vendredi 2 décembre 2016

699 Un fléau actuel d'origine sexuelle : l'argent

Quelle utilité a l'argent ? Si vous considérez que seulement huit pour cent de l'argent au plan mondial prend la forme physique de billets de banque ou pièces de monnaies. Ces billets et ces pièces ne se mangent pas. Que représente alors l'argent ? Certains diront que c'est du pouvoir. Ce n'est pas tout à fait exact. Car de l'argent qui dort dans un coffre, tant qu'il dort, n'a aucun pouvoir. C'est comme s'il n'existait pas. En fait l'argent représente de la volonté de pouvoir. Et comme universellement on rencontre des hommes frustrés sexuellement de leurs revendications insatisfaisables, la volonté de pouvoir existe partout. Elle peut donc s'incarner partout dans ce produit bizarre et conventionnel : l'argent.

La volonté de pouvoir émanant préférentiellement des hommes, à l'argent est indéfectiblement lié le sort fait à l'ensemble des femmes par l'ensemble des hommes. En particulier le travail domestique et maternel spécifique de la femme n'est ni reconnu ni rémunéré. Si elle travaille aussi en dehors de chez elle, elle est moins payée que les hommes qui font la même chose. On lui impose des postes de travail à temps partiel, des emplois faiblement qualifiés et donc mal payés. Si elle atteint un rang social et des responsabilités élevées dans son travail, elle va néanmoins se heurter généralement au fameux « plafond de verre » qui lui interdit d'occuper les postes les plus élevés.

L'argent est aussi un moyen de priver de ressources les femmes et les pousser à la prostitution. Si l'argent n'existait plus la prostitution disparaîtrait.

Certains présentent l'argent comme ayant existé de tous temps, c'est faux. Ou bien prétendent qu'on ne saurait se passer de cette chose. Si l'argent n'a pas toujours existé, rien n'interdit de penser qu'il ne continuera pas toujours à être là.

On entend dire que c'est un outil commode et que seul le troc plus imparfait que lui pourrait le remplacer. Mais l'argent, cet outil soi disant commode brille par l'absurdité des situations auquel il participe. Aujourd'hui il n'y a jamais eu autant de volonté de pouvoir et donc jamais eu autant d'argent et autant de pauvres dans les pays riches. Les plans d'austérité ont fait croître de 43 % la mortalité infantile en Grèce. L'argent tue. Il serait grand temps que l'argent disparaisse.

Déjà si la satisfaction des besoins vitaux humains est reconnue comme un droit, qu'avec ou sans travail ou argent il est respecté, l'argent perdra beaucoup de sa valeur apparente. Pour que disparaisse l'argent, qui matérialise la volonté de pouvoir des hommes, il faut que disparaisse cette volonté absurde de pouvoir. Elle ne mène à présent à rien, si ce n'est à plus de désordres, périls et insatisfactions. Cette disparition ne pourra arriver qu'à condition que l'homme se corrige lui-même.

Aujourd'hui certains prétendent que l'homme a fait de l'argent un dieu. Ce propos est absurde. On ne saurait faire un dieu d'une chose qu'on a fabriqué. C'est de la volonté de pouvoir de l'homme que l'homme a fait un dieu. Incapable d'être satisfait dans ses rapports avec les femmes, l'homme rêve de soumettre celles-ci. Ce faisant l'homme tourne le dos à sa propre nature, devient méfiant, brutal, apeuré et malheureux. Il ne comprend pas ce qui lui arrive et croit que le trouble qu'il crée dans sa vie vient des femmes. Sans analyser les causes profondes de son malheur et travailler à s'améliorer lui-même, l'homme n'arrivera pas à sortir de la situation douloureuse où il se plonge et plonge son entourage. Il n'écoute pas les reproches qui lui sont faits. Et poursuit sa quête absurde d'une femme sur mesure pour lui et qui n'existe pas. Souvent il croit que s'il est riche il accédera au bonheur dont il rêve. L'argent, qui n'est que de la volonté de pouvoir, ne saura pas lui apporter la paix, la tendresse, la joie et l'harmonie avec les femmes. Choses dont il a besoin. La clé du mystère de l'amour est en lui. C'est à lui qu'il revient de la chercher, la trouver et l'utiliser.

Basile, philosophe naïf, Paris le 2 décembre 2016

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