Quelles sont les
conséquences de la non reconnaissance par les hommes du travail
gestationnel, maternel et domestique des femmes ? Elle
tend à ransformer les femmes en ventre calculateur et sexe mendiant... Car
leur désir d'enfanter se heurte à la violence du refus masculin de
reconnaître, très bien rémunérer et donner une retraite en or
massif aux femmes pour ce travail essentiel.
Quand une femme envisage
une relation privilégiée dite « d'amour »,
« conjugale », « de mariage » avec un homme,
elle est bien forcée de se demander si l'homme assumera sa tâche
d'époux et père. L'avenir et la sécurité des futurs enfants en
dépend. On ne saurait reprocher à la future mère possible de
mesurer précisément les conséquences de son choix sur le sort de
sa future progéniture.
Les rêveurs et les
poètes, les amoureux de la fantaisie seront exclus d'office. De
plus, la potentielle future mère va s'inquiéter de l'horloge
biologique qui lui assigne un délai au delà duquel elle ne pourra
plus enfanter. On est ici très loin du romantisme.
Une mère un jour
m'exprimait sa satisfaction d'avoir eu un enfant avec un homme
violent et macho dont elle a du par la suite se débarrasser en le
mettant dehors et divorçant. Le fait qu'il était violent et macho
et qu'elle ait du l'éliminer de sa vie était pour elle secondaire.
L'essentiel était d'avoir réussi à devenir mère.
Une amie qui me disait
vivre un parfait amour avec un homme me disait un jour l'avoir
quitté. Motif : il ne savait pas tenir un budget. « Mais
tu me disais être amoureuse de lui, » lui ai-je fait
remarquer. « Tu sais, on dit ça... » m'a-t-elle répondu.
Son projet était d'avoir des enfants. Par la suite elle a réalisé
son plan avec un autre homme. Ce ne sont pas là des histoires
d'amour entre amoureux, mais des histoires de ventre. C'est très peu
romantique.
La non reconnaissance et
non rémunération du travail gestationnel, maternel et domestique
conduit quantité de femmes à dépendre matériellement de l'autre
sexe, de leur compagnon. Le sexe féminin devient alors le sexe
mendiant.
Je disais un jour à une
sympathique jeune fille : « mais si tu es amoureuse d'un
jeune homme qui n'a pas d'argent, qui est pauvre et va le rester, tu
le quitte ? » Elle a hésité un instant pour me répondre
et puis m'a dit oui.
Pour nombre de femmes
l'amour c'est important et agréable, mais c'est juste un plus.
L'essentiel est ailleurs. Peut-on leur reprocher leur matérialisme
intéressé ? Non, c'est aux hommes qui les mettent dans une
situation de dépendance matérielle qu'on peut reprocher de créer
cette situation.
Certes, de nos jours bien
des femmes travaillent aussi à l'extérieur de leur foyer et gagnent
de l'argent. Mais le poids des traditions reste bien présent. On ne
se débarrasse pas en un siècle ou deux de l'empreinte de phénomènes
qui duraient depuis de très nombreux milliers d'années.
Encore de nos jours si
une femme reste à la maison s'occuper de son foyer et de ses enfants
et ne gagne pas d'argent à l'extérieur, ça ne choque personne. En
revanche si un homme est « entretenu » par une femme,
c'est très mal vu. C'est « un gigolo ».
Pour justifier la
recherche d'un compagnon qui a de l'argent, les femmes intéressées
avancent pour motif qu'elles ne veulent pas avoir « un mari
qu'elles devront entretenir ». L'argent ne les intéresse pas,
ce serait juste une question morale.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 27 novembre 2017
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