samedi 15 avril 2017

738 La Belgique dans la campagne électorale française 2017

L'ombre de la Belgique et quelle ombre ! Plane sur l'actuelle course à la présidence de la République française. Le mot « réforme » a deux sens différents en français : « réformer » peut signifier éliminer, détruire, supprimer. Une « vache de réforme », après avoir donné des veaux et du lait part à l'abattoir. Dans les chemins de fer, un « wagon réformé » finit à la casse ou comme cabane de chantier. L'autre sens du mot « réforme », c'est changer la société autrement que par les armes, la violence. C'est changer la société de manière pacifique.

Ces dernières années le mot « réforme » et « réformer » a été utilisé en France par des médias, des politiques, uniquement dans le premier sens : détruire, anéantir, supprimer, jeter à la poubelle. Il n'y a pas d'autres alternatives pour par exemple réformer le code du travail... Il est trop gros, poubelle ! Il faut « réformer » les retraites : vous partirez plus tard. Il faut « réformer » la Sécurité sociale : vous serez moins remboursé, et ainsi de suite.

Mais voilà que surgit dans le paysage politique français quelqu'un qui rappelle au souvenir collectif l'autre sens du mot « réformer ». Celui de faire des changements pacifiques, pas simplement détruire et supprimer des choses au motif invoqué qu'elles seraient trop vieilles, inadaptées, etc.

Ce réformiste est un ancien communiste. Il faut remonter bien loin en arrière pour en trouver un autre de telle envergure à l'échelle de son pays. En 1956, la Hongrie avait Imre Nagy. En 2017, soixante-et-un an après nous avons Mélenchon. Tous les deux, Imre Nagy et Mélenchon ont été communistes et ont évolué ensuite. Le premier a fini très mal suite à l'intervention militaire russe.

Pour réformer, il faut avoir des idées, des théories à mettre en application. Je ne suis pas mélenchonologue, et laisse à d'autres le soin d'étudier l'homme et ses idées. Un point cependant me semble intéressant et à souligner ici : Mélenchon aurait pour source d'inspiration une Carolo. Qu'est-ce qu'une Carolo ? C'est une native de la ville de Charleroi, en Belgique.

Elle s'appelle Chantal Mouffe, enseigne la philosophie et écrit des livres. En France, les médias en parlent un peu. Je l'ai découverte où ? Chez nos amis belges. Vous pouvez aller faire sa connaissance ici : https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_et-si-jean-luc-melenchon-devait-sa-nouvelle-popularite-a-une-carolo?id=9579223

C'est sur le site Internet de la radio télévision belge. Il y a une vidéo de deux heures vingt, à voir, où apparaît le politique français au côté de la théoricienne belge.

Chantal Mouffe est quelqu'un dont l'influence semble-t-il majeure (je ne suis pas chantalmouffologue), est parfaitement bien connue de notre actuel président. François Hollande y a fait une allusion à sa façon il y a très peu de temps.

Parlant de la campagne électorale des présidentielles françaises, où l'importance grandissante de Mélenchon sème la panique dans les milieux financiers, il a subitement fait une allusion étonnement olfactive : « cette campagne sent mauvais » a déclaré François Hollande.

Pourquoi elle sentirait mauvais ? Tout simplement parce que celle qui inspire Mélenchon s'appelle Mouffe. En français, on retrouve le mot « mouffe » dans la « mouffette » et la célèbre « rue Mouffetard », à Paris, dans le « quartier de la Mouffe ». Ce mot vient de « moffer » qui signifie puer en vieux français. Choisir de commenter l'irruption mélenchonesque dans la campagne des présidentielles en disant que « cette campagne sent mauvais »... c'est de l'humour hollandais...

Basile, philosophe naïf, Paris le 15 avril 2017

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