L'obligation
sexuelle
Il
s'agit d'un phénomène historique et culturel fondamental. Il a pour
origine des faits historiques attestés, certains et avérés.
Les
humains ont inventé l'agriculture et l'élevage il y a environ dix
mille ans. On le sait par les vestiges archéologiques retrouvés. Ce
qui signifie que les humains avaient compris au moins dès ce
moment-là que le coït était un acte nécessaire pour parvenir à
la reproduction animale ou humaine. Les humains connaissaient donc le
rôle actif de l'homme dans la reproduction. Mais que savaient-ils du
rôle actif de la femme dans la reproduction ? Ils ignoraient
tout.
Ils
s'imaginaient que l'homme déposait sa semence dans le sol, la terre
passive du ventre de la femme. « Sperme » signifie
« semence ». Ils ne connaissaient pas l'ovule et
l'ovulation. Le saignement menstruel les effrayait et ils lui
attribuaient un rôle louche et inquiétant. On disait naguère, et il
n'y a pas si longtemps de ça dans les campagnes françaises, que la
femme qui avait ses règles faisait tourner le lait ou le jambon rien
qu'en l'approchant !
C'est
seulement après au moins dix mille ans d'ignorance que l'Humanité
allait découvrir le rôle actif de la femme dans l'acte
reproducteur. Un
savant germano-balte membre de l'Académie des sciences de
Saint-Petersbourg découvrit l'ovule en 1827. Il s'appelait Karl
Ernst von Baer. Ce scientifique mériterait la plus grande notoriété.
La précision qu'il a fait cette découverte n'est pas toujours
présente dans les écrits sur Karl Ernst von Baer. On insiste sur le
fait qu'il était en désaccord avec la théorie de l'évolution
énoncée par Charles Darwin. On oublie souvent sa découverte de l'ovule.
L'ovulation
quant à elle sera décrite pour la première fois par deux médecins
français dans les années 1840. Il s'agissait de Félix Archimède
Pouchet et Charles Négrier. Cette immense découverte n'est que très
rarement mentionnée dans les ouvrages de vulgarisation de l'histoire
des sciences et découvertes. Elle n'est en tous les cas jamais mise
à l'honneur comme elle le mérite. Et comme le mérite aussi la
découverte de Karl Ernst von Baer.
L'ignorance
du rôle actif de la femme dans l'acte reproducteur a suscité un
grave problème historique et culturel. L'homme se croyant de bonne
foi et durant au moins dix mille ans le seul et unique acteur actif
de la reproduction humaine s'est polarisé sur l'acte sexuel de façon
excessive et phénoménale. Il s'est littéralement inventé une
obligation sexuelle. Il recherche frénétiquement cet acte et ce dérèglement introduit un trouble et une mésentente aiguë entre
l'homme et la femme.
Ce
phénomène pollue les rapports humains et conduit à la mésentente y
compris entre des hommes et des femmes qui sinon s'accorderaient
harmonieusement. Pour en sortir, une prise de conscience s'impose.
Elle est possible.
Le
délire des « préliminaires »
Une
conséquence du phénomène perturbant de l'obligation sexuelle,
c'est le délire des « prélimaires ». Croyant à la
réalité naturelle, positive et inévitable de l'obligation
sexuelle, les humains ont estampillé « préliminaires de
l'acte sexuel » une quantité de faits, gestes, attitudes,
situations, tenues vestimentaires. Par exemple, si une jolie fille
met une robe courte et jolie, elle serait sensée rechercher ou
accepter l'acte sexuel. Si elle y est opposée et on la viole, elle
serait « responsable » ! Cette incommensurable
ânerie est propagée y compris par des femmes. Le résultat est que
nombre de femmes évitent des tenues vestimentaires qui mettent en
valeur leur beauté.
Un
domaine totalement sinistrée par la fable des soi-disant
« préliminaires » est celui de la tendresse. J'observe
que le contact physique, même une simple bise, est fuit par quantité
de femmes. Elles évitent même très souvent le seul fait de visiblement regarder un homme dans un
lieu public parisien !
La
chose la plus naturelle qui soit au monde, dormir ensemble, est évité
parce qu'elle est classée « préliminaire ». Si vous
souhaitez dormir avec quelqu'un, ça signifie « passer à la
casserole » !
Il
n'y a que dans les services de soins palliatifs que les câlins sont
dans une certaine mesure admis. Notre société admet qu'on caresse
des mourants ou des mourantes, mais pas des personnes en bonne santé,
à moins de... passer par l'obligation sexuelle ! Notre monde
est fou et l'ignore !
L'harmonisation
érectile
Quand
un homme tend à se conformer à l'obligation sexuelle, il abuse de
son corps. Il s'auto-viole en quelque sorte. Et le corps n'aime pas
ça et réagit, se rebiffe.
Voilà
qu'au moment de l'acte sexuel - de ce
qu'il croit être un acte sexuel et n'est qu'une masturbation dans un
vagin, - l'homme s'échine et
ne parvient pas à l'éjaculation. Ou bien débande ou n'arrive pas à
bander ! Rien que de très normal et naturel. C'est une erreur
de baiser quand on n'a pas envie de baiser. Suivre alors l'obligation
sexuelle, c'est comme manger quand on n'a pas du tout faim. À
la longue ça devient écœurant !
Les
marchands de produits pharmaceutiques ont baptisé ce phénomène
« dysfonctionnements érectiles » et vous vendent leurs
drogues... Bon appétit !
Je
sais que cette contribution à mon blog va à l'encontre de
pseudos-vérités clamées un peu partout. Mais je m'en fiche. La
bêtise périra et la vérité triomphera, pour l'amour, la fête et
la joie.
Basile
philosophe naïf, Paris le 25 mars 2019
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