dans la réalité. J'ai juste donné aux
protagonistes des prénoms de fantaisie. De telles histoires, sauf
quand il y a véritable confiance et compréhension, arrivent tous
les jours. Comment leur offrir une issue plus positive ?
C'est peut-être possible avec la caresse chaperonnée.
Pour
réaliser des caresses entre adultes sans le problème de
l'embrouille caresses égal amour égal ivresse endorphinienne et
coït, les partenaires concernés fixent le cadre de leurs échanges.
Pour éviter toutes dérives, ils se choisissent un chaperon ou
plusieurs. Avec pour rôle d'assister à l'échange. Et en cas de
dérives interrompre celui-ci.
Arriver
à banaliser ainsi les caresses représenterait un progrès de
Civilisation. On sortirait enfin de l'embrouille qui empêche le plus
souvent toute tendresse entre adultes. Cette forme d'échanges
proposée ici est-elle réalisable ? L'avenir seul pourra le
dire. Peut-être il me faudra en parler et soumettre ce projet à
d'autres. Ça ne
paraît pas évident. Mais s'il le faut, j'y arriverai.
On
pourrait appeler ce progrès de Civilisation
la Révolution de la Tendresse.
Bien que cette expression soit déjà employée dans un sens différent par des religieux. Le cadre fixable pour les caresses dans un échange pourrait, par
exemple, pour commencer et durant assez longtemps, se limiter au visage.
Basile
philosophe naïf, Paris le 21 mai 2019
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