Il
y a nombre d'années j'ai passé huit jours et huit nuits hébergé
par une très chère amie au bord du lac de Viverone, dans la petite
ville de Viverone. C'est en Italie, dans la province du Piémont.
J'étais en vacances. Notre relation était très claire. Je n'étais
pas amoureux de mon amie. Elle, de son côté, était très éprise
d'un autre que moi.
Cette
amie était une belle jeune fille. Nous avons dormi chaque nuit
ensemble, en n'étant que peu habillés. Rien de sexuel n'est arrivé
entre nous. Et nous avons très bien vécu et apprécié cette
délicieuse intimité. L'amitié entre cette amie et moi est
ressortie renforcée par cette expérience vécue. Et par la suite
nous n'avons jamais eu de rapports sexuels ensemble.
J'ai
parlé de cette expérience à un ami artiste, sensible et
intelligent. Il n'en revenait pas. Qu'on puisse ainsi cohabiter
pendant huit nuits lui paraissait ahurissant, surréaliste.
« Pourtant, on a des envies... ? » bafouilla-t-il .
Quand
je repense à ces huit jours et huit nuits de Viverone, je me dit
qu'une des pires calamités de nos règles morales est d'avoir
prétendu le sommeil partagé synonyme de baise. Résultat, une femme
ou un homme qui souhaite partager son lit avec quelqu'un en est
réduit à accepter de « passer à la casserole »
sexuelle. Ou alors de résister aux assauts de sa compagne ou son
compagnon. Susciter de telles situations est infâme.
Soi-disant
c'et « naturel », «logique », « inévitable »,
« bon à prendre », « souhaitable », et j'en
passe et des meilleurs. Tout ceci est faux. Dormir ensemble est une
des plus délicieuse chose dont nous sommes le plus souvent privé
par la faute des outrances sexuelles de nos règles morales établies.
Le langage lui-même est perverti : « dormir avec », « passer la nuit avec », « aller au lit avec », signifie baiser.
Je
propose un nouveau verbe pour le fait de dormir ensemble sans
baiser : viveroner.
J'ajoute
que j'ai en ce moment une amie avec laquelle j'ai une envie intense
de viveroner.
Elle
lira cet article et sûrement on en parlera.
Je
suis absolument convaincu qu'une part très importante de la
population rêve de viveroner. Mais n'arrive pas à formuler ce
désir. Ou n'ose pas, ne pense pas possible d'exprimer cette envie.
Elle doit être extrêmement forte notamment chez les jumelles
solitaires, qui ont perdu leur alter ego gémellaire.
Place
à la tendresse philosophique en action ! Viveronons
ensemble !!!
Basile
philosophe naïf, Paris le 10 mars 2019
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