dimanche 23 septembre 2018

1054 La haine et l'amour

L'homme a essayé d'améliorer son monde en employant la haine et la violence. On ne peut pas dire que le résultat soit très convainquant. De plus, la haine comme sentiment et la violence comme mode d'action se retrouvent depuis la nuit des temps au service de causes diverses et innombrables. Le monde ne paraît pas s'en être retrouvé spécialement plus humain et positif pour autant. Ce sont des vieilles choses négatives aux résultats négatifs. Si par contre il existe un sentiment plus rare et positif, c'est bien l'amour, et un moyen plus rare et positif, c'est bien la tendresse. L'amour et la tendresse sont des phénomènes révolutionnaires. La haine et la violence sont des phénomènes rétrogrades et invalidants. Ils ne permettent pas de sortir le monde du cercle vicieux du malheur tel que l'a dénoncé le Grand Bouddha : « si la haine répond à la haine, quand finira-t-elle ? »

Un domaine où la différence femme homme est éclatant, c'est bien celui de la violence. Un ami moniteur d'auto-école en région parisienne m'a appris que l’écrasante majorité des accidents graves sur la route sont le fait d'hommes et pas de femmes. Il est connu que dans les personnes emprisonnées pour des crimes graves il y a une immense majorité d'hommes et très peu de femmes. Et que dire de la violence politique ou guerrière ? J'avais l'occasion de feuilleter une belle revue illustrée de photos consacrée à la révolution russe d'octobre 1917 et à la terrible guerre civile qui suivit. L'idée me vint un jour de relever le pourcentage d'hommes et de femmes sur les photos illustrant cette période de conflits. Sur les dizaines de photos je ne trouvais qu'à peine une demi-douzaine de femmes. Tout le reste c'était des hommes !

Par delà les explications économiques, sociales, philosophiques, religieuses, politiques, psychologiques, diplomatiques, etc. à tous les grands conflits on trouve un motif masculin. Les hommes aiment et pratiquent bien plus volontiers la violence que les femmes. C'est un fait statistiquement démontré. Ce qui ne signifie pas qu'il n'existe pas des hommes pacifiques et des femmes violentes. Mais les chiffres sont là, imparables et signifient quelque chose.

Un éthologue, peut-être Conrad Lorenz, écrivait un jour que les chats et les chiens domestiques offrent la particularité qu'on peut leur attribuer des comportements proches de ceux des humains. Mais qu'il s'agit juste là d'une illusion qui nous est agréable. Il existerait un phénomène similaire entre la communauté masculine et la communauté féminine. Le comportement des hommes fait croire aux femmes qu'ils sont proches d'elles. Et le comportement des femmes fait réciproquement croire aux hommes que les femmes sont proches d'eux. Alors qu'en fait il n'en est rien. Ce sont juste des illusions confortables dans une certaine mesure. Car le jour où leur fausseté apparaît peut être des plus douloureux. Et la déception peut amener jusqu'au suicide, au meurtre, à la dépression, aux conduites à risques, à la drogue et notamment à l'alcoolisme et au tabagisme. L'alcool et le tabac tuent chaque année cent mille adultes en France.

Si on veut toucher la réalité et éviter des très mauvaises surprises il faut cesser de croire que les femmes sont proches des hommes et réciproquement. Ils sont étrangers l'un à l'autre et peuvent éventuellement se rapprocher à l'occasion. Mais l'idée d'une espèce humaine unique est une illusion. Il existe deux humanités : l'humanité féminine et l'humanité masculine. Elles ne sont pas appelés à se comprendre, mais se côtoient pour diverses raisons au nombre desquelles la reproduction. Ce rapprochement n'est pas exempt de désordres. Ainsi par exemple, la culture masculine dominante avait condamné le plaisir sexuel féminin. Il y a cinquante ans celui-ci a commencé à s'affirmer en France dans le cadre des luttes féministes. Celles qui avaient vingt ans il y a cinquante ans ont connu ces luttes. Elles ont soixante-dix ans aujourd'hui et quelquefois sont obsédées par le sexe et la drague. C'est un spectacle pitoyable et peu appétissant, en tous cas pour moi. Cette obsession se doublant d'une jalousie féroce me conduit à fuir résolument ces vieilles prêtresses d’Éros.

Basile philosophe naïf, Paris les 22 et 23 septembre 2018

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