Quand je regarde la
société parisienne où je vis, j'ai l'impression que dans le
domaine de l'amour j'ai pu rencontrer deux extrêmes opposés. D'un
côté, ceux à qui ça paraît simple et facile et qui retombe
toujours et vite sur leurs pieds. De l'autre côté, ceux dont je
fais partie pour qui ça ne marche jamais. Et qui se perdent en
lamentations et récriminations. Comment expliquer cette situation ?
Pour trouver une
explication il est suggéré aux hommes d'avoir recours à la
philosophie. De chercher à « comprendre les femmes » et
réciproquement aux femmes de « comprendre les hommes ».
Cette prétention apparemment juste et logique est en fait absolument
absurde.
En effet, contrairement à
une idée couramment répandue, il n'existe pas une unique humanité
divisée en deux sexes, mais plutôt deux humanités différentes.
Qui n'ont pas grand chose à voir entre elles. Si ce n'est qu'elles
peuvent s'accorder. Mais le phénomène est rare.
Un homme, par définition,
ne peut pas comprendre une femme et une femme, par définition, ne
peut pas comprendre un homme. Ne serait-ce que parce que la vision de
la vie ne se ressemble pas si on a ou on n'a pas la possibilité
potentielle de mettre au monde un enfant. Ceux qui prétendent
expliquer à tous comment fonctionne une femme ou un homme se trompent très lourdement.
Quand il veut se
rapprocher d'une femme, un homme peut s'en rendre incapable de
diverses façons.
Il peut prétendre à développer avec elle un amour sans sexe, ou un sexe sans amour. Ces phénomènes relèvent de l'imaginaire. L'amour est toujours sexué, qu'il y ait ou non une pratique « sexuelle ». Et le sexe est toujours marqué par les sentiments, quand bien-même on prétendrait les nier et y échapper. L'amour sans sexe baptisé « amitié » est un fantasme que j'ai souvent poursuivi.
Il peut prétendre à développer avec elle un amour sans sexe, ou un sexe sans amour. Ces phénomènes relèvent de l'imaginaire. L'amour est toujours sexué, qu'il y ait ou non une pratique « sexuelle ». Et le sexe est toujours marqué par les sentiments, quand bien-même on prétendrait les nier et y échapper. L'amour sans sexe baptisé « amitié » est un fantasme que j'ai souvent poursuivi.
Une autre façon de
renoncer à se rapprocher des femmes consiste à se résigner.
Décréter par avance que ce rapprochement est impossible. Pour
diverses raisons éventuelles : qu'on ne comprend pas les femmes,
qu'on ne se comprend pas soi, qu'on est trop vieux, pas assez beau,
pas assez jeune, pas assez riche, pas potentiellement « sexuellement
performant », etc. Tous ces « raisonnements », que
j'ai eu l'occasion d'utiliser, servant d'emballage au simple choix de
renoncer parce qu'on a peur.
Enfin, un des motifs les
plus perfides pour éviter de se rapprocher d'au moins une femme
consiste à « suivre ses sentiments ». Pourquoi ?
Parce qu'en fait le sentiment ici dominant est la peur. Qui vous fait
vous sentir attiré ou bien par une femme radicalement inaccessible
ou bien accessible pour aller au désastre relationnel.
Il faut éviter de suivre ses « sentiments » qui
ne sont que le déguisement de la peur. Il faut aller vers quelqu'un
qui paraît bien et ne vous attire pas. Et peut même envoyer des
signaux d'intérêt pour vous. Et aller vers ladite personne sans
pour autant lui faire des compliments ou lui offrir des fleurs.
Pourquoi ? Parce que agir ainsi vous range dans la catégorie
des coureurs à trucs. « Mon truc c'est de faire des
compliments » ou bien « mon truc c'est d'offrir des
fleurs ».
Ne pas chercher de
rendez-vous mais offrir la possibilité à l'autre, s'il le veut
bien, de venir vers vous. C'est ainsi que je vois à présent la
question. Et ne pas détailler mes faiblesses ou râteaux passés. Il
ne s'agit pas de rechercher la pitié, mais de trouver l'amour. Que
d'autres n'ont aucune difficultés à trouver, car ils ne cherchent
pas la fuite dans l'échec, mais la réussite dans la rencontre. Il
s'agit d'aller de l'avant vers le meilleur et d'oublier les
renoncements et cafouillages négatifs habituels et traditionnels. La
vie est belle à condition d'accepter de la vivre et de la bien
vivre, loin des ombres du passé et des peurs ancestrales et
contagieuses. Il me faut substituer à l'art de ne pas aimer les
femmes et rester fidèle à ma maman, l'art d'aimer en homme les
femmes, tout simplement.
Basile philosophe naïf,
Paris le 18 septembre 2018
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