jeudi 21 novembre 2013

171 A propos des conséquences d'agressions sexuelles et de leur traitement curatif

La peur de la mort et la souffrance causée par le manque d'amour sont une seule et même chose. Ceci explique pourquoi des personnes très croyantes mais manquant d'amour peuvent avoir peur de mourir. Et des personnes rassasiées d'amour et absolument pas croyantes peuvent ne pas du tout avoir peur de mourir. J'ai eu l'occasion de rencontrer les deux cas de figure. Et je me souviens avoir commencé à souffrir de la peur de la mort justement quand j'étais en grave manque d'amour. Ce manque d'amour prenant en fait la forme de cette peur.

Les hommes de pouvoir amoureux de leur fauteuil de direction, carencé en amour peuvent aussi témoigner d'une peur apparente de leur mort. Qui en réalité exprime leur manque d'amour.

L'amour, les câlins, le sexe, sont trois éléments de la vie que notre société s'applique à rendre très difficilement identifiables séparément. L'interaction entre ces phénomènes distincts trouve une expression intéressante s'agissant des victimes d'agressions sexuelles.

J'ai été interpellé par la confrontation entre deux cas de personnes agressées très jeunes : l'une à huit ans, l'autre à neuf.

La première, un garçon, a subit quelques attouchements génitaux. Le résultat terrifiant a été un traumatisme qui a troublé gravement sa vie jusqu'à l'âge de cinquante ans, soit durant quarante-deux ans.

La seconde, une fille, durant un moment d'intimité et de jeu quand elle à neuf ans est carrément pénétrée par son frère aîné. Il use de son pénis en érection. Elle saigne alors un peu et ne réalise pas vraiment ce qui vient de lui arriver. Il s'agit donc d'un viol. Il se passe il y a un peu plus d'une quarantaine d'années.

Or, cette personne violée ne subit presque aucune conséquences psychologiques de cela dans sa vie. Et paraît la conduire, notamment sur le plan affectif et sexuel, avec une maestria peu commune.

Comment expliquer la différence de conséquences de ces deux agressions sexuelles ? Logiquement, on penserait que la fille aurait du être plus traumatisée que le garçon. Or, c'est l'inverse qui s'est produit. J'ai fini par comprendre l'origine du phénomène.

La différence essentielle entre le garçon et la fille tient en ceci. Le garçon vit dans une famille où il ne reçoit aucun bisou, caresse, câlin. La fille, elle, grandit dans une famille où ses père et mère et son jeune frère la comble de câlins.

Le garçon est câlinement parlant comme une caisse vide. La fille comme une caisse pleine à ras bords. Résultat, quand on donne un coup de pied, l'agression sexuelle, à l'une, elle est bouleversée, renversée avec bruit. La seconde réagit à peine.

Et si pour la prévention des conséquences d'agressions sexuelles les câlins sont idéaux, on peut aussi penser qu'ils pourront servir à soigner les conséquences d'agressions sexuelles sur des personnes carencées en câlins ou pas. Notre médecine nationale n'est pas assez mûre pour adopter ce genre de traitements. Elle préfère la psychologie, la parole. Mais, soigne-t-on une jambe cassée avec une psychothérapie ? Peut-être aux Pays-Bas, où on a été jusqu'à imaginer des prostitués thérapeutiques pour invalides, un traitement à base de câlins non sexuels pourrait voir le jour

Basile, philosophe naïf, Paris le 21 novembre 2013

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