Les
poètes sont des alcooliques endorphiniens. Il suffit d'un rien pour
qu'ils se grisent ou soient complètement ivres d'amour. Ce qui peut
ne pas les arranger, pas plus que celles dont la rencontre les rend
ivres. Un sourire d'une inconnue peut me faire partir en vrille. Ce
n'est pas confortable. Sauf pour écrire des poèmes, bien entendu.
La
société parisienne et probablement au delà est hypocâlinique.
Elle est en carence générale et organisée de câlins et de toucher
en général. Résultat, les jeunes femmes et jeunes filles évitent
le plus souvent dans les lieux publics parisiens de regarder
directement et visiblement des hommes inconnus. Cela de crainte de
susciter de leur part de l'ivresse endorphinique et des réactions
concomitantes et dérangeantes.
L'ébriété
endorphinique touche aussi les femmes et ajoute à la confusion. Elle
explique la difficulté qu'éprouvent fréquemment les victimes de
viols à dénoncer leurs agresseurs. Ceux-ci font, la plupart du
temps, partie de leur entourage. Prenons un exemple. Une jeune fille
en vacances rencontre un jeune homme. Elle a un flirt avec lui. Pour
elle, il n'est pas question d'aller « plus loin ». Le
jeune homme, sous prétexte de se promener, l'amène à l'écart des
autres et, sans hésitation, la viole. Par la suite, la victime n'ose
pas dénoncer l'agression, pourquoi ?
Parce
que, durant son flirt, elle a connut un état d'ébriété
endorphinique, qui l'a notamment amené à ne pas se méfier du jeune
homme, qui en a profité pour l'agresser. Rétrospectivement la
victime ne comprend pas sa naïveté. Elle n'a pas usé dans son
analyse du concept d'ivresse endorphinique. Elle était saoule et
l'agresseur a profité de son état d'ébriété. Elle n'est pas
responsable de ce qui est arrivé. Elle aurait du et pu se plaindre
de son agresseur.
Cette
agression s'est réellement produite. La victime en a parlé à une
femme proche d'elle. Celle-ci, bien des années après, m'a raconté
ce qu'elle a su ainsi.
On
a beaucoup parlé ces dernières années à propos des viols de la
question du consentement. Mais que vaut le consentement donné par
une personne ivre endorphiniquement ? Qui regrettera ensuite ce
qu'elle a accepté ?
La
notion de plaisir éprouvé est également bancale. Une amie qu'un de
ses proches viola régulièrement durant des années me confiait :
« ce qui me trouble, c'est que j'éprouvais du plaisir. »
Et alors ? Où est la complication ? S'il n'y a pas de
consentement, il s'agit d'un viol. Qu'il y ait plaisir éprouvé par
la victime ou pas.
Certains,
y compris des femmes, prétendent que s'habiller « sexy »
est « un appel au viol ». Quelle farce ! Il n'est
pas écrit sur ces vêtements « servez-vous ».
Basile
philosophe naïf, Paris le 19 mai 2019
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