mardi 23 juin 2015

394 L'euro : la monnaie cannibale

Avec la Grèce, les pseudo-négociations continuent. Quel est le but des représentants des banques déguisés en représentants de l'Europe ? Forcer Syriza à prendre des mesures largement impopulaires en Grèce. Diviser la majorité politique actuelle en Grèce. Faire descendre la population dans la rue. Faire tomber le gouvernement. Et le remplacer par un gouvernement à la botte des banques. Soit un gouvernement « technique », soit étiquetée « d'union nationale » (contre le peuple) et, enfin, à terme, voir l'arrivée au pouvoir des nazis grecs d'Aube dorée. En résumé : un « plan Condor » pour la Grèce.

Dans ce jeu, on voit une répartition des rôles. Celui de la France : être les collaborateurs mous des chefs. Soi-disant la « négociation » aurait « avancé ». En fait, une fois de plus, les gouvernants représentants des banques ont renvoyé les Grecs « négocier » avec la Troïka rebaptisée « les Institutions ».

Les Grecs ont cédé sur divers points. Mais ont conservé l'essentiel : refus d'aggraver la dérégulation du marché du travail, refus d'augmenter l'électricité de 10 %, refus de baisser encore plus les retraites et les salaires. Mesures exigées par les banques et destinées à impopulariser Syriza et ouvrir la voie à sa chute. Tout en lançant le signal à tous : « hors de l'austérité rien n'est possible ». Le célèbre Tina de Madame Thatcher qui grille dans les flammes de l'Enfer.

On voit très difficilement Rajoy se faire à présent hara-kiri en acceptant que Syriza montre la voie aux Espagnols en novembre prochain. En les jetant encore plus dans les bras de... Podemos. Rajoy restera parmi les champions contre Syriza, au côté de Madame Merkel et ses protectorats. Avec Hollande, qui commence à trouver agréable son rôle d'auxiliaire de Merkel.

L'euro, c'est la monnaie allemande, la monnaie coloniale, le « mark d'occupation ». On voit très bien à quoi il sert : à mettre les peuples en laisse. Si Tsipras tu ne cèdes pas, tu n'auras plus un sou pour payer tes retraités et employés. Les Grecs non plus, n'auront plus d'argent... Mais, où on va là ? Dans quel monde ? Les états membres de cette maudite « Europe » seraient donc devenus des colonies de l'euro ? A la merci des décisions de techniciens bureaucrates non élus de la Banque centrale « européenne » ? Oui, très exactement ça : avec l'euro, il n'y a plus aucune indépendance nationale. Que de chemin parcouru pour revenir en arrière depuis la Libération ! Eh bien, de cette « Europe »-là, on n'en veut pas.

Le traitement ultra violent subit par Syriza depuis janvier dernier aura au moins eu le mérite de montrer à tous de quoi est fait l'Europe : un avatar du monstre impérial. Un IVème Reich. Et son Cheval de Troie porte un nom : c'est l'euro, la monnaie cannibale.

Le Grexit aura lieu. Il fait partie du plan « européen » pour chasser Syriza du pouvoir en Grèce. En page d'accueil d'un journal italien sur Internet était déjà énuméré hier les mesures à prendre pour les touristes italiens en Grèce. Précisions données : le contrôle des capitaux peut entraîner jusqu'à douze jours de fermeture des banques et impossibilité de tirer de l'argent. Prévoyez d'emporter de l'argent avec vous en vacances en quantité suffisante pour vos dépenses.

Et les Grecs pendant ces DOUZE JOURS ? Ils n'auront rien. Et la colère anti-Syriza va monter. Tel est le plan des « négociateurs européens ». Un journal indiquait que les banques grecques ont déjà établit une limite « officieuse » aux retraits d'argent de plus de trois mille euros. Une mesure prise sans que les autorités officielles grecques soient consultées pour. La machine de guerre est en marche. Et la Troïka... va droit dans le mur. Voir le chapitre suivant.

Basile, philosophe naïf, Paris le 23 juin 2015

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