vendredi 2 octobre 2015

425 L'hypothèse des hiboux

« Lorsque la proie devient abondante, la fécondité des prédateurs augmente et on peut ainsi expliquer les fluctuations cycliques des Hiboux des neiges et de leur proie, les Lemmings. » C'est ce que je lis dans la Grande encyclopédie Larousse et que j'avais déjà lu ailleurs. Ce phénomène ne concernerait pas que le « Hibou des neiges » autrement dit la chouette Harfang, mais aussi les humains, et de la façon suivante :

Quand le danger serait très présent, les humains tendraient à se reproduire plus pour sauvegarder l'espèce sensée être en danger. Ce phénomène inconscient les porterait à une activité sexuelle plus importante. Or, que constatons-nous ? Les humains sont généralement très angoissés et également paraissent motivés pour la sexualité à un point qui frise la caricature...

Il suffit de consulter Internet ou s'informer du chiffre d'affaire de la pornographie. Plus de la moitié du trafic Internet depuis son début est occupé par la pornographie. Les discours à prétention scientifique ou plus ou moins scientifique faisant du sexe la base de la personnalité humaine abondent.

Si de tels discours fantaisistes ont tant de succès, c'est aussi parce que les humains pensent visiblement trop au sexe comparativement à des espèces qui suivent plus leur Nature que les humains perturbés par leur culture.

Mais la Nature est sous-jacente à la culture et reste le maître. Si les humains pensent trop au cul, c'est le produit de leur angoisse. D'ailleurs il suffit de voir le peu de joie présidant la plupart du temps à leurs ébats sexuels pour s'en douter. Sans compter que l'alcool y joue souvent un rôle permettant de favoriser le passage à l'acte là où en fait on n'en a pas vraiment envie.

Quand les lemmings deviennent abondant, le nombre d'œufs pondus par les dames Harfang augmente. Quand l'angoisse prospère chez les humains, les hommes en grand nombre emmerdent les jolies jeunes femmes seules qu'ils croisent dans le métro parisien. Car, au fond, sans le réaliser consciemment leur angoisse les porte à croire l'espèce humaine en danger et vouloir ainsi assurer sa pérennité. Les filles, elles, étant moins angoissées - pour quelles raisons, je l'ignore, - sont moins portées sur le cul. Telle est « l'hypothèse des hiboux ». Qu'en pensez-vous ? Ouh ! Ouh !

Bien sûr, après d'autres éléments de la culture humaine viennent s'ajouter. C'est ainsi que j'ai été imbécilisé durant quarante-deux ans. Comment ? Tout simplement quand j'ai eu vingt-deux ans, alors que je ne cherchais absolument pas à mettre mon petit oiseau dans le trou, mon entourage, mère et médecin de famille, m'ont très vigoureusement poussé à perdre ma « virginité ». Et, ensuite, l'influence de la société aidant, j'ai poursuivi la quête imbécile de la baise obligatoire. Il faudrait soi-disant baiser pour être heureux ou tout simplement vivre normalement. Alors que de la baise on peut parfaitement se passer, à condition de savoir l'identifier pour ce qu'elle est : une stupide caricature de la vraie sexualité. Qui elle est beaucoup moins fréquente.

Mais l'expliquer à des tiers paraît difficile, alors que ça m'a déjà nécessité plus de quarante années d'efforts pour le comprendre. De toutes manières l'angoisse est là, et pousse les humains - surtout les mâles, - à la caricature. Le fond du problème du comportement perturbé des humains n'étant pas « la sexualité » mais leur terreur intérieure fruit de leur sortie de l'enfance prolongée. En prendre conscience devrait les calmer. Du moins c'est cette supposition que je fais. Pour ma part je suis à présent plus serein et tranquille que je l'ai jamais été. L'agitation des humains me touche de moins en moins. Je les aime mais ne vais plus m'énerver frénétiquement comme eux le plus souvent.

Basile, philosophe naïf, Paris le 2 octobre 2015

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