jeudi 20 avril 2017

742 Quelques réflexions sur la condition féminine

Un des plus importants, sinon le plus important problème de notre société prétendument « évoluée » est le viol et la menace du viol. Tant qu'une jeune femme ne pourra pas traverser seule Paris tranquillement entre minuit et demi et quatre heures du matin, on ne pourra pas prétendre que notre société est une société civilisée. Nous n'avons pas les moyens d'empêcher d'emblée tous les crimes. Cependant il faut soulever l'important problème des soins post-viols. La mise au point de traitements adaptés est une grave question. Et il ne s'agit pas uniquement de les baser sur la parole, mais également sur le geste. J'ai quelques idées à ce sujet, dont j'ai déjà parlé dans ce blog.

La condition féminine défectueuse est la base de tous les problèmes. Comment parvenir à significativement l'améliorer ? Une grande réponse me paraît être l'assemblée des femmes. On pourrait l'appeler l'Assemblée féminine des droits et devoirs.

Notre société tempère le pouvoir central avec des contre-pouvoirs : partis, syndicats, instances diverses. Pour exprimer la revendication spécifique féminine face à un pouvoir élu qui est autant dire toujours essentiellement masculin, les femmes et elles seules, voteraient et éliraient leurs représentantes. Celles-ci porteraient la voix des revendications féminines. Et il y en a.

Durant longtemps on a prétendu que notre France était gouverné par le suffrage universel. Alors que seuls les hommes avaient le droit de vote. Cette situation est celle du travail aujourd'hui. On prétend que le travail est reconnu et rémunéré. Alors que l'immense travail féminin, maternel et domestique, n'est ni reconnu, ni rémunéré. Aux mères on propose de travailler à l'extérieur pour rémunérer des mères de substitution baptisées « puéricultrices » ou « assistantes maternelles ». Ce mode de faire arrange certaines, d'autres pas. Je connais une mère de trois enfants qui a choisi de se consacrer à les élever jusqu'à l'âge où ils seront autonomes. Et bien son mari lui dit fréquemment : « tu ne travaille pas. Moi, je travaille. Je ramène l'argent à la maison. »

Dans notre société le pouvoir masculin est omniprésent. Je feuilletais un jour une revue consacrée à la révolution russe de 1917 et à la guerre civile qui a suivi. Il y avait là des dizaines de photos illustrant ces événements. J'ai eu à un moment l'idée de voir combien de femmes figuraient sur ces photos. Au total, à peine une douzaine, tout le reste c'était des hommes.

Sur une illustration de la première organisation internationale des travailleurs, on voit, en 1864... des dizaines de dirigeants... et pas une seule femme !

Ces jours-ci a lieu en France l'élection présidentielle. Il y a... neuf candidats et deux candidates. Est-ce sexuellement représentatif d'une société qui compte plus de cinquante pour cent de femmes ?

Dans notre société le rôle proposé à la femme est très souvent réduit à celui de se taire et craindre l'homme. Cette situation calamiteuse perturbe toute la société. Et y compris les hommes, et notamment les hommes respectueux des femmes, il en existe, n'y trouvent pas là leur compte. Si on veut déclarer sa flamme à une femme, on a l'impression de sortir de sa tranchée en 1914. Si on souhaite dormir avec une femme, ou seulement lui caresser les cheveux ou la serrer dans ses bras, on est tout de suite confronté à des ultimatums sexuels. Notre société est obsédé par le sexe, et quel sexe ! Et tend à réduire la femme a un objet sexuel.

Pour en finir avec ces problèmes et bien d'autres, il est temps de doter les femmes d'un contre-pouvoir opposé au pouvoir masculin : l'Assemblée féminine des droits et devoirs, dont l'existence doit être inscrit dans la Constitution.

Basile, philosophe naïf, Paris le 20 avril 2017

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