vendredi 25 novembre 2016

690 Les quatre piliers de la conscience humaine

On peut pour simplifier et clarifier le discours estimer que la conscience humaine repose sur quatre piliers.

Le premier est le moi profond, la conscience naturelle dont on néglige souvent le rôle fondamental. Nous naissons avec. Elle est le socle de tout ce qui vient après.

Le second pilier est constitué par le désordre masturbationnel masculin adulte. Vers l'âge de 12, 13, 14 ans, les garçons découvrent la masturbation masculine adulte, qui comprend donc l'éjaculation. Ils vont en faire une activité essentielle de leur vie, une toxicomanie habituelle dont ils ne parleront jamais ou pratiquement jamais. Quand on peut calculer qu'à raison de trois masturbations journalières durant trente ans, un garçon se sera au total branlé trente-deux-mille-sept-cent-cinquante-sept fois, on mesure l'importance de l'activité ! Ce sera d'autant plus important que cette activité générera un désordre relationnel fondamental.

Confronté à la perspective du coït, le garçon va s'adonner le plus souvent non au coït, mais au pseudo-coït.

L'explication est simple : il peut arriver que dans sa vie un garçon apte au coït ressente un désir authentique et véritable de l'accomplir. Et si l'occasion s'en présente alors, il peut arriver un véritable coït entre deux partenaires désirant et réalisant l'acte sexuel. Mais cet acte est plutôt rare. Le plus souvent, les garçons croyant coïter réalise en fait un pseudo-coït. Ils n'éprouvent pas un désir authentique et véritable. Mais ils raisonnent par rapport à la possibilité « technique » immédiate de pénétrer un ou une partenaire avec leur pénis en érection. Cette érection ne signifiant en aucun cas obligatoirement un vrai désir. Dans quantité d'occasion le garçon bande. Par exemple parce qu'il ressent du plaisir. Mais non un désir de coït. Quand il s'agit d'un petit enfant, tout paraît évident. Il ne va pas, ne veut pas et ne peut pas « faire l'amour ». Mais allez faire comprendre à un individu mâle en âge de procréer qui bande sans désir qu'il doit s'abstenir d'agir !

Agir, ce genre d'erreur très fréquente a des conséquences tragiques. Même si le ou la partenaire du pseudo-coït est d'accord et croit qu'il s'agit d'un vrai coït, la relation va souffrir. En fait le garçon ne fait pas l'amour mais se masturbe dans son ou sa partenaire. La Nature est bafouée. Elle n'aime pas ça. Tôt ou tard la relation entre les deux pseudo-partenaires sexuels va se casser la figure.

J'ai moi-même pratiqué le pseudo-coït à chaque fois avec l'assentiment de la partenaire avec qui je me trouvais. Il n'en ressort rien de bien. A la longue on récolte tristesse, incompréhension et solitude. Quant au plaisir, il est pratiquement toujours quasiment absent, même en cas d'éjaculation.

J'ai mis des dizaines d'années pour réussir à identifier vrai désir et pseudo-désir, vrai coït et pseudo-coït. La plupart des gens ne savent pas faire la différence. Les femmes sont plus promptes à prendre conscience de ce que quelque chose ne fonctionne pas dans la relation. Très souvent elles font semblant de jouir durant le pseudo-coït. Une amie me disait même un jour : « je fais semblant, ça l'excite, et comme ça c'est plus vite terminé. » Les femmes voient plus vite plus clair que l'homme. C'est pourquoi, la plupart du temps, ce sont elles qui prennent l'initiative de rompre une relation qui ne marche pas. Et ces dernières décennies, les femmes ayant gagné en masses leur indépendance matérielle, la conséquence a été une avalanche de divorces et séparations. Car il n'y a à la longue rien de plus écœurant que se retrouver dans le rôle d'objet masturbationnel qui s'ennuie. Cependant que l'autre vous utilise et croit qu'en se masturbant à l'intérieur de vous il « fait l'amour ».

La qualité supérieure du vrai coït par rapport au pseudo-coït laisse songeur. Dans les vidéos pornographiques le caractère masturbationnel des pseudo-coïts présentés est éclatant. Par exemple dans un clip porno que j'ai vu sur Internet. On y voyait deux hommes et une femme. Le premier homme se faisait faire une fellation, cependant que le second était chevauché par la fellationneuse qu'il pénétrait avec son membre. Chacun des deux hommes conservaient très sagement les bras le long du corps en attendant que ça se passe. Le porno abonde de tels exemples caricaturaux d'absence de sensualité, où le caractère masturbationnel des pseudo-coïts présentés est évident.

Dans les vidéos pornos les filles présentent généralement une morphologie superbe où les hommes ne mettent pratiquement jamais les mains. Aucune caresse le plus souvent ne vient honorer les jolies formes de ces femmes. Elles sont moins câlinés qu'un chien, un chat ou un cheval. On frémit quand on pense que de nos jours la pornographie sert très fréquemment d'éducation sexuelle à la jeunesse !

Ce n'est pas avec de la « bonne volonté » qu'on peut transformer le plomb du pseudo-coït en or du vrai coït. Quand je me retourne sur mon passé, je vois clairement où et pourquoi de belles relations amoureuses ont foiré dans ma vie.

Une amoureuse me donnait l'occasion de toutes sortes de câlins. Jusque ce que l'acte sexuel paraisse « techniquement » possible. Je m'empressais de le faire. Nous avons continué par la suite à nous adonner très volontiers au « sport en chambre ». Jusqu'à ce que pour de mystérieuses raisons la relation explose. Il n'y avait pourtant rien de mystérieux, si j'avais connu à l'époque la différence entre le vrai désir et le pseudo désir, le vrai coït et le pseudo-coït.

Quand j'ai pénétré sexuellement ma partenaire pour la première fois, elle a eu une expression étonnée. Si j'avais été averti comme je le suis aujourd'hui, j'aurais arrêté aussitôt. Et notre relation aurait suivie un autre cours. Mais ni moi, ni ma partenaire n'étions avertis de l'embûche rencontrée.

L'erreur une fois engagée, il m'est arrivé une fois de dire à ma partenaire comme je trouvais notre relation sexuellement satisfaisante. Elle a répondu par une moue absolument négative dont je n'ai tenu aucun compte si grand était mon ignorance de la réalité vécue. Sa réaction m'a simplement parue tout à fait incompréhensible et je ne m'y suis pas attardée pour chercher à la comprendre.

On dira que l'erreur était partagée. Après tout mon amie de l'époque était consentante. Oui, mais l'acte n'avait pas lieu d'être. Admis intellectuellement par nous deux, cependant que la Nature, elle, ne l'appréciait pas positivement. Et quand on se moque de la Nature, elle finit par se venger. Nous avons rompu, rabiboché la relation sur le mode « amical » et tout ceci a très mal fini. C'était il y a de nombreuses années. J'ai réfléchi et appris depuis bien des choses pour ne pas refaire pareille erreur.

Quand on parle de relations humaines, on aborde souvent l'idée du « couple », de « l'amour ». Cependant une autre relation me paraît absolument fondamentale : celle du groupe.

On aborde là le troisième pilier de la conscience humaine : celui de l'ordre social naturel.

L'homme à la base est un grand singe. Si on observe des grands singes comme les gorilles, ils vivent en petites troupes. L'homme à l'origine, avant qu'il développe ses industries connaissait sans doute un sort semblable. Cette organisation sociale naturelle est restée imprimée dans sa conscience.

Les plus beaux groupes humains sont de taille réduite. Et quand ils fonctionnent bien, quoi de plus réjouissant qu'un groupe famille, équipe, bande de copains ou goguette ?

Les goguettes sont des groupes festifs traditionnels qui se réunissent ponctuellement pour passer un moment agréable ensemble et chanter des chansons. Il y en avait jadis des milliers en France et pas seulement. Du temps de leur prospérité leurs effectifs ne dépassaient pas dix-neuf membres.

De nos jours on trouve encore des dizaines de petits groupes festifs à Dunkerque et dans les villes alentours. Ce sont des sociétés philanthropiques et carnavalesques ou des indépendants. Ils sont la base d'immenses et très joyeux carnavals à Dunkerque et dans les villes alentours.

Je m'efforce de relancer partout cette tradition, pour faire revivre à fond la joie et la fête populaire.

Le quatrième et dernier pilier de la conscience humaine est ce que j'ai appelé « l'héritagérité » et que souvent on baptise « sexualité ». Il s'agit de l'ordre social d'origine culturel.

L'héritage joue depuis des dizaine de milliers d'années un rôle absolument essentiel dans l'organisation de la société humaine. Or, qui dit héritage dit enfants et parents et donc reproduction. On peut transmettre en héritage quantité de choses, y compris le pouvoir. Soit des entreprises, un royaume, une fortune, etc. A la longue la reproduction humaine s'est retrouvé absolument liée à l'héritage. La reproduction humaine qui peut être traditionnellement le fruit du coït ou du pseudo-coït.

À tort ou à raison, tout ce qui, de près ou de loin, rappelle le coït ou le pseudo-coït reproducteur avec « héritage légitime », sans l'être ou s'y opposant, est condamné avec la plus grande violence et la plus grande sévérité. Ainsi sont condamnés entre les humains l'acte de dormir ensemble, se dénuder, toucher, caresser, serrer dans les bras, mordiller, embrasser, sucer, lécher, doigter, sodomiser. Ainsi que l'union libre, le divorce, l'adultère, le coït ou pseudo-coït entre personnes définies comme parents trop proches, ou connaissant un décalage d'âge important, la prostitution, le libertinage, la gestation par autrui, l'avortement, la contraception, la masturbation quand elle n'est pas le fait de l'homme dans un vagin. Qui doit être celui de sa compagne officielle. Sont également condamnés l'exhibitionnisme, le voyeurisme, l'érotisme et la pornographie et tout ce qui y ressemble. Les traditionalistes condamnent aussi toutes les manipulations scientifiques concernant la reproduction humaine. Traditionnellement l'union avec héritage légitime s'appelle le mariage. En France, jadis, le futur époux demandait la main de la fille à son père. En Chine, durant des siècles et encore dans les années 1950, c'était le grand-père qui choisissait le mari de sa petite fille. Il y a quelques décennies dans les bals paysans d'Auvergne, les parents veillaient à ce que si leurs enfants étaient héritiers d'une ferme ils ne dansent qu'avec des personnes de sexe opposé également héritières d'une ferme. Les mésalliances étaient très mal vues dans tous les milieux. La réponse classique à la mésalliance était jadis le fait d'être déshérité. En 1950, en France, la police interdisait aux hommes de danser ensemble dans les bals publics. Pour s'assurer de la transmission d'héritage et donc de la reproduction, le mariage était en France il y a peu encore régit par la domination de l'homme sur la femme. Il était très officiellement écrit dans le Code civil que l'épouse devait obéissance à son mari, donc aussi au lit. De son côté l'Église donnait le devoir conjugal comme une obligation entre époux. Le poids de l'héritagérité a fait que jusqu'à une époque récente la pression contre le divorce était très forte y compris en France et à Paris. Dans les contes traditionnels des provinces françaises existe la figure de la « mal mariée » qui est tenue de rester vivre avec son mari.

Confirmant le rôle primordial de l'héritage dans l'organisation sociale culturelle des humains, on voit le fait que c'est la « non consommation » du mariage, donc l'absence de descendance et d'héritiers, qui est le seul cas ou l'Église catholique reconnaît l'annulation d'un mariage religieux. Dans le domaine verbal ou écrit règne la loi du silence. On ne doit pas parler ou rapporter par écrit tout ce qui concerne la reproduction ou y ressemble de près ou de loin, exceptées quelques situations honorables relevant de l'héritagérité : le mariage ou la naissance d'un enfant, par exemple. Sinon la tradition est qu'on ne doit rien dire. Y compris on doit se taire si on a été victime d'un viol. Si on parle on est coupable ! L'ordre de l'héritagérité étend son règne et son pouvoir partout.

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 novembre 2016

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