samedi 20 août 2016

618 Le retour des érections du matin

Nous sommes aujourd'hui le 20 août 2016. Depuis un jour du mois d'avril que je n'ai pas noté, j'ai stoppé complètement la masturbation et la pornographie. Exceptée une brève rechute de trois ou quatre jours en mai, je tiens bon. Certains jours il est dur par moments de résister à l'envie de me masturber ou de regarder de la pornographie. Cette nuit j'ai même rêvé que je me masturbais. J'évite la pornographie, y compris quand je tombe par hasard dessus. Je passe alors rapidement et ne m'attarde pas sur des photos ou dessins plus ou moins pornographiques que je trouve sans les chercher sur des publications à priori non spécialisées dans la pornographie. Je suis soutenu dans mes efforts par la claire volonté de mettre un terme définitif chez moi à une addiction vieille de cinquante années qui dérangeait mon appétit sexuel. Et me rangeait dans l'immense troupeau des harceleurs masculins que les femmes fuient.

La masturbation masculine, qui est énormément pratiquée est un sujet tabou. Personne ou presque n'en parle. Et surtout pratiquement personne n'avoue la pratiquer. Elle est pourtant une chose très importante : l'origine de l'inconduite masculine à l'égard des femmes. Elle crée chez l'homme une faim sexuelle permanente et inassouvissable, qui se traduit par une agressivité sexuelle à l'égard des femmes. Cette agressivité peut aller jusqu'au viol, autre sujet très largement tabou. Très rares sont les femmes qui déclarent à un homme qu'elles ont été violées ou ont en général peur tout le temps que ça leur arrive. Qui dit femmes violées dit existence des violeurs. Il y en a. Ils sont nombreux. Je n'ai jamais entendu une seule fois un homme me dire qu'il avait violé. Pourtant j'ai certainement côtoyé des violeurs à diverses reprises. Peut-être parmi les rares hommes déjà plus très jeunes qui m'ont dit en passant s'être jadis « très mal conduit » avec les femmes.

J'arrive à présent à parler de la masturbation alors qu'il y a quelques semaines ça m'était encore pratiquement impossible. Les femmes à qui j'en ai parlé, sauf trois, comprennent et approuvent ma démarche. L'une d'elle m'a même demandé si c'était difficile pour moi de résister au retour de l'addiction masturbationnelle et pornographique.

J'ai écrit dans ce blog que l'arrêt de la masturbation amenait des changement physiologiques. Il s'agit du retour des érections du matin. Je n'en avais pratiquement plus aucune depuis un certain temps.

Un autre phénomène consécutif selon moi à l'arrêt de l'addiction à la masturbation et la pornographie est le retour de la naïveté amoureuse, l'accord avec la sensibilité féminine. L'appréciation de ces petits riens qui font la joie de la compagnie féminine : un mot échangé, un compliment, une pensée, un instant de complicité qui remplit tout l'espace entre deux cœurs. Ce phénomène psychologique est plutôt impressionnant. Retrouver sa fraicheur d'enfant me fait même un peu peur eut égard au souvenir des douloureuses gamelles sentimentales jadis vécues. Mais je crois que finalement il n'y a pas à avoir peur de ce réveil de ma sensibilité enfouie et anesthésiée durant des décennies par une pratique addictionnelle relevant de l'endorphinomanie.

J'ai remarqué aussi que mon regard change. Je ne regarde plus les jolies filles dans le métro comme avant. Avant, sans réaliser ce à quoi je pouvais ressembler à leurs yeux, je les dévorais littéralement du regard. Elles devaient en ressentir un malaise. Me prendre pour un obsédé dragueur que je n'ai jamais été. A présent, je les regarde sans plus. Je perçois aussi ô combien la bêtise de la morale dominante. Elle prétend que le désir mécanique existe. Si on bande ça signifierait qu'on a envie de baiser. C'est faux. Et comme baiser serait délicieux comme manger un gros gâteau au chocolat, l'idéal à atteindre serait de manger trente ou quarante gros gâteaux au chocolat chaque jour. Quelle ânerie. Et comme il est évident qu'un tel projet est absurde, odieux, stupide et irréalisable !

Basile, philosophe naïf, Paris le 20 août 2016

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