mercredi 14 août 2013

137 L'origine du concept de « complexe d'Œdipe »

Freud a plus ou moins bien vu quelque chose et a cherché à l'expliquer avec les outils intellectuels dont il disposait. Il a approché le sevrage tactile, quand l'enfant est introduit par son éducation et la pression voire la répression des grandes personnes dans le désert câlinique.

L'enfant, contrairement aux idées freudiennes, n'éprouve pas le désir de posséder sexuellement, « faire l'amour » avec sa mère. Ce qu'il désire, ce sont les gros câlins dont il a besoin et qu'on lui refuse. Ces gros câlins n'ont rien à voir avec l'acte sexuel, auquel le petit enfant n'aspire pas, dont il n'est pas capable et dont il n'a souvent même pas idée. Freud, victime de son éducation puritaine et anti-tactile a voulu voir du « sexe » là où se trouvait autre chose.

Le petit enfant d'après Freud veut « tuer » son père. Mais où donc se situe le conflit et sa forme ? Il est d'origine culturel. Au temps de Freud dans son entourage et bien souvent ailleurs encore récemment, c'est le papa qui faisait le gendarme à la maison, punissait, etc.

Pour imposer le sevrage tactile il est alors au premier rang. Le petit enfant essaye de retrouver les câlins perdus avec sa mère et entre en conflit avec le gendarme.

Plus tard, Freud imagine l'enfant devenu plus grand devoir « résoudre son Œdipe ». Ne plus vouloir posséder sexuellement sa mère et tuer son père et chercher l'amour « adulte » avec une personne extérieure...

En fait, le jeune sevré tactilement depuis de très longues années tente tant bien que mal — et plutôt mal que bien, — et dans la confusion d'éveiller son côté câlins non entretenu.

La famine tactile qu'il ressent, il cherche alors à y remédier avec au moins un ou une partenaire. Qui va prendre une place et importance démesurées dans sa vie. On dira alors et il se dira qu'il « tombe amoureux ».

La légendification de la personne de son cœur amènera encore d'autres troubles et désagréments.

Car, comme le dit la sagesse populaire : « la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu'elle a ».

Mais le jeune victime du fantasme amoureux rêve néanmoins à l'impossible : retrouver sa plénitude tactile perdue au sein d'une relation humaine surévaluée et élevée au rang du mythe amoureux.

Vouloir rencontrer — et vivre avec — une personne qui serait plus qu'une personne est un fantasme irréalisable. Ces histoires d'amour finissent toujours par des déceptions. Car elles ont mal commencé. Le jour où encore très petites, les personnes concernées ont été sevré tactilement. De tout ce drame Freud a approché la vérité. Ne l'a pas comprise et l'a mal interprété. Il ne disposait pas des outils intellectuels pour expliquer les choses et répondre aux interrogations.

Prendre conscience de la réalité du sevrage tactile qu'on a subi et inflige aux autres c'est prendre le chemin d'un meilleur équilibre affectif, moral, physique, psychique, tactile et social. Quant à « résoudre » quelque chose, on ne resout rien. On progresse dans la vie et tout le long de la vie. Et comprendre ses besoins ne signifie pas forcément mieux les vivre ou réussir à les satisfaire. Faire pleuvoir et cueillir une pluie de bisous dans notre société n'est pas réalisable. En tous cas aujourd'hui et dans notre monde bien dur et triste qui préfère la violence à l'amour.

Basile, philosophe naïf, Paris le 14 août 2013

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