vendredi 23 août 2013

141 Le repentir et la culpabilité

Le repentir et la culpabilité sont deux comportements frappants qu'on peut observer en relation avec les problèmes causés par la satisfaction momentanée de la faim tactile chez les humains.

Soit un individu qui connait une satisfaction relative de sa faim tactile dans le cadre d'une relation dite « amoureuse ». Il est jaloux et possessif car il craint de perdre cette source de satisfaction tactile. Celle-ci, une personne de sexe opposé ou non, interrompt la relation « amoureuse » et s'éloigne.

On voit alors le jaloux ou la jalouse implorer subitement l'autre de revenir en arrière en acceptant tout ce qu'il ou elle refusait jusqu'à présent !

« J'étais jaloux, je t'empêchais de voir d'autres personnes. Reviens !!! A présent j'accepte tout ce que tu veux ! »

Ce changement surprenant s'explique par le fait que c'est la faim tactile qui fait pression et amène à envisager tout... pour être au moins un peu rassasié par l'autre.

Un autre comportement surprenant dans ce type de situation dite « de rupture » est la culpabilité.

Une fois que l'autre est parti, celui ou celle qui reste se morfond et cherche désespérément ce qu'il ou elle a pu faire de mal qui a provoqué cette situation. Y compris quand il n'en a pas du tout la responsabilité. Ce genre de culpabilité peut confiner à l'absurde. « Voilà, au bout de plusieurs années qui se passaient bien, j'ai eu ce très petit geste qui n'allait pas. »

La culpabilité prend parfois des allures ridicules, car elle a pour source la recherche fébrile de l'acte à réparer à tous prix pour retrouver la source tactile perdue.

Une fois encore, cette situation, qui peut donc être largement caricaturale, exprime la souffrance extrême causée par la famine tactile retrouvée.

Ce sont là les expressions visibles du problème de la carence tactile généralisée. Qui est causée aujourd'hui et de longue date par le sevrage tactile universel chez les humains.

D'autres réactions peuvent être carrément infiniment plus tragiques par leurs conséquences.

Privé de sa source tactile, l'affamé ressent une culpabilité telle qu'elle le mène à la dépression nerveuse. Ou, à l'inverse, cette culpabilité est rejetée sur l'autre, qui est parti. Il devient un monstre auquel on en veut. Et auquel on n'arrête pas de penser. Voire en vouloir presque au monde entier.

Et il suffit d'un petit massage du dos et des épaules avec une pommade réconfortante, fait par un tiers, pour juger l'autre, qui est parti, avec une animosité envolée.

Le toucher influe directement la pensée. Il ne crée pas toujours des cargos d'illusions qui s'évaporent en pleine mer alors que nous voguions joyeusement dessus. Il peut également être un facteur d'équilibre. Et pas seulement chez les nouveaux nés pour qui cela est reconnu. Et prendre pleinement conscience que ce fait existe bien réellement aussi pour les adultes sera une source de grands bouleversements. Il n'y a pas que la parole pour résoudre les problèmes dans la conscience. Le geste tactile existe aussi avec infiniment plus de force que le verbe et l'échange parlé.

Basile, philosophe naïf, Paris le 23 août 2013

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