Le
sevrage tactile
Vers
l'âge de trois ou quatre ans, pour des motifs que j'aimerai
connaître, survient le sevrage tactile. Le petit enfant qui
était souvent touché et câliné se retrouve très largement privé
de contacts « physiques ». Je me souviens d'un cours de
soutien scolaire pour des enfants et des adolescents. On ne se
serrait même pas la main. Un jour une petite fille à qui on lisait
un conte de Noël où le Père Noël s'approchait d'une petite fille
s'est exclamée, émerveillée : « il va lui faire un
câlin ! » Cette réaction m'a frappée dans le contexte
où elle se produisait.
La
latence tactile
Le
sevrage tactile va créer cette période que certains ont
baptisé « latence sexuelle ». Ce n'est pas de la
« latence sexuelle ». Le coït n'a rien à voir
là-dedans. C'est de la latence tactile. C'est de la carence tactile
organisée.
L'ivresse
endorphinique et ses conséquences tragiques
Arrive
l'époque de la vie où de grands changements hormonaux ont lieu.
Cette période de la vie est plus ou moins baptisée adolescence. Le
sevrage tactile est alors remis en question. Mais les câlins vécus
ou envisagés vont rencontrer le désert tactile intérieur des
jeunes gens et jeunes filles. D'où surcharge subite d'endorphines et
ivresse endorphinique conséquente. En cas de rupture de l'arrivée
des caresses, état de manque. Désespoir et à la clé des dizaines
de milliers de morts par an. L'état de manque tactile est la
première cause de suicides dans le monde.
Des
dégâts innombrables
L'ivresse
endorphinique cause d'innombrables troubles et incidents divers.
Les
personnes en état d'ivresse endorphinique comme alcoolique sont, par
exemple, à la merci des violeurs et des profiteurs ou profiteuses
dépourvus de respect. Il n'est pas rare que des personnes
raisonnables et intelligentes en temps normal se fassent alors dépouiller d'une très large partie de leurs biens. Et surtout se
fassent subtiliser leur bien le plus précieux : leur sérénité.
Basile
philosophe naïf, Paris le 18 mai 2019
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