L'homme a essayé d'améliorer son monde en employant la haine et la violence. On ne peut pas dire
que le résultat soit très convainquant. De plus, la haine comme
sentiment et la violence comme mode d'action se retrouvent depuis la
nuit des temps au service de causes diverses et innombrables. Le
monde ne paraît pas s'en être retrouvé spécialement plus humain
et positif pour autant. Ce sont des vieilles choses négatives aux
résultats négatifs. Si par contre il existe un sentiment plus rare
et positif, c'est bien l'amour, et un moyen plus rare et positif,
c'est bien la tendresse. L'amour et la tendresse sont des phénomènes
révolutionnaires. La haine et la violence sont des phénomènes
rétrogrades et invalidants. Ils ne permettent pas de sortir le monde
du cercle vicieux du malheur tel que l'a dénoncé le Grand Bouddha :
« si la haine répond à la haine, quand finira-t-elle ? »
Un domaine où la
différence femme homme est éclatant, c'est bien celui de la
violence. Un ami moniteur d'auto-école en région parisienne m'a
appris que l’écrasante majorité des accidents graves sur la route
sont le fait d'hommes et pas de femmes. Il est connu que dans les
personnes emprisonnées pour des crimes graves il y a une immense
majorité d'hommes et très peu de femmes. Et que dire de la violence
politique ou guerrière ? J'avais l'occasion de feuilleter une
belle revue illustrée de photos consacrée à la révolution russe
d'octobre 1917 et à la terrible guerre civile qui suivit. L'idée me
vint un jour de relever le pourcentage d'hommes et de femmes sur les
photos illustrant cette période de conflits. Sur les dizaines de
photos je ne trouvais qu'à peine une demi-douzaine de femmes. Tout
le reste c'était des hommes !
Par delà les
explications économiques, sociales, philosophiques, religieuses,
politiques, psychologiques, diplomatiques, etc. à tous les grands
conflits on trouve un motif masculin. Les hommes aiment et pratiquent
bien plus volontiers la violence que les femmes. C'est un fait
statistiquement démontré. Ce qui ne signifie pas qu'il n'existe pas
des hommes pacifiques et des femmes violentes. Mais les chiffres sont
là, imparables et signifient quelque chose.
Un éthologue, peut-être
Conrad Lorenz, écrivait un jour que les chats et les chiens
domestiques offrent la particularité qu'on peut leur attribuer des
comportements proches de ceux des humains. Mais qu'il s'agit juste là
d'une illusion qui nous est agréable. Il existerait un phénomène
similaire entre la communauté masculine et la communauté féminine.
Le comportement des hommes fait croire aux femmes qu'ils sont proches
d'elles. Et le comportement des femmes fait réciproquement croire
aux hommes que les femmes sont proches d'eux. Alors qu'en fait il
n'en est rien. Ce sont juste des illusions confortables dans une
certaine mesure. Car le jour où leur fausseté apparaît peut être
des plus douloureux. Et la déception peut amener jusqu'au suicide,
au meurtre, à la dépression, aux conduites à risques, à la drogue
et notamment à l'alcoolisme et au tabagisme. L'alcool et le tabac
tuent chaque année cent mille adultes en France.
Si on veut toucher la
réalité et éviter des très mauvaises surprises il faut cesser de
croire que les femmes sont proches des hommes et réciproquement. Ils
sont étrangers l'un à l'autre et peuvent éventuellement se
rapprocher à l'occasion. Mais l'idée d'une espèce humaine unique
est une illusion. Il existe deux humanités : l'humanité
féminine et l'humanité masculine. Elles ne sont pas appelés à se
comprendre, mais se côtoient pour diverses raisons au nombre
desquelles la reproduction. Ce rapprochement n'est pas exempt de
désordres. Ainsi par exemple, la culture masculine dominante avait
condamné le plaisir sexuel féminin. Il y a cinquante ans celui-ci a
commencé à s'affirmer en France dans le cadre des luttes
féministes. Celles qui avaient vingt ans il y a cinquante ans ont
connu ces luttes. Elles ont soixante-dix ans aujourd'hui et
quelquefois sont obsédées par le sexe et la drague. C'est un
spectacle pitoyable et peu appétissant, en tous cas pour moi. Cette
obsession se doublant d'une jalousie féroce me conduit à fuir
résolument ces vieilles prêtresses d’Éros.
Basile philosophe naïf,
Paris les 22 et 23 septembre 2018
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